Les agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ont abattu vendredi près de La Rochelle un loup qui s’est échappé d’un sanctuaire avec deux autres bêtes, a annoncé samedi la préfecture.
L’animal a été « localisé » vendredi aux abords de la commune de Courçon d’Aunis, à 30 kilomètres à l’est de La Rochelle, à mi-chemin du département voisin des Deux-Sèvres d’où la bête est originaire, indique la préfecture de Charente-Maritime dans un communiqué.
Le 13 novembre, trois « canis lupus » se sont échappés du Sanctuaire des loups installé en Deux-Sèvres, sur la commune de Frontenay Rohan-Rohan. Le premier a été retrouvé mort sur la route le 17 novembre, probablement percuté par un véhicule ; un second n’a jamais quitté les abords du sanctuaire et un troisième, lui, a erré jusqu’en Charente-Maritime où il aurait attaqué trois élevages et tué 18 brebis depuis un mois.
Mais selon Wilfrid Perrault, l’un des responsables du Sanctuaire des loup, « il n’y a aucun processus scientifique qui prouve que ce loup a tué des moutons ».
« Protéger sa population envers quoi ? Le loup n’est pas dangereux pour l’homme, il n’est pas agressif puisqu’il a peur de l’être humain », ajoute-t-il au micro de France Bleu.
Prise de décision d’un tir létal par la préfecture
Vendredi soir, « devant l’impossibilité de l’approcher afin d’effectuer une capture par téléanesthésie », la décision d’un tir létal « a été prise en derniers recours, rendue nécessaire par les risques encourus, notamment de prédation de troupeaux », justifie la préfecture.
Cette décision se fonde sur un arrêté préfectoral du 4 décembre qui autorise les agents habilités de l’Office français de la Biodiversité (OFB) à prendre « les mesures nécessaires afin de prévenir tout risque lié à la divagation du loup (…) y compris au moyen de tirs létaux, sur le territoire du département ».
« On sait que c’est ce loup qui a attaqué les brebis mais des analyses vont être effectuées, notamment sur des poils retrouvés sur des brebis, pour confirmer qu’il est bien l’auteur des attaques », précise la préfecture à l’AFP.
L’ONG de défense du bien-être animal One Voice a fait part de son « écœurement » après ce tir mortel. « Tuer, massacrer, dès qu’il s’agit des animaux sauvages et de la nature en France, on n’a droit qu’à ça ! », déplore Muriel Arnal, présidente fondatrice de l’association dans un communiqué.
Au lendemain de l’arrêté autorisant ces tirs létaux, One Voice avait déposé un référé pour suspendre cette mesure devant le tribunal administratif de Poitiers.
Ce loup, prénommé Papillon selon One Voice, « pouvait être anesthésié et transféré dans le sanctuaire qui l’accueillait. Il était jeune, il appartenait à une espèce protégée », affirme Muriel Arnal. « Pour justifier leur décision injustifiable, les autorités veulent le faire passer pour un monstre sanguinaire. Dans cette affaire, des monstres il y en a, et ce ne sont pas les loups », dénonce-t-elle.
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