Le gouvernement du président chilien Sebastian Pinera se trouvait vendredi plus que jamais sous pression: plus d’un million personnes ont défilé au Chili dans une mobilisation historique pour protester contre les inégalités sociales.
Une semaine après le déclenchement d’une vague de contestation sans précédent depuis des décennies dans un pays considéré comme un des plus stables d’Amérique latine, la mobilisation ne cédait pas.
La gouverneure de la région de Santiago, Karla Rubilar, a fait part de son « émotion » face à la participation massive à cette manifestation qui a réuni, selon elle, « plus d’un million de personnes à Santiago et différentes régions du pays ».
Auparavant, la mairie de Santiago a déclaré dans un tweet que, selon la police, « plus de 820.000 personnes » étaient rassemblées dans le centre de la capitale.
Dans sa première réaction, le président conservateur Sebastian Pinera a dit avoir « entendu le message » délivré par les manifestants.
« La foule, joyeuse et pacifique, défile aujourd’hui, avec des Chiliens qui demandent un Chili plus juste et solidaire, cela ouvre de grands chemins d’avenir et d’espérance », a déclaré le chef de l’Etat sur Twitter. « Nous avons tous entendu le message », a-t-il ajouté.
Les manifestants, brandissant des drapeaux chiliens et entonnant des chants popularisés pendant la période de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), se sont rassemblés sur la Plaza Italia, devenue l’épicentre du mouvement de contestation, ainsi que dans plusieurs avenues adjacentes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ce n’est pas du «mécontentement social», c’est un coup du socialisme international
Une atmosphère qui contrastait avec les violentes émeutes qui ont éclaté il y a une semaine, avec des saccages et des pillages de dizaines de stations de métro, de stations-service et de supermarchés.
Des stations de métro, des autobus, des immeubles avec des personnes à l’intérieur avaient été incendiés, des entreprises et des magasins pillés. Plus de 10 personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées à cause du terrorisme urbain qui enflamme le pays. « Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant et implacable qui ne respecte rien ni personne et qui est prêt à utiliser la violence sans aucune limite », avait déclaré le président chilien Sebastián Piñera.
Certains remettent cependant en question le discours des grands médias qui qualifient de « protestation » le terrorisme urbain qui enflamme le Chili. Selon eux, il est impératif de préciser qu’il n’y a pas de « mécontentement social » chez la majorité des Chiliens, il s’agit plutôt de cellules communistes organisées et dirigées de l’extérieur.
Ce qui se passe au Chili n’est pas nouveau. Le socialisme – qui a toujours été internationaliste – a des procédures sur la façon d’amener les minorités formées – les terroristes armés – à utiliser des secteurs de la population qui ne comprennent pas l’ampleur réelle des événements pour provoquer le chaos et donner l’impression d’un « mécontentement social généralisé ».
Une « protestation » qui continue malgré une série de mesure sociale
L’annonce mardi par M. Pinera d’une série de mesures sociales, dont une augmentation du minimum vieillesse, une hausse des impôts des plus riches, et un gel de la hausse de 9,2% de l’électricité, n’a pas eu l’effet escompté.
La question du prix du transport avait déjà été le détonateur de ce mouvement social inédit, lorsque les étudiants avaient appelé à protester contre une augmentation de plus de 3% du prix du ticket de métro dans la capitale.
Malgré la suspension de la mesure, la colère sociale n’est pas retombée. Le mouvement, hétérogène et sans dirigeants identifiables, s’est amplifié, nourri par le ressentiment face à la situation socio-économique et aux inégalités dans ce pays de 18 millions d’habitants.
L’énorme mobilisation de vendredi « constitue un point d’inflexion après trente années marquées par une dépolitisation croissante depuis 1989 », alors que commençait la transition démocratique mettant fin au régime d’Augusto Pinochet, a déclaré à l’AFP Marcelo Mella, politologue à Université de Santiago.
Le mouvement « interpelle les dirigeants politiques pour qu’ils impulsent des changements profonds dans le modèle de développement capitaliste. Une sorte de deuxième transition », a-t-il ajouté.
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