Notre-Dame de Paris a « tenu bon », les principales œuvres d’art ont été sauvées [Images]

16 avril 2019 15:38 Mis à jour: 16 avril 2019 15:53

D’après les premières expertises, au total, la cathédrale Notre-Dame aurait perdu au moins 5 à 10% de ses oeuvres. Le grand orgue serait a priori sauvé ainsi que les reliques et oeuvres d’art inestimables. Cela s’est joué « à un quart d’heure, une demi-heure près » grâce au courage et à la lucidité des pompiers.

Gabriel Plus, le porte-parole des pompiers de Paris a précisé que «l’ensemble des œuvres d’art qui étaient dans la partie ’trésor’ ont été sauvées». Au total, la cathédrale Notre-Dame a perdu au moins 5 à 10% de ses oeuvres. «Nous avons sauvegardé les beffrois, qui sont les symboles de Notre-Dame, ils sont sécurisés à ce stade, les tribunes, qui permettent de relier la nef et autres sont aussi à ce stade consolidées», a déclaré Joseph Vaz de Matos, expert du patrimoine auprès du ministère de la Culture

Le sauvetage de Notre-Dame s’est joué « à un quart d’heure, une demi-heure près »

La structure de Notre-Dame de Paris « tient bon » après l’incendie qui a ravagé la cathédrale mais des « vulnérabilités » ont été identifiées dans l’édifice notamment au niveau de la voûte, a déclaré mardi le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez.

Le sauvetage de la cathédrale s’est joué « à un quart d’heure, une demi-heure près », a également déclaré Laurent Nuñez lors d’un point-presse, rendant hommage au « courage » des sapeurs-pompiers mobilisés sur les lieux. « Globalement, la structure tient bon » mais « quelques vulnérabilités ont été identifiées notamment au niveau de la voûte et d’un pignon du transept nord qui doit être (…) sécurisé », ce qui a conduit à l’évacuation de cinq immeubles voisins, a-t-il ajouté.

« Les travaux de sécurisation à l’intérieur de Notre-Dame de Paris vont durer environ 48 heures, ce qui permettra (…) aux sapeurs-pompiers de rentrer à l’intérieur avec les personnels du ministère de la Culture pour récupérer les oeuvres dont une grande partie n’a pas été endommagée », a déclaré M. Nuñez.

Les reliques sauvées aux premiers signes de l’incendie

La tunique de Saint-Louis et de la Couronne d’épine de Jésus Christ, deux reliques inestimables pour les catholiques, ont pu être «sauvés». Conservées à la Sainte-Chapelle avant la révolution, les reliques avaient rejoint le trésor de Notre-Dame à partir de 1806.

La Sainte couronne. – Crédits photo : Wikipedia

D’autres œuvres d’art, réunies dans la sacristie, ont pu être sauvées des flammes. Outre la Sainte Couronne, Notre-Dame conservait aussi deux autres reliques de la Passion du Christ: un morceau de Croix et un clou de la Passion.

Le grand orgue sauvé, mais en danger, selon l’un des organistes

Le grand orgue de Notre-Dame « n’a pas été brûlé » dans l’incendie qui a ravagé l’édifice, mais sa structure pourrait souffrir de dégâts infligés par le sinistre, a indiqué à l’AFP l’un des trois organistes titulaires de la cathédrale.

L’instrument, rénové au fil des siècles mais dont l’essentiel de la structure date du début du XVe siècle, « est en partie préservé, mais il est recouvert par des gravats, de la poussière et de l’eau », a affirmé Philippe Lefèvre, qui joue depuis 35 ans à Notre-Dame. « Dans les mois qui viennent, tout cela va sécher et risque de provoquer des problèmes de structure », s’est ému ce septuagénaire interrogé à Montréal, le village de l’Aude où il réside quand il n’est pas à Paris.

« Nous espérons que cela va rester stable, et que dès que possible il sera mis à l’abri », a-t-il ajouté, relevant que l’instrument était un des plus gros d’Europe. « Le pire a été évité, Notre-Dame est encore debout, et ce qui est réconfortant est la réaction unanime du monde entier », a-t-il tenté de se rasséréner, relevant que « Notre-Dame vit avec la vie des gens depuis des siècles ».

La voute devrait tenir a priori et les grandes Roses n’ont par miracle pas subi de dommages catastrophiques

Par ailleurs, « les grandes Roses (les rosaces de l’édifice religieux) n’ont apparemment pas subi de dommages catastrophiques ». « Les architectes des bâtiments de France sont mobilisées pour assurer la sécurité du site dans son ensemble. Il y a des points de vigilance, notamment le pignon du transept nord », a dit encore M. Riester.

« La voûte devrait a priori tenir. Il faut être très prudent. Il y a trois trous importants. Les architectes sont en train de définir avec les sapeurs-pompiers de Paris les meilleures dispositions à prendre pour préserver ce qui est le plus menacé », a-t-il conclu.

Les grandes peintures n’ont subi que des fumées et vont pouvoir être restaurées au Louvre

Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris, endommagées notamment par les fumées de l’incendie qui a frappé la cathédrale, devraient être transportées à partir de vendredi au Louvre pour restauration, a annoncé le ministre de la Culure Franck Riester.

«La descente du Saint-Esprit» par Jacques Blanchard. – Crédits photo : Wikipedia

« Les grandes peintures de Notre-Dame de Paris n’ont pas subi de dommages liés à l’incendie, mais plutôt aux fumées », a-t-il déclaré à la presse qui l’interrogeait aux abords de la cathédrale.

« Elles pourront être retirées à partir de vendredi vraisemblablement et transportées en sécurité dans les réserves du Louvre où elles seront déshumidifiées et restaurées », a précisé le ministre.

Les douze statues monumentales sauvées par la restauration

Les douze statues monumentales qui ornaient le toit de Notre-Dame ont échappé au sinistre de justesse, arrivées la semaine dernière près de Périgueux pour y être restaurées, mais le coq reliquaire du sommet de la flèche a fondu avant de pouvoir prendre le même chemin.

La restauration des seize statues « est pour l’instant arrêtée et repoussée, ce n’est plus la priorité », a déclaré à l’AFP Patrick Palem, spécialiste depuis 40 ans de la restauration du patrimoine, et désormais conseiller de la Socra qu’il a vendue en octobre dernier.

(Dan Kitwood/Getty Images)

Le coq de la flèche « disparu à jamais »

Le coq qui surmontait la flèche qui était effondrée le lundi soir est quant à lui perdu à jamais. Il contenait une parcelle de la Sainte Couronne d’épines, une relique de Saint-Denis et une de Sainte-Geneviève.

« Malheureusement le coq a fondu », a déploré mardi, Patrick Palem, ex-pdg mais toujours conseil de la Socra, l’entreprise de Marsac-sur-l’Isle (Dordogne) chargée de restaurer les 12 apôtres et quatre évangélistes de cuivre repoussé vert-de-gris datant du XIXe siècle, qui avaient été hélitreuillées jeudi dernier depuis la flèche qu’elles entouraient. Le coq de la flèche devait être décroché en juin pour rejoindre à son tour les ateliers de la Socra (Restauration et conservation d’oeuvres d’art et monuments historiques).

Ce coq, également en cuivre repoussé, abritait selon l’Église des reliques de Sainte-Geneviève et Saint-Denis, ainsi qu’un fragment de la couronne d’épines du Christ, censées protéger les Parisiens.

Epochtimes.fr avec AFP

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