La députée européenne s’est étonnée du plaidoyer de la comédienne d’origine sénégalaise Aïssa Maïga pendant la cérémonie des Césars, demandant s’il y avait « 50 % de Blancs dans les films africains ? »
Invitée à remettre le prix du meilleur espoir féminin à l’occasion de la cérémonie des Césars le vendredi 28 février au soir, la comédienne d’origine sénégalaise Aïssa Maïga s’est fendue d’un long discours aux accents communautaires et indigénistes.
« Dès que je me retrouve dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m’empêcher de compter le nombre de Noirs et de non-Blancs dans la salle », avait notamment déclaré la quadragénaire.
« On a survécu au white-washing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealeurs, de femmes de ménages à l’accent bwana, on a survécu aux rôles de terroriste, à tous les rôles de filles hypersexualisées… Et en fait, on voudrait vous dire, on ne va pas laisser le cinéma français tranquille […] On refuse d’être les bons Noirs, les bons Asiatiques, l’Arabe qui vous laisse tranquille […] », avait-elle ajouté.
« On est une famille, on se dit tout, non ? La bonne nouvelle, c’est que l’inclusion, c’est comme cela que l’on dit maintenant, ne va pas se faire sans vous. […] Vous tous qui n’êtes pas impactés par les questions liées à l’invisibilité, aux stéréotypes et à la couleur de la peau, la bonne nouvelle, c’est que cela ne va pas se faire sans vous. Donc quand vous allez voir des équipes de tournage, des équipes techniques, des castings – monochromes –, quand vous êtes dans les instances de décision – je sais qu’il y a des gens qui prennent des décisions ici – quand vous êtes dans les lieux où l’on décide où vont les financements, pensez inclusion. Ça passera par vous aussi, parce que nous, nous ne sommes pas assez nombreux et nous n’avons pas toutes les clés. Et surtout, ce qui se joue dans le cinéma français ne concerne pas que notre milieu hyper privilégié, cela concerne toute la société […] » poursuit la comédienne.
« On est une famille, on se dit tout non ? » : @AissaMaiga, présidente des collectifs 50/50 et Noire n’est pas mon métier.
Le meilleur des #César2020 > https://t.co/ipnVwouBeV pic.twitter.com/eXaezRYd4T
— CANAL+ (@canalplus) February 28, 2020
Des propos qui suscitent la polémique
Un discours empreint de racialisme qui a suscité un certain malaise parmi les personnes présentes dans la salle Pleyel ainsi que sur les réseaux sociaux.
Compter les noirs dans la salle ? Quelle est donc cette énorme connerie proférée sans un soupçon de honte par #aïssamaïga ! Perso, j’ai super honte. Quelle manque d’élégance ! #César2020 #JesuisnoireETconsternée #Stopàlavictimisation #Ausecours https://t.co/ZbUoDM8W1h
— Marie Fatima Hutin (@MF_Hutin) February 28, 2020
Compter les Noirs dans la salle, les inclure de force dans un discours identitaire et victimaire. Traiter cette salle en ennemie alors qu’elle récompense depuis des années les talents dans leur diversité. Qui changera après ça ?
Le pire de la #GénérationOffensée. #cesars2020 https://t.co/DODlYjiOfD— Caroline Fourest (@CarolineFourest) February 29, 2020
Et le César du plus gros malaise revient sans conteste à Aïssa Maïga pour sa leçon de morale ni drôle, ni subtile. Même Vincent Cassel est gêné… #Cesar2020
— Paul Sugy (@PaulSugy) February 28, 2020
Si on pouvait promouvoir systématiquement les gens pour leur #talent et non pour leur appartenance à une éthnie, nous n’aurions pas assisté hier à ce bide monumentale. #AïssaMaïga est à elle toute seule représentative de l’un des maux de notre époque. pic.twitter.com/XKqUbO0ucp
— Kevin Bossuet (@kevinbossuet) February 29, 2020
Sur Twitter, Nadine Morano n’a pas non plus hésité à fustiger les propos de la comédienne.
« ‘On est de la même famille, on se dit tout.’ dit Aïssa Maïga. Très bien, si vous n’êtes pas contente de voir autant de Blancs en France, mais repartez en Afrique ! Y a-t-il 50 % de Blancs dans les films africains ? »
« on est de la même famille, on se dit tout » dit @AissaMaiga. Très Bien, Si vous n’êtes pas contente de voir autant de blancs en France, mais repartez en Afrique ! Y-a-t-il 50% de blancs dans les films africains ? pic.twitter.com/1VV1UWLjQC
— Nadine Morano (@nadine__morano) February 29, 2020
D’autres comme Rokhaya Diallo, militante antiraciste et proche du mouvement racialiste des indigènes de la République, ont au contraire salué la prise de parole d’Aïssa Maïga.
«On a survécu au whitewashing, aux blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménage à l’accent bwana, aux rôles de terroristes, de filles hypersexualisées….» puissant plaidoyer d @AissaMaiga pour que la «grande famille» du cinéma soit enfin inclusive! #Cesar2020 https://t.co/mZJgSWqY8k
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) February 28, 2020
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