Charente : l’agriculteur qui avait abattu un cambrioleur en pleine nuit obtient un non-lieu

Par Robin Lefebvre
13 août 2024 12:29 Mis à jour: 13 août 2024 14:49

Le céréalier, qui était avec sa petite fille de 3 ans, avait ouvert le feu en direction des quatre individus rentrés chez lui par effraction à Longré (Charente), après un tir de sommation resté sans effet. L’un d’eux avait été blessé à mort.

C’est avec bonheur que cet agriculteur charentais de trente ans, autrefois mis en examen pour meurtre, voit la procédure engagée contre lui classée sans suite. Après avoir passé plus de deux ans sous contrôle judiciaire, il est désormais totalement blanchi, rapporte 20 Minutes. La juge d’instruction du tribunal d’Angoulême (Charente) a signé son ordonnance le 25 juin, et l’absence d’appel la rend désormais définitive.

Une source de grande satisfaction pour Me Marianne Atrous-Lemouëllic, l’avocate de l’agriculteur, qui rappelle que la reconstitution des faits avait confirmé les explications de son client. « Tous les éléments étaient réunis », souligne-t-elle, évoquant un parfait exemple de légitime défense.

En effet, la loi autorise explicitement la légitime défense lorsqu’un crime est commis pour repousser l’entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité. L’honnête description des évènements, jamais remise en cause par l’enquête et suffisamment claire pour la justice, a permis l’abandon définitif des poursuites.

Une situation critique

Pour rappel, lors de cette soirée du 25 mars 2022, ce père de famille de 35 ans, seul avec sa petite fille de 3 ans dans le bourg de Longré, entend des individus frapper à la porte, puis briser une vitre. Il descend, aperçoit les quatre cambrioleurs et décide d’attraper sa carabine.

Après un tir de sommation malheureusement inefficace et devant la détermination de ces intrus, l’agriculteur avait ouvert le feu une seconde fois et blessé mortellement l’un des cambrioleurs. Aux enquêteurs, l’agriculteur avait expliqué avoir agi en état de légitime défense après « s’être senti menacé » lui et son enfant.

Très vite, l’enquête révèle l’identité de l’homme ainsi abattu : Safet T., 43 ans, un Serbe au lourd passé criminel. Recherché dans toute l’Europe à cause de ses crimes, dont un assassinat en Italie pour lequel il avait été condamné à vingt-trois ans de prison, il avait échappé à la justice grâce à de multiples identités. Le jour du drame, Safet T. était accompagné par son fils et deux complices.

Des séquelles psychologiques

Placé en garde à vue puis mis en examen pour homicide, l’agriculteur de Longré a donc été libéré par la justice, a également relaté Le Parisien. « Les expertises et la reconstitution allaient en ce sens », indique la procureure d’Angoulême Stéphanie Aouine. « C’est un agriculteur qui était tranquillement chez lui avec sa fille… il était évident qu’il faisait tout pour la protéger. On aurait vécu comme une injustice si une ordonnance de non-lieu n’avait pas été rendue », ajoute Marianne Atrous-Lemouëllic.

Bien que les scellés aient été levés, la famille a choisi de quitter leur maison de Longré. « Je ne me voyais plus habiter là-bas, encore moins avec ma fille », explique l’agriculteur, qui tente désormais d’aller de l’avant. Malgré la fin de cette tribulation judiciaire, le trentenaire éprouve le besoin de consulter un psychologue pour l’aider à surmonter ce très mauvais souvenir.

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