Certaines écoles françaises rebaptisent la Fête des mères en «Fête des gens qu’on aime», pour s’adapter à l’évolution de la société

Par Emmanuelle Bourdy
27 mai 2022 10:09 Mis à jour: 27 mai 2022 13:50

Si le rituel de confectionner un cadeau à l’occasion de la traditionnelle Fête des mères perdure dans les écoles primaires, il s’avère être, pour certains enfants, une source de souffrance. C’est notamment le cas de ceux ayant perdu cet être cher. Pour contrer le problème, mais également pour ménager les enfants nés dans un foyer de couples homoparentaux, certaines écoles ont décidé de rebaptiser l’événement. Une pédopsychiatre rappelle pourtant l’importance des rituels, qui servent à définir la place de chacun.

Ce dimanche 29 mai, nous célébrerons la Fête des mères. L’occasion pour de nombreux élèves de primaire de fabriquer de leurs mains un présent à offrir à leur maman. Mais avec l’évolution des mœurs dans la société, de plus en plus d’enfants sont issus de familles monoparentales ou homoparentales. D’autres encore ont perdu leur maman. Certains enseignants ont alors décidé de renommer cette journée « Fête des gens qu’on aime », rapporte Le Parisien.

« Les rituels sont importants, ils sont vecteurs de transmission de valeurs pour un groupe »

Si les autorités éducatives ont, dans un premier temps, refusé de rebaptiser cette fête, elles s’y sont finalement pliées. « De plus en plus d’enseignants prennent les devants pour réfléchir à la question, cela paraît de plus en plus naturel », précise au Parisien une enseignante.

Ces enseignants revendiquent le fait d’être en phase avec l’époque actuelle, d’autres souhaitent un rituel moins stigmatisant, pour s’adapter, d’autres encore ont à cœur de considérer tous les enfants dans leurs diversités familiales et ainsi éviter que des enfants souffrent et que des enseignants soient mal à l’aise devant ces situations particulières. Une poignée d’enseignants, plus radicaux, ont carrément opté pour la suppression de cette fête, faisant immanquablement de nombreux mécontents parmi les parents.

Et même si confectionner un cadeau à cette occasion ne fait pas partie des programmes pédagogiques des écoles, il est toujours considéré comme une tradition à conserver dans l’esprit de nombreuses personnes.

« Continuer à donner une place aux personnes disparues est important »

Nora Bouaziz, responsable du CMP infanto-juvénile de l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne), rappelle au quotidien francilien que « les rituels sont importants, ils sont vecteurs de transmission de valeurs pour un groupe, ils servent à définir la place de chacun ». « Le jour de la Fête des mères, les mamans sont sacralisées », souligne-t-elle encore.

Quant aux enfants dont l’un des parents est décédé, elle précise toute l’importance de « continuer à donner une place aux personnes disparues, à travers des moments clés ». « Certains iront même déposer le petit cadeau qu’ils ont fait eux-mêmes sur une tombe », ajoute-t-elle, nuançant néanmoins que la tradition doit être adaptée « pour qu’elle soit inclusive ». « Évoluer, c’est le principe des rituels, comme le mariage », conclut Nora Bouaziz.

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