Mimoun Bihi est agent municipal « marocain, musulman et ajaccien », et pour lui la venue historique du pape François à Ajaccio dimanche est « un cadeau de Noël que toute la Corse attendait ».
Dans les rues de la cité impériale, désertées de voitures du fait des interdictions massives de stationnement, c’est l’effervescence à quelques heures de l’arrivée dimanche du souverain pontife, la première visite d’un pape sur l’île de Beauté.
La ville portuaire se pare, petit à petit, de jaune et de blanc, les couleurs papales, parfois associées à la bandera, le drapeau corse, composé d’une tête de Maure sur fond blanc, ou aux fanions bleu et blanc ajacciens. Sur la façade d’un hôtel, une immense croix rouge en tissu, haute de quatre étages, a été installée.
2200 renforts
Quelque 2200 renforts de policiers, gendarmes et autre CRS et militaires de la sécurité civile, qui viennent s’ajouter au millier de membres des forces de l’ordre présentes à demeure dans l’île de Beauté, sont arrivés, s’est félicité le préfet de Corse. 800 logeront à bord du bateau de la Corsica Linea qui les a amenés.
« Toutes les mesures de sécurité prises pour la visite du Pape intègrent bien sûr le fait que nous sommes en période d’urgence attentat, donc le niveau le plus élevé », a rappelé le préfet.
Le souverain pontife sera accueilli dimanche matin à 9h00 à l’aéroport par des chants d’enfants en corse, avant une déambulation en « papamobile » sur le front de mer de la ville. Il se rendra ensuite au palais des congrès pour clôturer le colloque sur « la religiosité populaire en Méditerranée », qui motive sa visite.
Puis, à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, dont la façade vient d’être repeinte, il s’adressera au clergé autour de la prière de l’Angelus, après des chants devant l’édifice de deux artistes locaux, Patrick Fiori et Alizée, a précisé le cardinal François-Xavier Bustillo.
Aux abords de l’église, une fresque colorée aux allures de street-art, réalisée par un collectif d’artistes ajacciens, représente François sur fond de vitraux et d’une carte de la Corse colorée.
« C’est énorme cette visite », confie à l’AFP Mathias Flori, un restaurateur bastiais de 34 ans qui vient d’acheter l’un des 10.000 kits souvenir (tee-shirt, veilleuse…) mis en vente par le diocèse pour financer la visite. Des stands de vente tenus par des bénévoles ont fleuri un peu partout dans les rues de la ville.
« Je suis venu exprès pour voir l’effervescence de la ville mais aussi pour voir le pape », précise M. Flori, regrettant de ne pas avoir réussi à obtenir l’une des 9000 places pour assister dimanche après-midi au clou de la venue papale, la messe en plein air au grand théâtre du Casone où Pascal Obispo chantera et les confréries corses feront une procession.
Vendredi, grues et perceuses s’activaient sur cette esplanade dominée par une haute statue de Napoléon, pour installer une grande croix en bois avec une base en forme d’ancre et des écrans géants. Une banderole blanche avec la mention « A Pace » (« Paix » en corse : ndlr) surplombe déjà la scène où le pape présidera la messe.
« Événement planétaire »
« Nous sommes fières, c’est un privilège qu’il vienne ici plutôt qu’à Paris », souligne à l’AFP Paule Negroni, bibliothécaire ajaccienne de 52 ans. « C’est un événement planétaire », s’enthousiasme également Jean-François Ferrandini, retraité de 68 ans : « Voir le pape ici chez nous, c’est quelque chose d’extraordinaire. C’est une terre très pieuse, très religieuse, la Corse », insiste-t-il.
Pour son 47e voyage international depuis son élection en 2013 et le troisième de 2024, le pape délivrera « un message de paix, dix jours avant Noël », a indiqué l’évêque de Corse, François-Xavier Bustillo, précisant que prêtres, évêques et diacres seront vêtus de rose, comme le veut la liturgie à la moitié de l’Avent, la période où les fidèles se préparent à fêter Noël. « Il ne vient pas ici pour faire de la politique, il vient pour être un pasteur au milieu de son peuple », a-t-il résumé.
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