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Chevaux : recrudescence des actes de maltraitance, les associations débordées

mars 25, 2019 12:43, Last Updated: mars 25, 2019 12:43
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Les chiens et les chats ne sont pas les seules victimes de maltraitance. Les associations de défense animale doivent aussi faire face à l’arrivée massive de chevaux, ânes et poneys dans leurs refuges adaptés aux équidés. Mais la place manque cruellement.

« Ce qui est nouveau aujourd’hui c’est que l’on récupère des lots de 40, 50, voire 150 chevaux, dans des états déplorables. Certains ont eu les yeux crevés pour qu’ils ne se sauvent pas », témoigne Viviane Roussel, secrétaire générale de La Ligue Française de la protection du cheval. Elle « tire la sonnette d’alarme auprès des autorités pour endiguer la recrudescence des actes de maltraitance envers les équidés ».

« Les services de l’État ne prennent aucune mesure pour agir en amont de cette maltraitance », lance-t-elle. « On milite pour un permis de détention. On doit avoir un minimum de connaissances pour avoir un cheval », estime-t-elle insistant « sur la difficulté de placer un cheval qui a été traumatisé ».

Pour sa part, la Fondation 30 millions d’amis a récupéré plus de 1 000 équidés. Saisis à la demande de l’État, ils ont été placés en majorité dans des familles d’accueil. Mais, elle a dû acheter récemment une ferme dans le Cher pour y rapatrier près de 450 animaux, les plus vieux et les malades, afin de limiter ses frais. Un cheval en famille d’accueil coûte à la Fondation près de 150 euros par mois, hors frais sanitaires.

« Un cheval revient plus cher qu’un chien ou un chat à l’entretien et il a besoin de beaucoup d’espace« , explique Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis qui offre une nouvelle vie à ses pensionnaires, saisis chez des éleveurs « peu scrupuleux » et des particuliers « irresponsables ».

Arnauld Lhomme, responsable des enquêtes au sein de la Fondation, s’inquiète de l’augmentation des cas de maltraitance, en raison du coût élevé des sauvetages et du manque de place.

« Le budget annuel du sauvetage des chevaux s’élève à un million d’euros », dit-il. « C’est un gouffre financier et faute de place nous ne traitons plus que les cas urgents, quand le pronostic vital de l’animal est engagé ».

Lors de ses enquêtes, il découvre souvent « des animaux sans eau, ni nourriture dans un petit coin de jardin ». « On est dans l’animal objet !‘, déplore-t-il.

La Fondation Bardot s’alarme « de la recrudescence des chevaux divagant sur la voie publique ». « Ils ne sont pas identifiés car la volonté des maitres est de ne pas les récupérer », commente Aline Maatouk, chargée de mission équidés à la Fondation.

L’an dernier, la Fondation Bardot a pris en charge une centaine de chevaux, ânes et poneys maltraités, après des saisies administratives ordonnées sur décision d’un parquet ou des services vétérinaires. Les plus âgés ou handicapés et ceux souffrant de pathologies lourdes finiront leur vie à la mare Auzou en Normandie.

Quant à la société Protectrice des Animaux ( SPA), qui comme la plupart des associations de défense animale vit de dons et de legs des particuliers, elle a ouvert en 2014 son refuge à Pervenchères dans l’Orne où plus de 200 équidés sont pris en charge sur une centaine d’hectares. « On est débordé, tous les ans, on construit une nouvelle écurie et on rachète des terres », raconte David Legrand, responsable du site.

D. S avec AFP

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