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« C’est moi qui… ai tué mon fils… mon bébé », avoue la mère de Luca, 8 ans, aux assises de Saône-et-Loire

décembre 14, 2020 15:51, Last Updated: décembre 15, 2020 11:43
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Après plus de deux ans de dénégation, la mère de Luca, 8 ans, a finalement avoué avoir étouffé son fils au premier jour de son procès devant les assises de Saône-et-Loire.

« Je suis coupable… C’est moi qui… ai tué mon fils… mon bébé », balbutie Catherine De Conto, 52 ans, entre larmes et hoquets. « Je suis désolée maman. Je suis désolée tout le monde. Pardon ! », crie-t-elle avant de s’effondrer en larmes, causant une suspension de l’audience.

Le 5 février 2018, Luca était découvert mort dans la maisonnette HLM de sa mère, à Saint-Rémy en Saône-et-Loire, dans la banlieue de Chalon-sur-Saône. L’enfant, étouffé, avait été retrouvé la tête emprisonnée d’un sac plastique.

Sa mère, qui avait alerté la police, avait expliqué qu’en pleine nuit deux cambrioleurs encagoulés avaient fait irruption chez elle, l’avaient molestée puis s’en étaient pris à son fils avant de fuir.

Elle n’a jamais changé de version pendant les plus de deux ans de l’instruction, mais les enquêteurs ont accumulé les doutes et n’ont jamais pu découvrir aucun élément susceptible de confirmer la thèse de l’accusée.

Des traces de griffures fines à ses bras

À l’ouverture du procès, en lisant l’ordonnance de mise en accusation , la présidente Caroline Podevin a ainsi révélé que l’instruction s’était en particulier étonnée des déclarations « évolutives » de Mme De Conto. Dans un premier temps, l’accusée avait raconté ne pas pouvoir expliquer des traces de griffures fines à ses bras, comme celles d’un enfant, avant de finalement les imputer à des coups de couteau des « cambrioleurs ».

Au fil de l’enquête, la mère avait encore « évolué », affirmant que les « cambrioleurs » étaient en fait des consommateurs de stupéfiants qui auraient fait irruption dans son garage pour récupérer de la drogue qu’ils y avaient cachée.

À l’appui de sa thèse, Mme De Conto avait déposé un message anonyme au journal local où il était écrit : « Des agresseurs sont venus chercher quelque chose… » En outre, rien n’avait été dérobé dans la modeste maison et le désordre qui y régnait après les faits ressemblait plus à un « simulacre » de fouille, selon l’acte d’accusation.

Les enquêteurs se sont aussi étonnés que toutes les portes de la maison étaient fermées lors de l’arrivée des secours : pourquoi des cambrioleurs en fuite auraient pris la précaution de les refermer ?

« Maman veut que je meure »

Et le sac en plastique ? Pourquoi ce choix de l’arme par des cambrioleurs qui auraient facilement pu faire taire le garçon avec leurs propres mains ?

Surtout, Charlène, la fille aînée de Mme De Conto, demi-sœur de Luca âgée de 26 ans, accablait sa mère en se souvenant des confidences du petit garçon qui lui avait dit que sa mère « avait voulu l’étouffer ». « Maman veut que je meure », avait confessé Luca, a déclaré sa demi-sœur dans son audition lue lors du procès.

« Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça »

Face à ses éléments accablants tirés de l’acte d’accusation, qui rendaient intenable la version de Mme De Conto, la présidente se tourne vers l’accusée, lui arrachant des aveux très brefs. « C’est moi… J’ai appuyé sur sa tête… », répond-elle parmi les sanglots et hoquets.

« Il dormait sous sa couette. J’ai appuyé sur sa couette », ajoute-t-elle. Alimentant encore plus la confusion, elle assure n’avoir en fait jamais utilisé de sac plastique. Pourtant, les secours ont retrouvé Luca avec la tête dans un sachet de ce type.

Et le mobile n’est pas moins flou. « Pourquoi l’avoir tué ? », demande l’avocate générale Clémence Perreau. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça », répond Mme De Conto. La mère, dépressive et anxieuse, prenait des antidépresseurs, des anxiolytiques et des antidouleurs qui ont comme « possibles effets indésirables » une « agressivité », dira un expert, mais sans certitude.

Le verdict est attendu vendredi.

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