Les milieux d’extrême gauche en France, et plus largement en Europe, sont unanimes : il est urgent de combattre le danger fasciste, qui émanerait de l’extrême droite.
Or il faut se rappeler que le fascisme, comme le nazisme, dérivent intellectuellement pour une large part de la gauche totalitaire. Ainsi que l’écrit le social-démocrate François Pupponi dans La Gauche en perdition (éditions du Cerf, 2023), « il ne faut pas oublier que Benito Mussolini vient de la gauche » (p. 13) On pourrait ajouter : de la gauche rouge. Car Mussolini fut proche de l’aile la plus radicale du Parti socialiste italien (PSI), dont il fut membre pendant un temps de la direction nationale. C’est d’ailleurs de la gauche radicale que vient « sa vision d’un État omnipotent et sa conception de l’individu supposé s’effacer devant le collectif » (ibid.). Quant au nazisme, faut-il rappeler que le mot allemand Nazismus est l’abréviation de Nationalsozialismus, à savoir le national-socialisme ? Et Hitler n’a-t-il pas confié à Hermann Rauschning : « Je ne suis pas seulement le vainqueur du marxisme… j’en suis le réalisateur ». La vérité aussi est qu’Hitler admirait Lénine pour avoir été l’inventeur des camps de concentration. Du reste, Friedrich Hayek avait bien saisi l’existence de cette véritable parenté intellectuelle entre nazisme et communisme en intitulant le chapitre XII de La Route de la servitude (1944) : « Les racines socialistes du nazisme ».
Comme le remarque bien François Pupponi dans son livre, le discours nazi est largement empreint d’une rhétorique populiste d’extrême gauche : le fait d’en appeler aux « masses », aux « travailleurs », et la désignation d’un bouc émissaire commode : le capitalisme (p. 13-14). En fait – et il est regrettable que nous ne le comprenions pas davantage en 2023 ! –, fascisme, nazisme et communisme furent trois systèmes politiques relevant de la même catégorie fondamentale : celle du collectivisme. Tous trois partagèrent une haine viscérale de la démocratie libérale, du capitalisme de laissez-faire et de l’individu, lequel n’a d’autre fonction, pour leurs tenants, que de servir à la construction d’un grand dessein collectif imposé à la société tout entière.
Article écrit par Matthieu Creson. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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