Pour avoir quitté son poste afin de se rendre à un rendez-vous médical de dernière minute pour son fils handicapé, un chauffeur-routier a été licencié. Les faits se sont passés en avril dernier à Port-la-Nouvelle (Aude). L’employé compte porter l’affaire en justice.
Un chauffeur-routier travaillant dans l’entreprise Camidi, une société de transport spécialisée dans les matières dangereuses basée à Port-la-Nouvelle (Aude), a été licencié pour s’être rendu à un rendez-vous médical imprévu donné à son fils lourdement handicapé, rapporte France 3 Occitanie. Souhaitant garder l’anonymat, l’employé a été renommé Jordan.
« Dès qu’on a un rendez-vous, on saute dessus, on le prend »
L’enfant handicapé aujourd’hui âgé de six ans, avait fait un AVC lorsqu’il était encore dans le ventre de sa mère. Cet accident intra-utérin cause au garçon de nombreux problèmes musculaires et il a besoin de soins chaque jour. Il doit par ailleurs porter des prothèses pour « rigidifier » ses bras et jambes, et celles-ci doivent être refaites au fur et à mesure qu’il grandit.
Le 12 avril dernier, Jordan avait été contacté par l’orthoprothésiste pour un rendez-vous, ayant eu une annulation. « On attendait pour faire des attelles pour les jambes ainsi qu’un verticalisateur », explique Jordan, ajoutant que l’orthoprothésiste l’avait appelé pour lui signifier qu’un créneau s’était libéré dans l’après-midi ce jour-là. « Dès qu’on a un rendez-vous, on saute dessus, on le prend. On n’a pas le choix, sinon les délais d’attente sont monstrueux », précise le père de famille à France 3.
Après avoir averti son chef d’équipe à propos de ce rendez-vous inopiné, ce dernier l’autorise à s’y rendre en lui assurant qu’il trouvera une solution pour terminer le travail. Cependant, quelques jours après cet événement, Jordan est averti par courrier recommandé que son employeur le convoque. Lorsqu’il se rend à l’entretien, il apprend qu’il est licencié pour abandon de poste, avec effet immédiat.
« Il y a un climat de terreur, ça met une pression sur les salariés »
Estimant ce licenciement « injuste », Jordan a décidé de porter l’affaire en justice. « On ne peut pas virer les gens pour tout et n’importe quoi, ce n’est pas possible », s’indigne le chauffeur-routier. « Si je me suis absenté, c’est pour une raison valable, je ne suis pas allé cueillir des cerises ! J’étais à un rendez-vous médical pour mon enfant, je ne me suis pas amusé l’après-midi ! », s’explique-t-il, soulignant que s’il avait dû intervenir pour sa fille de douze ans, il aurait fait « exactement la même chose ».
Ludovic Brunet, délégué syndicat CGT chez Camidi, a lui aussi fait l’objet d’un licenciement l’année dernière, mais il a réussi à avoir gain de cause auprès de la justice. « Il y a un climat de terreur, ça met une pression sur les salariés. Les chauffeurs qui font des petites erreurs anodines ont tous peur de recevoir un courrier de licenciement, c’est qu’il y a un problème », a-t-il expliqué.
Contactée, l’entreprise Camidi n’a pas souhaité répondre à France 3 Occitanie.
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