Le comité de soutien des deux chercheurs français détenus depuis juin en Iran dénonce jeudi les « pressions morales et politiques » subies par Fariba Adelkhah et l’isolement complet de Roland Marchal, et réclame « une fois de plus leur libération immédiate ».
« Fariba est privée de tout moyen de communication téléphonique avec sa famille » et « est soumise à des pressions morales et politiques similaires à celles qu’elle avait subies lors de sa détention dans l’aile des Gardiens de la Révolution, bien qu’elle soit toujours dans le quartier ordinaire des femmes », indique le comité de soutien dans un communiqué transmis à l’AFP.
Mme Adelkhah « souffre terriblement des reins »
En outre, selon le comité, l’état de santé de Mme Adelkhah « se dégrade ». Elle « sera transférée dans un hôpital de la ville le temps d’un examen médical du fait de ses souffrances rénales intenses », affirme le communiqué.
Selon les soutiens des deux universitaires à Paris, Mme Adelkhah « souffre terriblement des reins », conséquence de la grève de la faim de 49 jours qu’elle a observée fin décembre et mi-février pour dénoncer sa détention et ses conditions d’incarcération.
La chercheuse avait été hospitalisée plusieurs jours fin février en raison de problèmes de santé.
« Libérez Fariba Adelkhah et Roland Marchal, nos collègues chercheurs détenus en Iran depuis juin 2019 », proclamaient des banderoles ce mardi à Paris. Environ 150 personnes réunies à l’appel du comité de soutien des deux chercheurs. #FreeFariba #FreeRoland https://t.co/mohmMqbBpa pic.twitter.com/55V3kNt2Gb
— Rédac France Culture (@FC_actu) February 11, 2020
La santé de Roland Marchal « se détériore »
Le comité de soutien indique également que Fariba Adelkhah « n’a aucune nouvelle de Roland Marchal ». La santé de ce dernier « se détériore », indique le comité, soulignant que le chercheur est « désormais totalement coupé du monde – sa dernière visite consulaire remonte à fin janvier ».
« Nous rappelons que les autorités iraniennes mettent délibérément en danger la vie de nos deux collègues, physiquement affaiblis, en les maintenant en détention arbitraire dans un milieu carcéral surpeuplé alors que le pays est frappé d’une grave épidémie de coronavirus », ajoute le communiqué.
L’épidémie de nouveau coronavirus touche quasiment toutes les provinces en Iran, où les autorités ont annoncé mercredi 92 décès au total liés au Covid-19.
??#Iran Ce qui se joue derrière le procès des deux chercheurs français Fariba Adelkhah et Roland Marchal, détenus à la prison d’Evin à Téhéran depuis l’été dernier et poursuivis pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » @mapirzadeh #ParisDirect pic.twitter.com/rdMxfadKLF
— Pauline Paccard (@PaulinePaccard) March 3, 2020
« Nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et inconditionnelle, avant que l’irréparable ne survienne », exhorte le comité de soutien.
Leur procès ouvert mardi à Téhéran
Anthropologue franco-iranienne réputée, spécialiste du chiisme, Mme Adelkhah est détenue depuis juin en Iran, tout comme son compagnon français, M. Marchal, spécialiste de la Corne de l’Afrique et chercheur dévoué à l’analyse des guerres civiles en Afrique subsaharienne.
Leur procès s’est ouvert mardi à Téhéran mais seule Mme Adelkhah a comparu devant le tribunal.
« M. Marchal n’avait aucun problème à se présenter au tribunal, mais (les autorités) ne l’ont pas amené: ils n’ont amené que Mme Adelkhah », avait déclaré mardi à l’AFP leur avocat, Me Saïd Dehghan.
Selon les informations obtenues auprès de Me Dehghan, l’audience a été renvoyée à une date non précisée.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.