« Cette inflation folle risque de s’amplifier » – Olivier Piacentini
Politologue et essayiste, Olivier Piacentini publie un nouvel ouvrage intitulé La chute finale – l’Occident survivra-t-il ? aux éditions Jean-Cyrille Godefroy.
Un essai dans lequel Olivier Piacentini analyse l’origine des maux qui frappent la civilisation occidentale ainsi que les menaces internes et externes auxquelles l’Occident fait face aujourd’hui.
Selon l’auteur, le sentiment de culpabilité, la perte de sens et de repères, le rejet de l’héritage de ceux qui nous ont précédés, la remise en cause des piliers de son identité, le refus de toute transcendance, le relativisme, l’égoïsme, le narcissisme, l’esprit de jouissance, la quête de plaisirs faciles et immédiats sont notamment à l’origine du déclin amorcé par l’Occident depuis plusieurs décennies.
Si l’effondrement moral et spirituel est l’un des traits les plus saillants du déclin de l’Occident selon l’auteur, il évoque également le déclassement économique et politique qui afflige bon nombre de pays occidentaux.
D’après lui, les délocalisations et la désindustrialisation associées à l’endettement massif et à la planche à billets, ainsi que l’essor de la spéculation financière ont progressivement anéanti notre prospérité, faisant basculer notre économie sur la voie de la tiers-mondisation et conduisant les populations occidentales vers un appauvrissement croissant.
« La dette masque les faiblesses d’une société qui n’arrive plus à surmonter ses contradictions. Nous avons remplacé la production de richesses par de la fabrication d’argent, c’est de la fausse monnaie, et la fausse monnaie s’élimine par l’inflation. Nous allons le payer, nous allons souffrir pendant des années. »
« Nos dirigeants le savent parfaitement, à aucun moment ils n’ont essayé de lutter contre le système, contre la mondialisation, les délocalisations et tout ce qui constitue le cœur de notre appauvrissement. Leur problème n’est pas de soutenir notre pouvoir d’achat. »
« Au lieu de faire une une politique qui promeut le travail, la production et l’emploi sur place, nous faisons de l’assistanat permanent et donc nous appauvrissons la prospérité de notre économie et le pouvoir d’achat des gens. Le fond du problème est là, tout ce dont on nous parle aujourd’hui ne sont que des expédients pour masquer la pauvreté. »
« Aujourd’hui, le fondement de ce qu’il nous reste de prospérité, c’est la consommation. Cette consommation est alimentée par la dépense publique et l’assistanat social. L’État s’endette pour assurer un revenu à des gens, revenu qui est consommé en produits fabriqués sur le continent asiatique. Nous nous endettons pour obtenir de l’argent qui repart dans les caisses de nos concurrents immédiatement. »
Selon Olivier Piacentini, la sécession des élites occidentales, acquises à l’idéologie mondialiste depuis le début des années 90, et l’abandon de la souveraineté des États au profit des banques, des multinationales et des Gafam mettent également l’Occident en grand danger et pourraient précipiter son effondrement au profit d’autres puissances plus vite qu’on ne le pense.
« Au fur et à mesure que nous avons développé la mondialisation avec le libre-échange, la dérégulation financière, etc., les grandes entreprises transnationales n’ont cessé de s’enrichir aux dépens des États occidentaux qui eux subissent les délocalisations. Plus la dette des États se creuse, plus les grandes multinationales, les grandes banques, les Gafam s’enrichissent. Nous nous retrouvons aujourd’hui avec des entreprises comme Amazon dont la capitalisation boursière dépasse le PIB de pays comme la Suisse. »
« Ces multinationales ont intérêt à vivre dans un monde qui est complètement ouvert, livré à la diffusion massive de leurs produits, c’est comme ça qu’elles gagnent de l’argent, avec les économies d’échelle. Elles fabriquent un produit, le dupliquent en des millions et des millions d’exemplaires et le vendent à la planète entière. »
« Tout va toujours dans le même sens, c’est-à-dire la captation du patrimoine et des activités indépendantes, des activités enracinées, au profit de la super classe mondiale. »
Et Olivier Piacentini de conclure : « L’Occident ne fait plus peur, il est discrédité jusque au cœur même de son économie. Je vois plein de scénarios se dégager qui pourraient nous amener dans les années à venir à un effondrement beaucoup plus rapide qu’on ne le croit. »
Retrouvez l’analyse intégrale d’Olivier Piacentini dans la vidéo.