Un faucon mort de faim, une mésange au plumage en partie arraché: la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a interpelé dimanche le gouvernement avec des images tournées au plus près des postes de chasse à la glu, réclamant l’interdiction de ce mode de capture contesté.
La Ligue de protection des oiseaux réclame depuis plusieurs années l’interdiction de cette pratique bannie dans toute l’Europe, sauf en région Paca. Une procédure d’infraction est en cours à Bruxelles contre la France à ce sujet.
Mais la France affirme que cette chasse, qui consiste à enduire des tiges de colle pour capturer grives et merles qui s’y posent, peut être autorisée car elle est suffisamment sélective, c’est-à-dire qu’elle ne nuit pas à d’autres espèces d’oiseaux.
Cette affirmation est contestée par les défenseurs de la biodiversité, et la LPO a souhaité en apporter la preuve, notamment en disposant des caméras cachées au plus près des postes de chasse, ouverts depuis le début de l’automne, dans une commune du sud-est dont elle tait le nom.
Sur ces images, que l’AFP a pu visionner, et qui ont été envoyées à la secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon, chargée notamment de la biodiversité, des passereaux tentent se débattre, pris dans la glu par les plumes ou le bec, un cadavre de mésange bleue gît sous une baguette abandonnée, tandis qu’un rouge gorge, à peine décollé, est jeté à terre sans ménagement.
La LPO rapporte également qu’un faucon crécelle a été victime de ce type de chasse « cruelle » cette saison, mort de faim après avoir eu les plumes engluées. « Les destructions de passereaux protégées (…) sont flagrantes », écrit l’association à Mme Wargon, l’appelant à se faire sa « propre opinion ».
«Ils les balancent sans ménagement»
Mais sur les images de la LPO, pinsons, rouges-gorges, fauvettes, mésanges bleues se font aussi piéger. Certains sont retrouvés morts au pied des dispositifs. « Quand ils détachent des proies qui ne les intéressent pas, ils les balancent sans ménagement et sans les nettoyer. Les oiseaux aux ailes encollées finissent par mourir de faim à proximité », déplore Yves Verilhac, le directeur de la LPO.
Selon ses défenseurs, la chasse à la glu n’a qu’un impact mineur avec 42.000 prises de grives et merles autorisées pour une saison. L’Etat affirme avoir renforcé ses inspections avec 500 visites d’installations la saison passée.
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