Le bleu, le rouge et l’or entourant les angelots n’ont rien perdu de leur éclat sur les superbes fresques du XVIIème siècle mises au jour par hasard lors de travaux de manutention dans un faux plafond de la Villa Farnesina, un palais de Rome au bord du Tibre.
Les trois peintures étaient dissimulées au-dessus de la voûte de ce qui était autrefois le séjour d’Agostino Chigi (1466-1520), riche banquier et mécène de la Renaissance ayant fait construire la villa au début du XVIème siècle.
Il y a un an, Davide Renzoni, chargé de la manutention électrique, a emprunté une trappe pour une opération de contrôle dans une zone encore inexplorée. « Je suis allé chercher une lampe-torche et lorsque je l’ai allumée, tout est apparu : c’était une merveille”, se remémore-t-il pour l’AFP.
Aujourd’hui, il faut escalader un petit échafaudage harnaché d’un casque et se glisser à travers deux trappes pour se retrouver face à un paysage bucolique, à côté duquel se trouve un angelot brandissant un casque doré. Le corps d’un autre ange drapé de blanc émerge sur fond de briques, formant un autre fragment de la même fresque.
De l’autre côté, juste au-dessus du faux-plafond, plusieurs angelots convergent autour d’un feston d’un vert profond. Les armoiries de la noble famille des Farnèse y sont représentées : le cardinal Alexandre Farnèse avait en effet acquis la villa en 1579, avec l’ambition – jamais réalisée – de la relier au palais Farnèse, situé de l’autre côté du Tibre, et qui abrite l’Ambassade de France en Italie.
La villa, acquise par l’État italien en 1927, a alors fait l’objet d’importants travaux : « Lorsqu’ils ont construit la cabine de l’ascenseur, ils ont certainement vu les fresques”, confie à l’AFP Virginia Lapenta, conservatrice à la Farnesina. Avant de tomber dans les oubliettes.
La redécouverte de ces fresques a servi de point de départ pour une exposition sur le XVIIème siècle dans l’enceinte de la villa, célèbre avant tout pour ses peintures murales et ses plafonds réalisés par le génie de la Renaissance Raphaël (1483-1520).
Si elles ne sont pas accessibles au public pour des raisons de sécurité, les visiteurs peuvent cependant observer indirectement les fresques grâce à des photos et des caméras placées en face des trois motifs.
“Cette opération sert à la fois à mettre en valeur les nouvelles décorations, mais aussi à surveiller leur état de conservation”, explique Virginia Lapenta, également co-commissaire de l’exposition.
Après une traversée des jardins de la villa, l’entrée donne sur le séjour, aujourd’hui divisé en deux salles distinctes après qu’un mur de renfort a été construit au XVIIIème siècle.
L’exposition se poursuit jusque dans les loges de Galatée et de Psyché, dont les plafonds continuent de s’imposer au regard, capté ensuite par la présence d’œuvres majestueuses comme les Galatée de Pietro Berrettini et Andrea Sacchi, prêtées pour l’occasion et qui font écho au Triomphe de Galatée signé Raphaël.
L’exposition, qui se tient jusqu’au 12 janvier 2025, constitue une “opportunité d’explorer plus en profondeur l’influence du style de Raphaël dans la Rome du XVIIème siècle”, selon ses organisateurs.
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