Un jour, Fernando Kushner a donné à manger à Choco, un chien errant. Cette journée a été un véritable tournant dans sa vie : cet ingénieur bolivien qui dirigeait des campagnes de marketing pour des marques de luxe, voyageant dans le monde entier, a tout quitté pour se dédier à sa nouvelle passion : les chiens de la rue.
Fernando sort de chez lui maintenant tous les matins un peu avant le lever du soleil pour aller faire sa première tournée de la journée afin de nourrir les chiens des rues, dans la ville de La Paz en Bolivie. Il y a quatre ans, c’était souvent l’heure à laquelle il rentrait après les soirées festives auxquelles il participait.
« J’ai tout abandonné pour mes chiens. Les liaisons amoureuses, la famille, la carrière, tout », a expliqué l’ancien ingénieur à la BBC Mundo.
Tout a commencé un jour de 2015 où Fernando, dont le surnom est Ferchy, a donné un sandwich à un chien appelé Choco, en sortant de son cours de yoga. L’animal l’a remercié en frottant son museau et léchant ses mains. Le cœur de l’homme a fondu à se moment-là, de sorte qu’il l’a nourri à nouveau le lendemain… et il a fini par l’adopter !
Aujourd’hui, Ferchy nourrit 300 chiens chaque jour en faisant deux rondes par jour, entre 5 heures du matin et 22 heures. Il récupère de la nourriture que les chaînes de restauration rapide lui donnent et il achète des croquettes pour compléter le tout afin que chacun reçoive sa ration quotidienne. Rien que les 50 sacs de 22 kg de croquettes qu’il paie de sa poche chaque mois lui coûtent 9 000 bolivianos, soit un peu plus de 1 100 euros.
Le passionné a lancé la campagne « Alimenta los perros de la calle Bolivia » (Nourrir les chiens de la rue en Bolivie), soutenue par des marques, des restaurants, des personnalités et des habitants.
Fernando a ensuite trouvé un moyen d’aller plus loin pour aider les chiens errants, avec une campagne de stérilisation pour contrer la surpopulation de ces animaux, dont le slogan est : « N’achète pas, adopte ! »
« Je pensais que tout cela l’ennuierait au bout de trois mois et qu’il arrêterait », a expliqué sa maman à la BBC, « mais à chaque fois que je le vois, il semble qu’il s’intéresse aux chiens plus que jamais et qu’il soit encore plus engagé dans sa mission. »
En effet, l’ingénieur a encore un autre projet pour lequel il récolte de l’argent : la construction d’un refuge pour accueillir les chiens âgés, qui servira également de centre de stérilisation.
Toute son expérience en marketing et en relations publiques lui servent dans ses projets puisque, parmi les entreprises qui se sont alliées à sa cause se trouvent une compagnie aérienne privée – Amaszonas – une banque – Banco de Crédito de Bolivia – sans compter le football Club Bolivar.
« Un chien ne s’intéresse pas aux choses matérielles, à vos vêtements, à votre argent, à vos propriétés. Un chien s’intéresse à votre affection… à avoir un espace dans votre cœur », a écrit Ferchy sur la page Facebook de son projet. On dirait qu’en gagnant son cœur, les chiens errants de La Paz lui ont aussi communiqué d’autres valeurs que celles qu’il avait dans sa vie d’avant 2015…
« Ce que tu donnes, tu le reçois en retour. Et cela me rend heureux. Je me sens beaucoup plus heureux en donnant qu’en recevant », affirme le passionné. « Et qu’est-ce que je reçois de leur part ? Leur protection, leur amour… cette tendresse qu’ils t’offrent et qui est si difficile à exprimer. »
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