Deux hommes de 22 et 23 ans, soupçonnés d’avoir violemment frappé dimanche à Bayonne un chauffeur de bus, en état de mort cérébrale depuis, ont été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire et écroués, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Bayonne.
Outre ces deux suspects, connus des services de police, deux autres hommes, des trentenaires, ont été mis en examen, l’un pour « soustraction de criminel à l’arrestation et aux recherches et non assistance à personne en danger » et le second, pour « non assistance à personne en danger ».
Après avoir été présentés au juge d’instruction, les quatre hommes ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet qui a annoncé mardi l’ouverture d’une information judiciaire.
L’agression de Philippe Monguillot, chauffeur de 59 ans, a suscité une vive émotion parmi ses collègues qui ont exercé leur droit de retrait lundi matin et assuré qu’ils ne reprendraient pas le travail « avant les obsèques ».
Selon les mots du procureur de la République adjoint de Bayonne, Marc Mariée, le chauffeur a été victime d’une agression « d’une extrême violence » alors qu’il voulait contrôler le ticket d’un des mis en cause et exigeait le port du masque pour les trois autres.
« Les insultes fusent puis il y a une bousculade. Le chauffeur est poussé hors du bus. Là, deux des individus lui donnent de violents coups de pieds et de poings dans la partie haute du corps et notamment vers sa tête », avait relaté mardi le magistrat lors d’une conférence de presse.
Les quatre hommes ont laissé le chauffeur « inconscient sur le trottoir » avant de prendre la fuite pour « se réfugier dans l’appartement de l’un d’eux ».
A la demande de la famille du chauffeur, marié et père de trois filles de 18, 21 et 24 ans, une marche blanche s’élancera depuis le lieu du drame, l’arrêt de bus « Balichon » à 19H30, heure à laquelle les réseaux de transports du pays sont appelés par une intersyndicale à s’arrêter pour une minute de silence.
« Quand on va le voir, on lui parle, il est encore là, on essaie de s’accrocher. Mais on ne s’est pas encore posé les bonnes questions. Ce n’est pas mon père qui respire, c’est la machine. On sait que c’est fini », a témoigné auprès du journal Sud Ouest, l’une de ses filles, Marie Monguillot, 18 ans.
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