Un agriculteur, basé dans le village de Longré (Charente), avait ouvert le feu avec sa carabine alors que des malotrus s’étaient introduits chez lui en pleine nuit, le 25 mars dernier. Pour avoir tué l’un des voleurs, il a été mis en examen pour meurtre. Il a expliqué avoir eu peur pour sa fille de 3 ans, qui dormait lorsque les cambrioleurs sont arrivés.
L’agriculteur qui a tué l’un des voleurs ayant pénétré son domicile en pleine nuit a été mis en examen pour meurtre. S’il a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire, sa vie a été chamboulée par cet événement. Il est d’ailleurs suivi par un psychologue.
« Nous espérons un non-lieu et attendons les expertises »
« Ça va mieux, mais au départ, c’était chaud », indique l’agriculteur charentais au Parisien. Son domicile a été mis sous scellé depuis cette sombre affaire, et il s’est installé chez ses parents, qui résident dans un hameau voisin. Son avocate, Me Marianne Atrous-Lemouellic, explique : « Nous espérons un non-lieu et attendons les expertises. » Son client bénéficie d’une présomption de légitime défense, selon la loi.
« Je voulais protéger ma fille de 3 ans et demi, je n’avais pas le choix », soutient le père de famille. Il raconte avoir entendu frapper à deux reprises, côté rue puis côté jardin, ce 25 mars à 22 h 30. Des individus ont ensuite cassé le carreau de la porte vitrée. « Là, j’ai flippé. J’ai vu depuis l’escalier qu’ils étaient deux, peut-être trois. Alors j’ai regardé ma petiote dans sa chambre, et puis j’ai attrapé ma carabine… », se souvient-il.
« J’ai pas cherché à comprendre »
Les événements se sont alors accélérés. Le trentenaire a tiré une première fois, mais cela n’a pas dissuadé les voleurs qui se trouvaient au rez-de-chaussée. « J’ai pas cherché à comprendre, j’ai épaulé et tiré… Là, ils sont partis en courant. J’ai refermé la porte en vitesse derrière eux avant de prévenir mes proches », poursuit-il.
L’agriculteur a immédiatement appelé ses proches, afin qu’ils puissent mettre sa fille en sécurité, « au cas où les cambrioleurs seraient revenus », souligne-t-il. Par chance, la petite a été « préservée », n’ayant rien perçu de la scène qui se déroulait durant son sommeil.
Des tentatives de « récupération politique »
Les cambrioleurs, eux, étaient au nombre de quatre, ainsi que l’ont révélé les caméras de surveillance. Touché au thorax, l’un d’eux, un Serbe de 44 ans, est mort avant même d’avoir pu être pris en charge par les secours, précisent nos confrères. Déjà connu des services de police pour des antécédents de cambriolages, l’individu décédé était fiché au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Ainsi que le mentionne la procureure de la République d’Angoulême, Stéphanie Aouine, la famille du cambrioleur tué s’est depuis constituée partie civile. Quant à ses trois acolytes, ils n’auraient pas été identifiés, relate Le Parisien.
L’agriculteur charentais a quelques craintes quant à d’éventuelles représailles, mais ne veut pas non plus « rester enfermé ». Il précise que s’il n’y avait pas eu sa fille ce 25 mars, il aurait « pris la carabine mais pour sortir de la maison et fuir ».
À la suite de cet événement, l’agriculteur et sa famille ont eu droit à une vague de solidarité. Cela étant dû au « ras le bol » de la profession, face au nombre croissant de vols. Mais ils n’ont cependant pas apprécié tous les soutiens reçus, pointant les tentatives de « récupération politique » dont cette affaire aurait fait l’objet, alors que la campagne présidentielle battait son plein. « Un membre de Reconquête s’est présenté chez mes parents. Ils ont lancé des pétitions. Ça, j’étais contre », conclut l’agriculteur.
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