Les confrères des deux chercheurs français détenus en Iran, Fariba Adelkhah et Roland Marchal, ont exhorté mardi le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, de les « libérer au plus vite », craignant pour leur vie.
« Pour des raisons humanitaires urgentes et impératives, nous vous prions de les libérer au plus vite, avant que l’irréparable ne survienne », écrivent-ils dans le quotidien français Le Monde daté du 11 mars.
« Aujourd’hui, Fariba Adelkhah et Roland Marchal sont malades, très amaigris et vulnérables », soulignent les signataires, « collègues et amis de Fariba et Roland à Sciences Po Paris », où les deux chercheurs travaillent.
« Le coronavirus qui frappe durement votre pays, comme tant d’autres, les menace directement. Leur vie est en danger », ajoutent-ils en référence à l’épidémie de Covid-19 qui a déjà tué 291 personnes en Iran, un des Etats les plus touchés au monde.
Mme Adelkhah détenue depuis juin en Iran
Anthropologue franco-iranienne réputée, spécialiste du chiisme, Mme Adelkhah est détenue depuis juin en Iran, tout comme son compagnon français, M. Marchal, spécialiste de l’Afrique subsaharienne.
Ils sont poursuivis pour « propagande contre le système » politique de la République islamique et « collusion en vue d’attenter à la sécurité nationale » (unique chef d’accusation visant M. Marchal). Leur procès s’est ouvert le 3 mars, en présence seulement de Mme Adelkhah, et l’audience a été aussitôt renvoyée à une date non précisée.
Aucune nouvelle de Roland Marchal
Selon les soutiens des deux universitaires à Paris, Mme Adelkhah souffre des reins, conséquence de la grève de la faim de 49 jours qu’elle a observée jusqu’au 12 février pour dénoncer sa détention et ses conditions d’incarcération.
Ils s’inquiètent de n’avoir aucune nouvelle de Roland Marchal, qui a également des problèmes de santé et est coupé du monde. Il est notamment privé de tout contact téléphonique avec sa famille.
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