« Racistes », « haineuses », voilà comment les libéraux et démocrates ont globalement caractérisé les récentes manifestations nationales contre les mandats Covid-19. Sans même avoir rencontré les manifestants, plusieurs responsables politiques ont laissé entendre que le but initial du Convoi de la liberté était de faire tomber le gouvernement.
« Ce à quoi nous avons affaire n’est pas une manifestation. Ce n’est pas pacifique », a déclaré le chef du NPD, Jagmeet Singh, à la Chambre des communes le 17 février.
Et d’ajouter : « Les organisateurs de cette occupation illégale ont été clairs dès le début. Ils ne se sont pas défilés, ils l’ont fait de manière effrontée. Ils sont venus ici pour renverser un gouvernement démocratiquement élu. C’est un mouvement financé par une influence étrangère et qui se nourrit de désinformation. Son objectif est de perturber notre démocratie. »
Le premier ministre Justin Trudeau, n’ayant pas hésité à mettre sur le même plan les manifestations et des mouvements extrémistes ou nazis, a rappelé qu’il était légal de protester au Canada. Mais, a-t-il expliqué sans manqué d’être moralisant, les personnes impliquées dans les manifestations voulant du changement doivent avant tout s’impliquer en politique.
« Ce que vous pouvez faire, c’est voter, ce que vous pouvez faire, c’est vous présenter aux élections. C’est ainsi que le changement se produit dans une démocratie », a donc prêché M. Trudeau lors de la conférence de presse du 21 février. « Nous sommes tous fatigués de la pandémie, mais cela ne signifie pas que vous ayez le droit de participer à des blocus, des occupations illégales, ou de mettre les autres en danger. »
Cependant, de nombreux manifestants avec lesquels Epoch Times s’est entretenu voulaient simplement retrouver leurs droits les plus élémentaires, comme celui de faire son propre choix en matière de santé, de médication. De fait, jusque‑là, les sociétés libres offraient certaines garanties protégeant les droits fondamentaux des citoyens.
Avant que le gouvernement fédéral n’impose la vaccination contre le Covid‑19 aux camionneurs traversant la frontière canado‑américaine le 15 janvier, les chiffres révélaient déjà que les personnes entièrement vaccinées pouvaient encore contracter et transmettre le Covid‑19. Face à ce constat, la décision de se faire vacciner ou non doit en toute logique être d’autant plus un choix de santé personnel.
Voici ci‑dessous quelques témoignages de manifestants avec lesquels Epoch Times s’est entretenu au cours des dernières semaines. Ils expliquent ce qui les a motivés à participer au Convoi de la liberté.
« Nous voulons juste notre liberté »
Sue Samir, habitante de Windsor, a déclaré avoir souffert d’effets secondaires importants juste après avoir reçu sa première dose de vaccin contre le Covid, si bien qu’elle n’a pas voulu recevoir la deuxième dose. Cependant, cela lui a coûté son emploi et ses indemnités.
« Votre lieu de travail vous fait chanter, en gros, pour que vous vous fassiez vacciner ou non, et ensuite vous n’avez pas droit à vos prestations de chômage pour lesquelles vous avez payé toute votre vie », a‑t‑elle déclaré.
Elle a participé à la manifestation du convoi Ambassador Bridge au poste frontière canado‑américain, qui s’est terminée le 13 février.
« Nous voulons juste notre liberté, nous ne voulons rien d’autre… Ce sont nos droits donnés par Dieu. Nos choix pour la santé… Assez, c’est assez. »
Handicap, effet indésirable du vaccin
Ashley Miller, d’Ottawa, s’est souvent rendue aux manifestations dans la capitale. (Epoch Times a accepté d’utiliser un pseudonyme pour Mme Miller qui craint des retours.)
Mme Miller souffre de plusieurs handicaps et de troubles immunitaires. Par le passé, elle a eu de mauvaises réactions aux vaccins, notamment ceux contre la grippe. C’est pourquoi elle a décidé de ne pas se faire vacciner contre le Covid‑19. Mais après avoir sombré dans la dépression à la suite d’une longue période de séparation avec sa famille et ses amis en raison de la pandémie, elle a voulu passer Noël avec eux et a donc tenté d’obtenir une exemption médicale pour pouvoir voyager.
Mais son médecin n’a pas voulu la lui accorder car il craignait « qu’un seul faux pas dans ce sens menace son emploi ou sa licence », en raison des directives de l’organisme de réglementation des médecins.
« Ayant l’impression de n’avoir aucune autre option, j’ai reçu la première dose du vaccin Covid‑19. Immédiatement, j’ai ressenti une faiblesse musculaire et une fatigue si importante que j’ai presque complètement été clouée au lit pendant des semaines. J’ai eu des douleurs thoraciques quotidiennes dès le premier jour de la première dose. »
« Mais mon médecin n’était toujours pas autorisé à fournir des exemptions, et je voulais absolument passer Noël avec ma famille, alors j’ai pris la deuxième dose. En l’espace de 12 heures, j’ai ressenti de fortes douleurs à la tête et dans les muscles, de la fièvre, des ganglions lymphatiques enflés, une aggravation des douleurs thoraciques, des vertiges et des nausées. Au bout de quelques jours, mon rythme cardiaque au repos continuait à grimper, et la fatigue et la douleur ne faisaient que s’aggraver. »
Finalement, elle a dû être hospitalisée.
Par ailleurs, elle ne peut pas porter de masque en raison de ses antécédents médicaux et se fait souvent réprimander ici ou là pour cette raison.
« Jamais de ma vie, le fait d’être handicapée à Ottawa ne m’a paru aussi dégradant. »
« Plus de six mois ont passé et je prends toujours des médicaments, je souffre toujours d’effets secondaires quotidiens et je ne peux toujours pas sortir sans craindre un retour de bâton à cause du masque. Cela fait deux ans que j’ai du mal à me socialiser. Depuis l’âge de 15 ans, psychologiquement je n’avais jamais atteint le fond comme ça. Avec les récentes manifestations à Ottawa, c’est la première fois que j’ai vraiment ressenti de l’espoir en deux ans. »
Les camionneurs
Sandor Szollosi, un camionneur de Calgary, s’est rendu à Ottawa dès le premier jour de la manifestation du Convoi de le la liberté, le 29 janvier.
M. Szollosi menait une vie intense et pratiquait différents sports. Avec les mandats et les restrictions, il s’est vu interdit de pratiquer la nage ou autre, ne voulant pas se faire vacciner.
« Depuis huit ans, je vais nager tous les matins. J’ai 65 ans. Je fais du sport pour maintenir mon système immunitaire. Je cours des marathons. Je fais du ski. »
Cependant, depuis l’entrée en vigueur des mandats Covid‑19, il doit rester à la maison.
« Je me sens frustré parce que j’ai l’impression que ma liberté m’est simplement… retirée. »
« Je suis heureux d’avoir la possibilité d’être ici [à Ottawa]. »
Le camionneur Bill Dykema, 71 ans, de Grimsby, en Ontario, est resté à Ottawa pendant toute la durée des manifestations. Il a décidé d’y participer pour s’assurer que les libertés soient maintenues pour la prochaine génération.
« J’ai 19 petits‑enfants. [C’est] pour eux, et pour leur assurer de grandir dans un monde libre. »
« Mon petit‑fils veut aller à l’université, mais il ne peut pas parce qu’il n’est pas piqué, pas injecté. »
Scott Holt, un chauffeur de camion de Tillsonburg, en Ontario, également rendu à Ottawa pour protester, ne peut plus travailler, ne voulant se faire vacciner, car son entreprise gère des chargements transfrontaliers. Son directeur l’a encouragé à rejoindre le Convoi.
« C’est une question de liberté pour moi. Il s’agit d’un abus du gouvernement. »
Lisa Lin, Richard Moore, Limin Zhou, Rahul Vaidyanath et Noé Chartier ont contribué à cet article.
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