Au Sikkim, État du Nord-Est de l’Inde, utiliser des pesticides est un crime passible d’une peine de prison. Le premier État dans le monde à être 100 % bio a pris le virage écologique dès 2003, bannissant progressivement les engrais et pesticides chimiques, qui sont maintenant totalement interdits depuis 2015.
Le chemin vers le 100 % biologique n’a pas été facile. La transition allait à l’encontre de la politique menée par l’Inde depuis les années 1960, poussant les agriculteurs à utiliser davantage d’engrais chimiques. Cependant, cette politique était un désastre à la fois pour l’environnement et pour l’humain, les producteurs agricoles s’endettant pour acheter les intrants chimiques.
Pendant les premières années, la production d’une partie des agriculteurs a baissé et les consommateurs préféraient les produits non bios, moins chers. Mais Pawan Kumar Chamling, le ministre en chef de l’État du Sikkim, ne s’est pas laissé décourager pour autant.
Des formations sont données aux agriculteurs pour leur montrer de nouvelles manières d’agir, des graines bio de meilleure qualité et des petites pousses leur sont distribuées, et la vente directe est favorisée. Parallèlement à cela, le Sikkim n’a pas hésité à dépenser ce qu’il fallait, entre 2003 et 2017, pour certifier 76 100 hectares de terres en biologique, soit la totalité des terres agricoles que comptent l’État.
La conversion a finalement été un succès, comme en témoigne Karma Dichen dont les propos ont été rapportés par le journal suisse 24 heures. Après trois années difficiles, il confie : « Ma production de riz dépasse de 5 % le niveau antérieur. Les légumes sont plus gros. Avant, les choux que je récoltais pesaient entre 500 et 700 grammes. Aujourd’hui, ils font un kilo. »
Une vision écologique plus large
Le virage vers le biologique s’inscrit dans une vision écologique bien plus large. Le Sikkim a aussi interdit les sacs en plastique jetables dès 1997, puis les assiettes et couverts ainsi que les contenants à base de polystyrène depuis 2016.
La forêt, qui compte 50 % du territoire, n’a pas été oubliée : les autorités ont mené une opération massive de reboisement entre 2006 et 2013, plantant cinq millions d’arbres pendant cette période.
Des résultats collatéraux inattendus
Parmi les résultats de tous ces efforts auxquels tout le monde a participé grâce à l’impulsion du gouvernement, de plus en plus de touristes attirés par l’écotourisme visitent l’État du Sikkim. Entre 2014 et 2017, 50 % de visiteurs étrangers de plus se sont rendu dans cette région.
Les 600 000 habitants du Sikkim sont en majorité satisfaits de cette politique écologique, puisque le ministre Pawan Kumar Chamling, qui en est à l’origine, a été élu cinq fois d’affilée depuis 1994. Il est d’ailleurs le ministre en chef qui est resté au pouvoir le plus longtemps de toute l’histoire de l’Inde depuis son indépendance, selon The Times of India.
D’autres états du nord-est de l’Inde comme l’Arunachal Pradesh ont suivi l’exemple du Sikkim, tout comme le Bouthan qui est son voisin. Le reste du monde suivra-t-il cette région du monde à l’avant-garde en matière écologique ?
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