Le corps de la victime avait été retrouvé sans mains ni tête, dissimulé sous des branchages dans un bois en juin 2019. D’après le procureur adjoint, le mis en cause aurait mutilé le cadavre de la retraitée afin de « retarder son identification ».
Le jeudi 18 juin 2020, un homme de 48 ans a été mis en examen pour le viol et le meurtre de Françoise Vrillaud, une femme de 85 ans qui avait disparu le 22 mai 2019 avant d’être retrouvée morte plusieurs jours plus tard, sans mains ni tête, dissimulée sous les branchages dans un bois situé à moins de 3 km de la résidence pour séniors où elle vivait, à Saint-Laurent-de-la-Prée.
L’établissement charentais fait partie du parc immobilier du groupe Les Sénioriales, une société toulousaine filiale du groupe Pierre et Vacances qui représente l’un des principaux acteurs des résidences pour séniors.
Établi près de Rochefort, il accueille plus de 80 pensionnaires qui y vivent de manière autonome, sans directeur. Un concierge-jardinier et une animatrice remplissent différentes tâches quotidiennes.
C’est au terme d’une longue enquête que le quadragénaire, qui jouait le rôle de concierge et de jardinier au sein de la résidence, a été interpellé et mis en examen pour « meurtre précédé d’un autre crime et atteinte à l’intégrité d’un cadavre ».
« Les militaires de la section de recherches de Poitiers et de la brigade des recherches de la gendarmerie de Rochefort ont exploré de nombreuses pistes pour tenter d’identifier l’auteur des faits, avant de plus particulièrement s’intéresser au gardien de la résidence, qui avait adopté un comportement suspect lors de l’annonce du décès, et dont l’ADN a été retrouvé dans le domicile de la défunte », a expliqué Julien Wattebled, procureur adjoint de La Rochelle, aux journalistes de France 3.
Pendant sa garde à vue, le mis en cause a reconnu avoir violé la vieille dame avant de la tuer. « Par panique, il aurait par la suite mutilé le corps pour retarder son identification », indique M. Wattebled.
« Rien ne laissait présager cela »
D’après France 3, le suspect avait été recruté en 2013, au moment de la construction de la structure de Saint-Laurent-de-la-Prée. Il était logé sur place avec sa femme et sa fille.
« C’est un ancien militaire de la Légion, on avait demandé un extrait de son casier judiciaire lorsqu’il avait été recruté, il était vierge, on l’a recruté les yeux fermés, il avait des états de services irréprochables », souligne Frédéric Brouar, directeur de la communication du groupe Les Sénioriales.
« C’est incroyable, il faisait son job, il était passionné par les plantes, les fleurs. On n’a jamais eu de plaintes ou d’allusion, de blagues graveleuses. Il travaillait bien, les haies sont taillées au cordeau, c’est propre, c’est parfait. Il y a quelque chose de totalement irrationnel, rien ne laissait présager cela », ajoute-t-il.
« 99 % de son activité était consacré à l’entretien des espaces verts, des parties communes, des allées et de la piscine. Tous les résidents le connaissaient très bien, ils sont sous le choc, car c’est quelqu’un qu’ils appréciaient, c’est encore plus dur pour eux », poursuit M. Brouar.
Le groupe doit mettre en place une cellule psychologique pour épauler les pensionnaires de l’établissement.
L’épouse et la fille du suspect sont également tombées des nues. « Nous allons mettre en place un soutien psychologique pour les aider car elles sont anéanties, nous leur avons assuré le soutien de la commune pour affronter cette épreuve, elles ne soupçonnaient rien », indique Olivier Coche-Dequéant, le maire de Saint-Laurent-de-la-Prée.
L’édile connaissait d’ailleurs bien la victime, avec laquelle il avait eu l’occasion de travailler sur différents projets : « Elle avait toutes ses facultés, c’était une dame de caractère ».
Si la mise en examen du quadragénaire a provoqué la stupéfaction des habitants de la commune, le maire estime toutefois qu’elle devrait bientôt laisser place à un certain soulagement.
« Lorsque le corps mutilé a été retrouvé, il y a des gens qui me téléphonaient car ils n’osaient plus sortir. […] La population avait été terrorisée, on pensait que le danger venait de l’extérieur alors qu’il était à l’intérieur des Sénioriales. Les résidents se barricadaient mais ils ont vécu à côté de l’auteur présumé pendant un an », conclut M. Coche-Dequéant.
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