Charlotte d’Ornellas : « La France a rayonné dans le monde entier quand elle avait conscience de ses frontières et de son identité »

11 avril 2019 18:32 Mis à jour: 11 avril 2019 18:32

Sur le plateau de l’émission Ça se dispute, la journaliste et chroniqueuse Charlotte d’Ornellas a débattu à propos du rôle des ONG en Méditerranée, celles-ci ayant récemment été accusées par le ministre de l’Intérieur de « se faire complices des passeurs ».

Ce mercredi, Charlotte d’Ornellas et Guy Konopnicki ont débattu des propos tenus par Christophe Castaner le 5 avril pendant une conférence de presse tenue à l’occasion du G7 des ministres de l’Intérieur.

Le locataire de la place Beauvau avait notamment pointé du doigt « une réelle collusion entre les trafiquants de migrants et certaines ONG », affirmant que des navires affrétés par les associations humanitaires étaient « en contact téléphonique direct avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes dans des conditions effroyables, souvent au péril de leur vie ». Le ministre avait ensuite appelé les ONG à avoir une « attitude responsable » et à ne pas « se faire complices des passeurs ».

« Les hommes politiques dans les pays sont précisément élus pour gérer les questions de leur pays, pas pour sauver le monde », a expliqué Charlotte d’Ornellas tandis que son interlocuteur se disait pour sa part « choqué » par les déclarations de Christophe Castaner et « le manque d’ambition planétaire de la France et de l’Europe ».

« Il n’y a pas un peuple mondial »

« Les hommes politiques sont élus par des peuples et pour que ces pays restent souverains, il faut qu’il y ait un peuple qui donne une légitimité à une politique, ce qui ne peut pas être fait à l’échelle du monde parce qu’il n’y a pas un peuple mondial, ni même à l’échelle de l’Europe puisqu’il n’y a pas de peuple européen. Les pays sont très différents, ne serait-ce que par leur histoire et par leur identité », a poursuivi la journaliste de Valeurs actuelles.

« En revanche, ce qui est vrai, c’est que la France, dans son histoire, a rayonné dans le monde entier. Son universalisme a été réel, il n’a jamais été aussi réel que lorsqu’elle avait conscience de ses frontières et de son identité », a-t-elle ajouté.

« Vous ne pouvez pas dire aujourd’hui qu’un ministre de l’Intérieur a pour vocation de sauver le monde entier, ce n’est pas possible. »

« Ne pas accueillir tout le monde de manière totalement anarchique »

Et Guy Konopnicki de regretter « l’agression » du ministre de l’Intérieur à l’encontre des ONG : « Il y a une situation que les États sont incapables de résoudre, il y a des gens qui s’organisent, des bénévoles, des humanitaires, pour sauver des gens qui se noient. Excusez-moi, mais on ne leur parle pas comme ça !»

« Le problème, c’est qu’à force de s’ouvrir sans savoir qui l’on est, cela ne s’appelle plus de l’ouverture mais de la dissolution. […] Le meilleur moyen pour accueillir les gens qui ont besoin aujourd’hui de la France, c’est de ne pas accueillir tout le monde de manière totalement anarchique – ce qui a été fait pendant 40 ans », conclut Charlotte d’Ornellas.

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