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Les centres de lavage du cerveau en Chine ciblés par un sénateur australien

septembre 12, 2018 1:36, Last Updated: avril 5, 2021 21:41
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Le sénateur conservateur australien Cory Bernardi a présenté au Parlement fédéral deux motions, étroitement liées aux relations tendues entre l’Australie et la Chine, le 15 août.

La première motion, qui a été rejetée, demandait une révision de l’investissement du ministère de l’Éducation et de la Formation envers les Instituts Confucius administrés par le Parti communiste chinois.

La deuxième motion, qui a été accueillie avec succès tout en évitant toute référence directe à la Chine, visait les camps d’internement de rééducation politiques, qui sont devenus une caractéristique de l’oppression du Parti communiste chinois (PCC).

Les instituts Confucius : l’influence du pouvoir discret du PCC

Dans le cadre de l’enseignement de la langue et de la culture chinoises, les instituts Confucius ont fait l’objet d’un examen minutieux pour, entre autres choses, atteinte à la liberté académique australienne.

Plus de 1 500 salles de classe Confucius et instituts Confucius sont accueillis par des écoles primaires et secondaires et des universités dans le monde entier. La motion de M. Bernardi note que l’Australie compte le troisième plus grand nombre d’établissements de ce genre, après les États-Unis et le Royaume-Uni.

La création des instituts Confucius implique un partenariat entre une université chinoise, une université étrangère et Hanban, le Bureau national pour l’enseignement du chinois langue étrangère, qui est une branche du ministère de l’Éducation du PCC.

Des mesures ont été prises par divers établissements d’enseignement en Amérique du Nord pour bloquer les instituts Confucius. Le récent projet de loi sur le budget de la défense des États-Unis interdit au Pentagone de financer les programmes en chinois de l’Institut Confucius.

Le sénateur Cory Bernardi s’adressant au Sénat à la Maison du Parlement à Canberra, en Australie, le 29 novembre 2017. (Michael Masters/Getty Images)

Cela fait suite à la mise en garde de la CIA contre les efforts du PCC visant à favoriser la censure académique dans les universités et les instituts de politique à l’étranger en leur accordant un financement. Une page non classifiée du rapport de la CIA, obtenue par la Washington Free Beacon, dit : « Le PCC fournit un financement ‘conditionnel’ aux établissements universitaires et aux groupes de réflexion pour décourager la recherche, et empêcher de dévoiler davantage au grand jour ses aspects sombres. »

L‘Université McMaster du Canada a mis fin à son partenariat avec Hanban en 2013, en invoquant ses pratiques d’embauche comme raison. Hanban interdit à ses employés d’adhérer à des « organisations illégales comme le Falun Gong » – la discipline spirituelle que le PCC persécute fortement depuis 1999.

La motion du sénateur Bernardi cite un examen des pratiques de l’Institut Confucius entrepris par le ministre de l’Éducation de la Nouvelle-Galles du Sud, Rob Stokes.

« De toute évidence, j’ai des inquiétudes », affirme M. Stokes à l’Australian en juin. « [Ce sont] des préoccupations concernant le contrôle du programme d’études et les décisions en matière du personnel. »

M. Stokes a appelé à une révision après un examen médiatique des interactions entre les politiciens australiens et les donateurs politiques chinois. La couverture, indiquant une ingérence du PCC dans la politique australienne, a culminé en 2017.

Les libéraux et les travaillistes sont lents à agir

Le sénateur Bernardi a suggéré qu’il y avait des motivations politiques derrière le rejet par les principaux partis de sa demande de révision du Département des relations éducatives avec les instituts Confucius :

« Nous estimions que la motion n’était pas controversée, étant donné que le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud et d’autres gouvernements à l’étranger sont en train de revoir leur engagement avec les instituts Confucius.

« Le Parti libéral et le Parti travailliste ne révéleront qui sont leurs donateurs qu’après les prochaines élections et il y a de sérieuses allégations concernant l’influence du PCC par le biais de dons.

« Le Parti conservateur a invoqué l’influence du Parti communiste chinois sur la politique australienne, et les principaux partis ont agi beaucoup trop lentement », a-t-il ajouté.

Une mère d’origine chinoise, dont le fils fréquente une école primaire de Sydney et qui préférait l’anonymat, a dit qu’elle s’inquiétait du fait que son fils fréquentait une école qui présente une classe de Confucius.

« Je suis enfin arrivée en Australie, je ne veux pas recevoir une éducation à la chinoise ou accepter un professeur chinois du PCC. Si c’est le cas, bien sûr, je m’inquiéterai du fait qu’il se passera certaines choses dans la salle de classe », a-t-elle révélé à Epoch Times en chinois.

La mère s’inquiétait en particulier du fait que les salles de classe de Confucius devaient être conformes non seulement à la loi australienne mais aussi à la loi chinoise.

« Comment la classe peut-elle se conformer à la loi chinoise ? Par exemple, si l’enfant d’un militant pour la démocratie commente par inadvertance à quel point le PCC est pervers, comment la classe et le professeur de l’Institut Confucius vont-ils réagir à son égard ? »

Camps de rééducation politique

M. Bernardi a identifié les violations des droits de l’homme du PCC comme la cible principale de sa motion de camp de rééducation.

« L’Australie ne doit jamais renoncer à ses principes pour faire du commerce ou apaiser le Parti communiste chinois qui bafoue les libertés », a-t-il martelé à Epoch Times.

La motion « prie instamment le ministre des Affaires étrangères de faire part aux gouvernements étrangers de toute préoccupation qui lui serait signalée au sujet de l’existence de camps de rééducation politique… ».

Les camps de rééducation sont une composante de l’appareil d’oppression ethnique, religieuse et politique du PCC.

Le PCC gère un vaste réseau de « camps de travail, centres de détention, hôpitaux psychiatriques, prisons et prisons noires », que les enquêteurs des droits de l’homme David Kilgour, Ethan Gutmann et David Matas appellent le goulag chinois.

En 2013, une note SOS, connue plus tard comme le message de Masanjia, a attiré l’attention de la communauté internationale sur le triste sort des prisonniers du camp de travail de Masanjia. Cela a incité le PCC à annoncer la fermeture de tous les camps semblables.

Cependant, la fermeture des camps était un geste stratégique effectué pour la forme, selon Minghui.org, un site Web qui surveille la persécution du Falun Gong en Chine. Les abus se poursuivent sur d’autres sites, ou sur les mêmes sites. Dans certains cas, ces endroits sont rebaptisés « centres de réhabilitation ».

La motion de M. Bernardi portait sur les camps d’internement de rééducation politique. Dans le Xinjiang, en Chine occidentale, le PCC a potentiellement emprisonné des centaines de milliers de Chinois musulmans dans ces camps.

« J’ai été très heureux pour les familles ici en Australie que ma motion ait été adoptée. Ils pleurent ce qui est arrivé à leurs proches dans l’ouest de la Chine », raconte-t-il.

Dans le Xinjiang, le PCC torture les citoyens physiquement et mentalement. Ils les forcent à dénoncer leur foi, leur appartenance ethnique et les membres de leur famille. Ils doivent se retourner contre leurs codétenus et répéter la propagande du parti pour obtenir un répit des tourments quotidiens incessants.

Carte montrant le Xinjiang en Chine occidentale, où des musulmans chinois sont détenus et torturés dans les camps d’internement de rééducation politique du Parti communiste chinois. (Google)

Omir Bekali, musulman kazakh, a été arrêté et emprisonné pendant 8 mois. Il a été accusé d’avoir essayé d’aider des musulmans chinois à fuir la Chine, car il les avait invités à demander des visas touristiques kazakhs durant son travail avec une agence de tourisme.

« La pression psychologique est énorme, lorsqu’il faut se critiquer soi-même, dénoncer sa façon de penser – son propre groupe ethnique », se justifie Omir Bekali.

« J’y pense encore tous les soirs, jusqu’au lever du soleil. Je n’arrive pas à dormir. Ces pensées sont avec moi tout le temps. »

Feng Chongyi, professeur agrégé d’études chinoises à l’Université de Sydney et critique à plusieurs reprises du PCC, a qualifié les camps d’internement de rééducation politique d’instruments de persécution ethnique et religieuse de masse.

« C’est une violation massive des droits de l’homme et cela a intensifié les conflits ethniques avec les musulmans du Xinjiang », a-t-il déclaré à Epoch Times.

Lors d’une visite en Chine en 2017, M. Feng a été détenu et interrogé par des responsables chinois pendant 10 jours pour ses critiques du PCC.

Les conservateurs australiens prompts à agir

M. Feng a déclaré qu’il est vital pour l’intégrité nationale de l’Australie de rester fidèle à sa foi dans les droits de l’homme, la démocratie et la liberté, et d’être prêts à prendre position contre les violations commises par le régime chinois.

« Vous ne pouvez pas rompre avec vos valeurs fondamentales à cause de l’argent », a-t-il réitéré.

M. Feng a félicité M. Bernardi et le Parti conservateur australien d’avoir pris l’initiative de soulever au Parlement les questions des instituts Confucius et des camps d’internement de rééducation politique.

Étant donné l’appui du Parlement à la motion sur les camps d’internement, M. Bernardi a déclaré que les familles inquiètes pour leurs proches, ainsi que toute personne ayant des preuves au sujet des camps, doivent maintenant faire part de leurs préoccupations au ministère des Affaires étrangères.

Il leur a suggéré d’envoyer une copie conforme à son bureau (bernardi.office@aph.gov.au) dans les courriels qu’ils envoient au ministère des Affaires étrangères.

« Si les nations modernes ne peuvent pas dénoncer et fermer ces camps, nous n’avons rien appris des atrocités du passé », a renchéri M. Bernardi.

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