SEATTLE — Alan Naiman était connu pour être tellement radin que c’en était comique, et même ses proches n’avaient aucune idée de la fortune qu’il avait tranquillement amassée et du dernier acte qu’il avait prévu depuis longtemps.
Le travailleur social de l’État de Washington est décédé cette année d’un cancer à l’âge de 63 ans, laissant la majeure partie d’un surprenant héritage de 11 millions de dollars (9,62 millions d’euros) à des organismes de bienfaisance pour enfants pauvres, malades, handicapés ou isolés. Le montant a déconcerté les bénéficiaires et ses meilleurs amis, qui font l’éloge de M. Naiman alors que l’anniversaire de sa mort approche en janvier.
C’est parce que l’homme de Seattle a rafistolé ses chaussures avec du ruban adhésif, qu’il se rendait à l’épicerie du coin juste avant la fermeture pour avoir accès à des articles moins chers et qu’il préférait emmener ses meilleurs amis déjeuner dans des fast-foods.
M. Naiman, qui est mort célibataire et sans enfants, aimait les enfants, mais était très solitaire. Il économisait, investissant et occupant des emplois supplémentaires pour accumuler de l’argent qu’il dépensait rarement pour lui-même. Il avait été touché après avoir vu comment la vie pouvait être injuste envers les enfants les plus vulnérables, racontent ses amis.
Pour ces derniers, le dévouement de toute sa vie à son frère aîné qui avait une déficience intellectuelle a influencé M. Naiman, bien qu’il en ait rarement parlé. Son frère déficient est décédé en 2013, la même année où M. Naiman s’est offert une voiture de sport – une Scion FR-S à prix modique.
« Grandir avec un frère handicapé plus âgé a influencé sa façon de voir les choses », a expliqué Susan Madsen, une amie intime.
Ancien banquier, M. Naiman a travaillé pendant les deux dernières décennies au département des Services sociaux et de la Santé du Washington (l’équivalent du ministère de la Santé et des Services sociaux), où il s’occupait des appels après les heures de bureau. Il gagnait environ 58 800 euros, et avait également pris des emplois secondaires, occupant jusqu’à trois postes durant certaines périodes. Il a économisé et investi suffisamment pour amasser plusieurs millions d’euros. Il avait également hérité de quelques millions de ses parents, a précisé Shashi Karan, un ami qu’il s’était fait en travaillant à la banque.
Enfin ravi lorsqu’il est finalement devenu éligible pour les rabais séniors, M. Naiman achetait ses vêtements à l’épicerie. Il aimait les voitures, mais la majeure partie de sa vie, il a conduit des véhicules accidentés et semblait apprécier la solitude et les avantages économiques des voyages en solo, disent ses amis.
Après la mort de M. Naiman, S. Karan a réalisé à quel point il savait peu de choses sur d’autres aspects de la vie de son ami de longue date.
« Je ne sais pas s’il était seul. Je pense que c’était un solitaire », dit M. Karan.
Beaucoup d’organisations bénéficiant des dons de M. Naiman ont dit qu’elles ne le connaissaient pas, même si elles ont croisé sa route.
Il a laissé 1,75 million d’euros au Pediatric Interim Care Center, un organisme privé de l’État de Washington qui s’occupe des bébés nés de mères toxicomanes et qui aide les enfants à sevrer leur dépendance. Le groupe a utilisé une grande partie du plus grand don qu’il ait jamais reçu pour rembourser un prêt hypothécaire et acheter un nouveau véhicule pour transporter les 200 bébés qu’il recueille auprès des hôpitaux chaque année.
A. Naiman avait appelé le centre au sujet d’un nouveau-né alors qu’il travaillait pour l’État il y a plus d’une décennie, et sa fondatrice, Barbara Drennen, était partie au milieu de la nuit pour prendre le bébé.
« Nous n’aurions jamais imaginé qu’une telle chose nous arriverait. J’aurais beaucoup aimé le rencontrer. J’aurais aimé qu’il voie les bébés qu’il protège », confie B. Drennen.
A. Naiman a donné 786 000 euros à l’organisme de placement en famille d’accueil Treehouse, leur disant qu’il avait été parent d’accueil des années plus tôt, et qu’il avait amené des enfants à l’entrepôt populaire du groupe, où les pupilles de l’État peuvent choisir gratuitement des jouets et des nécessités.
Treehouse utilise l’argent de M. Naiman pour agrandir son collège et ses services d’orientation professionnelle dans tout l’État.
« La frugalité dans laquelle il a vécue, à laquelle il s’est engagé toute sa vie, c’était pour faire ces dons », a déclaré Jessica Ross, directrice du développement chez Treehouse. « C’est vraiment un cadeau pour nous tous de voir cette pure démonstration de philanthropie et d’amour. »
Cet article vous a intéressé ? Partagez-le avec vos amis et laissez-nous vos commentaires.
VIDÉO RECOMMANDÉE :
Vendée : un ancien grand patron fait un don
de 1,8 million d’euros à destination des plus démunis
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.