Le parquet de Bayonne a demandé mardi la mise en examen de deux jeunes hommes pour tentative d’homicide volontaire, accusés d’avoir roué de coups dimanche un chauffeur de bus qui voulait contrôler un ticket et exigeait le port du masque.
Philippe Monguillot, le chauffeur de 59 ans agressé dimanche peu après 19H00 à un arrêt de bus dans le quartier populaire de Balichon, est en état de mort cérébrale.
« Ce n’est pas mon père qui respire, c’est la machine. On sait que c’est fini », a dit au journal Sud Ouest sa fille Marie, 18 ans.
Le procureur adjoint Marc Mariée a annoncé à la presse avoir demandé le placement en détention de deux hommes, âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police, ainsi que de deux autres mis en cause.
Pour ces derniers, des trentenaires, le parquet demande pour l’un une mise en examen pour « soustraction de criminel à l’arrestation et aux recherches et non assistance à personne en danger » et, pour l’autre, pour « non assistance à personne en danger ».
La mairie de Bayonne a annoncé qu’une « marche blanche » serait organisée mercredi à Bayonne à partir de 19h30 à l’initiative de la famille et des collègues de Philippe Monguillot.
Pour « accompagner cette démarche », l’intersyndicale nationale des Transports Publics Urbains de Voyageurs demande que « tous les véhicules de transports urbains de France » s’arrêtent de rouler « pendant une minute à cette même heure (ndlr: 19h30) ».
Arrivé à Bayonne en soirée, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s’est entretenu avec des chauffeurs du réseau de transports de l’agglomération bayonnaise Chronoplus.
Ceux-ci ont exercé leur droit de retrait lundi matin et assurent qu’ils ne reprendront pas le travail « avant les obsèques ».
« Le premier message a été le soutien et après on a essayé de parler de solutions pour que l’activité reprenne, en sécurité pour les personnels, pour les usagers, parce qu’on voit bien qu’il y a une anxiété forte », a déclaré le ministre. « Il faut respecter le temps de l’émotion, passer le temps de la marche blanche de demain et donner quelques jours pour que (…) les esprits s’apaisent. »
« On nous dit que la clientèle (des transports en commun) évolue, ça s’observe un peut partout en France », a-t-il ajouté. « La crise du Covid est aussi une donnée nouvelle avec un service à quasiment 100% mais une fréquentation qui n’est pas tout à fait revenue à la normale, avec des incivilités, des agressions qui, semble-t-il, sont croissantes. »
Devant la presse, le procureur adjoint de Bayonne a donné des précisions sur cette agression « d’une extrême violence ».
Dans un premier temps, « trois personnes, dont une avec un chien, montent dans le Tram’bus à l’arrêt Gare de Bayonne », a expliqué M. Mariée.
« Un quatrième homme monte ensuite à l’arrêt Balichon. Le chauffeur veut alors contrôler son ticket et demande aux trois autres de placer un masque sur leur visage. Les insultes fusent puis il y a une bousculade. Le chauffeur est poussé hors du bus. Là, deux des individus lui donnent de violents coups de pieds et de poings dans la partie haute du corps et notamment vers sa tête ».
Les quatre hommes prennent la fuite en laissant le chauffeur « inconscient sur le trottoir » et vont « se réfugier dans l’appartement de l’un d’eux », a-t-il ajouté, assurant que « rien n’explique cette extrême violence ».
Un premier suspect a été arrêté dès dimanche. Quatre autres l’ont été lundi, dont un mineur rapidement mis hors de cause.
« La violence des coups, leur visée et les déclarations (lors des auditions) me permettent de retenir la qualification de tentative d’homicide volontaire pour les deux mis en cause qui ont porté les coups », a déclaré M. Mariée.
Les quatre hommes doivent être présentés à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen.
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