Epoch Times est fier de republier «Une persécution sans précédent : la destruction de la bienveillance humaine» (« An Unprecedented Evil Persecution: A Genocide Against Goodness in Humankind » éd. Dr. Torsten Trey et Theresa Chu. 2016. Clear Insight Publishing). Le livre aide à la compréhension des prélèvements forcés d’organes en Chine en expliquant la cause profonde de cette atrocité: le génocide commis par le régime chinois contre des pratiquants de Falun Gong.
Vina Lee, est installée à New York. Elle est directrice de la compagnie de Shen Yun Performing Arts et Présidente de la Feitian Académie des Arts. Née en Chine avant la Révolution Culturelle, elle a étudié la danse et fait partie de la première génération de diplômé de l’Académie de Danse de Pékin. Elle a été Première danseuse au Théâtre de Danse de Guangdong avant d’aller vivre en Australie.
Je suis née en Chine dans le début des années 1960. Mes souvenirs les plus anciens remontent à la Révolution culturelle. Il m’arrivait de surprendre des conversations des adultes au sujet de quelqu’un qui s’était pendu, ou avait été battu ou encore d’autres incidents. À un âge aussi jeune, je n’arrivais pas à comprendre ce dont parlaient ces grandes personnes. Tout ce que je comprenais, c’est qu’il me fallait faire très attention quand j’allais dehors.
Au cours de ces années, les seuls programmes culturels de toute la Chine étaient huit spectacles – des opéras de Pékin et des ballets chinois – qui portaient aux nues « la gloire et les accomplissements » de Mao Tsé-toung et du Parti communiste chinois. C’était les soi-disant « Huit spectacles du modèle révolutionnaire ». Parmi ces spectacles, il y avait un ballet chinois intitulé La fille aux cheveux blancs, avec une séquence dansée qui s’appelait « Le vent du nord souffle ». C’est avec ce ballet que je me suis initiée à la danse. J’ai appris à danser ce ballet en allant voir les représentations de La fille aux cheveux blancs un nombre incalculable de fois et aussi en regardant le film qui en a été tiré.
À cette époque, ces huit spectacles modèles étaient joués dans tout le pays, que ce soit par des compagnies artistiques professionnelles (que l’on appelle aujourd’hui des ensembles de chants et de danses) ou par des groupes amateurs de [spectacles de] propagande, et quels que soient l’âge ou le sexe. La vie était totalement inondée par les images et les sons des huit spectacles modèles. Le dicton chinois qui indique « dans chaque maison, dans chaque foyer, on est au courant » s’appliquait littéralement à ces spectacles. Tout le monde les connaissait. Qui plus est, tout le monde pouvait les jouer. Ceci dit, ce n’était pas facultatif, c’était obligatoire.
Avant la fin de la Révolution culturelle, j’ai été admise dans un ensemble de chants et de danses et j’ai commencé à étudier la danse à plein temps. À l’époque, mon père, qui avait travaillé dans les arts, mais avait dû changer de carrière suite au contexte dans ces temps mouvementés, voyait d’un très mauvais œil le fait que sa fille souhaite devenir danseuse professionnelle. Il savait que l’art devait être le fruit d’une véritable réflexion et d’une élévation du cœur. Sans un monde intérieur véritablement honnête, il n’y avait pas d’art. Mais à l’époque, personne ne pouvait s’engager dans un véritable travail artistique. Si vous aviez voulu exprimer du fond du cœur les véritables sentiments des êtres humains, vous auriez été battu ou enfermé dans une prison. D’un autre côté, si vous aviez enfoui votre conscience pour « chanter les louanges du Parti », vous n’auriez pas mérité d’être appelé un artiste.
En grandissant, j’ai subi le lavage de cerveau généralisé de la propagande du Parti communiste, comme par exemple, « les gens du monde entier vivent dans une détresse digne de l’enfer ; nous, le peuple chinois, nous sommes le peuple le plus heureux de la terre » ou « les impérialistes américains sont nos ennemis ». On nous a élevés dans la croyance que sans le Parti communiste, nous serions finis. Un jour, j’ai demandé à ma mère, « Pourquoi les mères des autres sont-elles membres du Parti et toi, tu ne l’es pas ? » Ma mère m’a répondu : « Une personne qui ne fait pas partie du Parti n’est pas nécessairement une mauvaise personne. » Pourtant, à cause de ma question, ma mère a demandé à rejoindre le Parti contre son gré, pour que je puisse marcher la tête haute. Des années plus tard, chaque fois qu’elle évoquait cette question, elle disait « Je n’aurais pas rejoint le Parti si tu ne m’avais pas posé cette question. » Dans ce monde, seul l’amour qu’une mère porte à ses enfants peut l’amener à se sacrifier et à se rabaisser. Heureusement, peu de temps après la publication des « Neuf commentaires sur le Parti communiste » par Epoch Times, ma mère a très vite déclaré qu’elle démissionnait du Parti communiste.
Dans les années 1970, à la base de l’entraînement de la danse chinoise, l’enseignement mélangeait la danse classique chinoise et la danse cubaine. Dans le pays, quasiment tous les danseurs ont reçu cet enseignement. En Chine, tout existait pour servir le Parti ; la volonté du Parti l’emportait sur la nature humaine. L’art, au lieu d’être le creuset de l’élévation de la conscience humaine, servait de poudre aux yeux pour le Parti. De même, le sport n’était pas destiné à la mise en forme ou au plaisir du peuple, mais pour que le Parti communiste sauve les apparences sur la scène internationale. Entre 1970 et 1975 environ, suite à l’éviction des spécialistes du Ballet de l’Union soviétique et des campagnes politiques de la « Grande Révolution culturelle », les efforts des précédentes générations de danseurs chinois ont été réduits à néant. Certains ont été persécutés (« si le Parti souhaitait votre mort, vous n’aviez pas à survivre »), d’autres ont été exilés (envoyés dans des camps pour faire des travaux agricoles) et d’autres ont dû changer leur vocation. Une minorité d’entre eux, par ignorance, ont été utilisés comme outil de propagande par le Parti et se sont retrouvés impliqués dans les « huit spectacles modèles » précités.
L’enseignement du ballet de style cubain s’est propagé selon l’idéologie communiste qui argumentait : « utiliser ce qui est étranger pour servir le pays ; utiliser le classique pour servir le contemporain ». La danse chinoise, y compris son expressivité riche et originale et ses techniques difficiles, n’a pas du tout été prise en compte, ni dans l’enseignement, ni dans la création. Ils ne sont pas non plus parvenus à présenter la beauté et la grâce divine du ballet. Les entraînements et les chorégraphies étaient remplis de louanges prétentieuses pour le Parti communiste. Les interprètes avaient la sensation que les spectacles étaient des simulacres de spectacles et qu’eux-mêmes étaient des imposteurs. Cependant, immergés dans un tel environnement, ils se laissaient aveugler et n’avaient pas d’autre alternative.
De fait, l’essence des 5000 ans de la culture divine de la Chine se reflète de multiples façons. La danse classique chinoise a elle aussi une histoire de plusieurs milliers d’années. Les idéogrammes pour « danse » et « arts martiaux » se prononcent de la même façon (« wu »), et ceci est une manifestation de la culture divine de la Chine. Les arts martiaux sont destinés à l’autodéfense et au combat. On ne peut pas changer les mouvements préétablis ou ils perdront de leur force ; c’est la raison pour laquelle, bien que transmis de génération en génération depuis des milliers d’années, les mouvements n’ont pratiquement pas changé. Lorsque les guerriers se produisaient autrefois dans les cours impériales, ils adaptaient les mouvements des arts martiaux pour qu’ils s’apparentent à de la danse. De plus, les mouvements et la gestuelle des Chinois portent des caractéristiques propres à leur personnalité et à leur maintien, et ce sont ces caractéristiques qui imprègnent et s’expriment au travers de la danse classique chinoise. C’est de cette manière ingénieuse que la danse classique chinoise a été préservée grâce à la culture divine.
En gymnastique comme en acrobatie, de nombreux mouvements difficiles viennent de la danse classique chinoise. Celle-ci est infiniment expressive. Il n’existe pas d’expression mécanique. On peut utiliser la danse à son gré pour raconter une histoire ou présenter un personnage. Que les mouvements soient masculins ou féminins, structurés, amples ou linéaires, on les retrouve tous dans le vocabulaire de la danse chinoise.
Quand la Révolution culturelle a pris fin en 1976, la Chine est entrée dans la prétendue période « de réforme et d’ouverture ». Certains professeurs de danse classique ont recommencé à enseigner et ont essayé de saisir à nouveau les caractéristiques exceptionnelles de la danse chinoise. Même s’ils ne pouvaient pas se détacher totalement de l’influence cubaine concernant la formation et les techniques de base, ils sont arrivés à adapter un ensemble assez complet de méthodes pour enseigner le maintien intérieur. Alors qu’ils pensaient que les mouvements de la danse s’étaient « consolidés et développés » et avaient « évolué » des arts martiaux, des opéras chinois traditionnels et des pièces de théâtre, ils sont en fait nés du génie de la culture divine.
Au cours de ces années, l’Académie de danse de Pékin a eu ses premiers diplômés en danse, ballet et chorégraphie chinois. J’en faisais partie. Avec l’ouverture de la nation, les échanges entre la communauté des danseurs en Chine et celle à l’étranger sont devenus de plus en plus fréquents et pourtant, la plupart des communications se sont focalisées sur le ballet et la danse moderne. Un petit nombre de professeurs de danse chinoise sont allés à l’étranger, mais la plupart sont revenus pleins d’admiration pour les éléments modernes. Toute la communauté des danseurs s’est passionnée pour la nouveauté et ce qui venait de l’étranger et ne s’est plus vraiment préoccupée de la danse chinoise. Beaucoup se sont tournés vers la danse contemporaine. Les danseurs de ballet chinois remportaient souvent des prix lors des concours de ballet internationaux. De nombreux talents ont quitté la Chine. Le manque d’intérêt pour la danse classique chinoise entraîna un grand nombre d’excellents danseurs classiques chinois à changer de style de danse et parfois même à se retirer prématurément.
Durant la période de « réforme et d’ouverture », le Parti communiste craignait également l’arrivée des valeurs occidentales, contraires à l’idéologie communiste. Par conséquent, ils ont délibérément ouvert le système social au niveau officiel mais sans le changer en profondeur. Ainsi ils ont permis aux citoyens de se développer sur le plan matériel, tout en bloquant ce qui relevait du spirituel.
En apprenant de l’Occident, la communauté des danseurs chinois a rapidement maîtrisé les techniques, mais elle ne pouvait pas transmettre l’essence artistique et l’authenticité de la nature humaine dans leur travail. Ce mélange tordu entre une ouverture formelle et une fermeture idéologique a mené à la décadence intentionnelle et non intentionnelle des chorégraphes pour échapper à la réalité, finissant par mêler différents vocabulaires de différentes danses. Ils ont transformé la danse chinoise en une fusion chaotique de toutes sortes de styles. Mis à part les danses qui continuaient à célébrer le Parti, toutes les autres étaient majoritairement des danses présentant des œuvres surréalistes et ultramodernes. Les œuvres étaient considérées de qualité supérieure quand personne ne les comprenait et étaient qualifiées de remarquables si même les interprètes ne les comprenaient pas. J’ai eu l’occasion de discuter avec un directeur de danse chinoise réputé qui m’a avoué : « De nos jours, même moi, un professionnel de la danse, je ne pouvais pas comprendre certaines des danses en Chine. Sans parler des autres. Je n’ai aucune idée de ce qu’ils sont en train d’essayer de faire. » Même quand les danses racontent des histoires chinoises, et que les artistes portent des costumes traditionnels chinois, il y a quelque chose de tordu dans la façon de présenter ces danses « à la chinoise » à cause de cette idéologie moderne déviée.
Est-il vrai que personne n’apprécie le contenu chinois ? Ou est-ce que le Parti communiste n’a pas plutôt mutilé délibérément la culture divine ?
Avec sa règle totalitaire, le Parti communiste a imposé au peuple chinois l’athéisme comme croyance. Les gens ont abandonné la notion que « le bien sera récompensé et le mal sera puni », et ils l’ont remplacée par « Faites ce que le Parti vous dit de faire ». Le Parti détient le contrôle suprême. Ayant grandi dans ce contexte d’étroitesse d’esprit et sous l’idéologie perverse du Parti, le peuple chinois est devenu malhonnête, égoïste et avide à son insu. La confiance les uns envers les autres s’est étiolée. Vivant dans un contexte intense de vigilance et de peur, ils ne se rendent plus compte de ce qu’est une façon naturelle de vivre. Après 5000 ans de civilisation, ce qui a été détruit ne se réduit pas à des trésors et des objets physiques, mais aussi à quelque chose de plus fondamental – les croyances morales.
Après avoir émigré en Australie en 1998, j’ai eu la chance de rencontrer le Falun Dafa, une pratique guidée par le principe de l’école chinoise bouddhique « Authenticité, Bienveillance, Tolérance ». Son enseignement traditionnel spirituel a rapidement changé mon regard sur moi-même et sur les choses autour de moi. À ma surprise, ces choses chinoises que je n’appréciais pas auparavant, comme les paysages traditionnels chinois, me sont apparues sous un jour nouveau. Une peinture apparemment simple, décrivant le style de vie tranquille des gens d’autrefois illustrait de façon frappante la philosophie de l’« harmonie entre le ciel et l’homme ». J’ai pleuré sur tout ce que j’avais perdu !
En 2003, j’ai accepté une invitation de la télévision New Tang Dynasty basée à New York pour travailler pour son Gala du Nouvel An 2004. J’ai fait la connaissance d’un certain nombre d’artistes chinois qui vivaient aux États-Unis et j’ai découvert que nous partagions les mêmes expériences : nous avions grandi en Chine, avions acquis des compétences professionnelles sous la culture du Parti communiste, pris conscience de nos manières de déformer les choses après avoir vécu quelques années à l’étranger et en étions venus à chérir notre culture ancestrale et notre héritage. Nous avons tous le même objectif : présenter la profonde et véritable culture traditionnelle chinoise grâce aux arts de la scène.
Plus tard, j’ai eu le privilège de pouvoir rejoindre la Shen Yun Performing Arts Company (on peut traduire « Shen Yun » par des êtres divins qui dansent) dont la mission est de faire revivre 5000 ans de culture divine principalement grâce à la représentation de danses chinoises de grande qualité professionnelle.
Depuis sa création en 2006, Shen Yun Performing Arts a présenté au public chaque année des spectacles entièrement nouveaux et s’est produit dans des centaines de villes à travers le monde. Les spectacles de Shen Yun sont constitués principalement de chants et de danses restitués sous forme de scènes courtes et captivantes dans le plus pur style classique chinois et présentent les histoires de personnages historiques chinois, des mythes et des légendes. Les danseuses sont gracieuses comme des fées célestes ; les danseurs utilisent des techniques magistrales pour montrer l’esprit de la danse chinoise au public. La musique de Shen Yun est interprétée par un orchestre occidental, dans lequel sont intégrés de façon incomparable des instruments chinois. Orient et Occident sont en parfaite harmonie et la musique, totalement à l’unisson avec les danseurs sur scène, souligne le lien absolu entre danse et musique. Les costumes de Shen Yun, leurs couleurs, leurs styles et leurs tissus sont inouïs. La toile de fond numérique en 3D utilise la technologie moderne pour mettre en valeur la scène traditionnelle.
Shen Yun, qui donne plusieurs centaines de représentations chaque année, apporte enthousiasme et beauté au public. Le public, en retour, répond par des applaudissements et des larmes en signe d’appréciation pour les artistes de Shen Yun et leur dévouement extraordinaire.
Les artistes de Shen Yun ne doivent pas se contenter de maîtriser des techniques de haut niveau ; on attend également d’eux qu’ils respectent les principes divins d’« Authenticité, Bienveillance, Tolérance » dans leur comportement et leur conduite morale. Ainsi, le mouvement ou la musique d’un interprète sont naturellement enracinés dans une bonté et une pureté innée et naturelle. De la même manière, ils incarnent le concept d’une culture divine comme « le ciel et l’homme à l’unisson », « équilibre entre force et douceur » et « l’intérieur et l’extérieur en harmonie ». On ne peut pas feindre la véritable beauté, et la vertu ne se pose pas à la surface. Une personne belle depuis l’intérieur et jusqu’à l’extérieur captive. Elle est source d’admiration.
Suite à mon implication dans les spectacles de Shen Yun, ma compréhension de la culture divine de la Chine s’est approfondie et j’ai eu la chance de pouvoir redécouvrir et apprendre la danse classique chinoise la plus pure. Les 5000 ans de civilisation chinoise sont si immensément riches que l’on y trouve une source intarissable de documents et d’inspiration. Elle englobe une multitude de principes humains et de valeurs universelles. Ainsi, la culture divine de la Chine n’appartient pas à la richesse de la Chine, mais est également un trésor pour le monde entier.
Ce qui est dévié ne vaincra pas ce qui est juste. Le bien finira par le remporter sur le mal. C’est la foi qui a été donnée par Dieu. La danse classique chinoise n’est pas une simple forme d’art. Son esprit intérieur reflète les valeurs d’une culture divine. Un danseur classique chinois véritablement accompli se doit de posséder cette qualité et ce maintien.
Le fait que Shen Yun Performing Arts soit basé à New York et présente l’authentique danse classique chinoise au monde me procure un immense sentiment d’accomplissement. Je crois également qu’en allant voir les représentations spectaculaires de Shen Yun, les publics du monde entier profiteront de son enthousiasme et de sa transcendance.
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