L’homme connu sous le nom de chaman QAnon, qui a plaidé coupable d’avoir violé le Capitole des États-Unis, a été libéré de prison plus tôt. Quelque temps auparavant, Fox News avait diffusé des images le montrant escorté par des policiers à l’intérieur du Capitole des États-Unis, le 6 janvier 2021.
Jacob Chansley, 35 ans, a été transféré dans une maison de transition à Phoenix le 28 mars, selon un mail du porte-parole du Bureau américain des prisons (BOP) adressé à Epoch Times. Il purgeait une peine de 41 mois dans une prison fédérale. Cette peine avait été prononcée en novembre 2021, alors qu’il avait plaidé coupable d’un chef d’accusation d’obstruction à une procédure officielle.
Cette libération intervient après la diffusion par Tucker Carlson, de Fox News, d’images inédites montrant des agents de la police du Capitole américain se promenant à l’intérieur du Capitole avec Jacob Chansley.
Les avocats actuel et ancien de Jacob Chansley ont des points de vue différents sur le rôle qu’ont joué ces images dans sa libération anticipée.
« Jake est sorti comme prévu. Je lui ai dit il y a 16 mois, lors de notre première conversation, que ce serait en février ou mars 2023 », selon un message écrit par Me William Shipley, l’avocat actuel de Jacob Chansley, sur les réseaux sociaux le 30 mars.
Alors que Jacob Chansley s’attendait à purger la quasi-totalité de sa peine en prison, Me Shipley a fait remarquer que les détenus fédéraux peuvent bénéficier d’une libération anticipée en cas de bonne conduite et de participation à divers programmes.
« Je n’ai rien fait d’extraordinaire, cela a toujours été le cas, je l’ai simplement compris et j’ai pu le lui expliquer », estime Me Shipley.
Me Albert Watkins, l’ancien avocat de Jacob Chansley, se refuse à tout commentaire sur les raisons de cette libération anticipée. « Après avoir passé onze mois à l’isolement avant l’imposition de sa peine, et seulement 16 mois de sa peine par la suite, il convient de permettre à ce jeune homme doux et intelligent de passer à l’étape suivante de ce qui sera sans aucun doute une vie respectueuse de la loi et enrichissante », affirme Me Watkins dans un communiqué transmis aux médias. « J’applaudis la décision du BOP des États-Unis à cet égard. »
Le bureau précise qu’il ne peut pas parler de la libération d’un détenu en particulier, mais il confirme que les détenus peuvent gagner du temps pour bonne conduite.
Avant la loi First Step, promulguée par l’ancien président Donald Trump, les détenus fédéraux pouvaient gagner jusqu’à 54 jours de temps de bonne conduite pour chaque année de leur peine purgée. En vertu de cette loi, les détenus peuvent désormais gagner jusqu’à 54 jours de temps de bonne conduite pour chaque année de leur peine.
Me Shipley affirme dans un autre message que les vidéos diffusées sur Fox « N’ONT PAS joué un rôle » dans la libération de Jacob Chansley.
Les derniers mois de la peine doivent toujours être purgés dans une maison de transition, explique Me Shipley. Il rappelle également que son client a bénéficié d’une remise de peine pour avoir suivi les programmes du bureau, en plus des bonifications accordées pour bonne conduite.
« Nous connaissons la date de libération depuis un certain temps, mais nous l’avons gardée secrète pour éviter qu’une foule ne se présente à l’établissement du BOP ou à la maison de transition », explique Me Shipley.
Requête en annulation
Jacob Chansley a été accusé de plusieurs délits après avoir été photographié et filmé à l’intérieur du Capitole le 6 janvier 2021. Il a plaidé coupable à une accusation d’obstruction, en échange de l’abandon des autres accusations.
Me Watkins a été remplacé après la condamnation et Me Shipley a récemment déclaré à Epoch Times qu’il avait l’intention de déposer une motion pour annuler la condamnation de Jacob Chansley.
La motion concerne le code fédéral qui stipule qu’un « prisonnier détenu en vertu d’une sentence d’un tribunal peut faire valoir, en vertu d’une loi du Congrès, le droit d’être libéré au motif que la sentence a été imposée en violation de la Constitution ou des lois des États-Unis ».
Dans une lettre adressée au département de la justice des États-Unis, Me Shipley estime que les images vidéo nouvellement divulguées semblent être « matériellement disculpatoires » pour Jacob Chansley. Par ailleurs, les avocats de ce dernier ont déclaré que les images ne leur avaient pas été remises.
Les procureurs avaient l’obligation de fournir à Jacob Chansley des éléments potentiellement à décharge en vertu de la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Brady contre Maryland, fait remarquer Me Shipley.
« Si les vidéos avaient été divulguées comme l’exige la loi, elles auraient certainement été utilisées pour contrebalancer le portrait unilatéral et inexact de Jacob Chansley dressé par le gouvernement dans sa déclaration de condamnation et dans ses arguments lors de l’audience de condamnation.
Le département de la Justice n’a pas répondu à une demande de commentaire de la part d’Epoch Times.
Gary Bai a contribué à cet article.
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