Le 19 janvier en soirée, le Chili a connu un séisme de magnitude 6,7 sur l’échelle de Richter. De nombreux habitants de la région de Coquimbo ont pourtant ressenti le tremblement de terre de manière beaucoup plus forte. Un appel, qui ne sera peut-être pas entendu pour des raisons économiques, est lancé au gouvernement chilien pour que la région soit déclarée « zone de catastrophe ».
« Le bruit était terrifiant », raconte Felipe Benjamin Herrera, qui habite à Horcon, à environ 140 km de l’épicentre du séisme de la fin de semaine dernière, qui a été « très long », d’une durée d’environ une minute. « Ce tremblement de terre a été beaucoup plus destructeur [que celui de 2015]. Le son était assourdissant ».
Comparé au tremblement de terre de 2015, la majorité des gens que côtoie le jeune homme de 34 ans sont d’accord : impossible que la magnitude ne soit que de 6,7. Elle serait plutôt « au minimum 8 ».
Un utilisateur de Twitter explique, avec des images à l’appui, qu’ « il ne s’est pas passé cela le 16 septembre [2015]. Tout [est] par terre » :
Une zone qui devrait être déclarée « zone de catastrophe » ?
Plusieurs personnalités ont demandé publiquement que la région soit déclarée en état d’urgence, comme par exemple le maire de la ville de Coquimbo, Marcelo Pereira, et le député Daniel Núñez Arancibia. Évidemment, cette reconnaissance de la part du gouvernement aurait un coût pour celui-ci : celui de devoir payer pour la reconstruction, alors que sans cette déclaration, la population devra payer de sa poche.
En plein milieu des grandes vacances de la saison estivale, reconnaître qu’il s’agit d’un véritable « tremblement de terre affecterait le tourisme… C’est l’un des principaux revenus de la région, avec l’exploitation minière », assure Felipe Benjamin Herrera.
Un « terremoto » (véritable tremblement de terre) ou bien une simple « temblor » (une petite secousse) ?
Toute la question est résumée dans la différenciation entre les deux termes : terremoto et temblor. En fait, le Chili étant un pays à forte activité sismique, les habitants ont deux mots différents pour qualifier un tremblement de terre et ainsi différencier leur intensité.
Ainsi, le terme « temblor » est utilisé seulement pour des petites secousses sismiques, d’une magnitude de moins de 7, alors que le mot « terremoto » sert à désigner les véritables tremblements de terre, avec des morts et des dommages importants.
« Si nous le désignons par ‘terremoto’, le gouvernement doit déclarer la zone de catastrophe en injectant des fonds pour la reconstruction », précise Juan Carlos Silva Salazar, antiquaire dans le village d’Alcohuaz, à environ 150 km de l’épicentre. Ce qui explique toute la polémique actuelle sur les réseaux sociaux.
De son côté, le directeur du Centro sismologico nacional (Centre sismique national) Sergio Barrientos a reconnu en entrevue à 24 horas qu’il s’agissait bien d’un véritable « terremoto », puisqu’il y avait eu « des dommages importants et en plusieurs endroits ».
« Ils insistent sur le fait que [le séisme] était de 6,7, mais la population est habituée aux secousses sismiques, et notre perception est que celui-ci a été aux alentours de 8 », pense M. Silva Salazar, l’antiquaire qui a perdu de nombreuses pièces d’art décoratives, dont certaines étaient âgées de plus de 100 ans.
Deux personnes décédées
Ce tremblement de terre n’a fait « que » deux victimes, comparé à la dizaine de morts qu’avait fait le séisme de magnitude 8,3 dans la même région en septembre 2015. Toutefois, les personnes décédées à l’époque avaient principalement péri à cause du tsunami qui avait suivi l’événement sismique.
Selon M. Herrera, le fait qu’il y a eu moins de morts cette fois-ci ne signifie pas que le tremblement de terre ait été moins intense : « La population a appris du tremblement de terre précédent et n’attend plus que les autorités l’avertissent, il suffit d’évacuer automatiquement de manière préventive. »
Par exemple, l’expérience d’un chauffeur d’autobus lui a permis d’éviter un effondrement près de la petite ville de Paihuano, à environ 115 km de l’épicentre. Teresa Carmen Hormazabal, qui était dans ce moyen de transport en commun au moment du tremblement de terre, en a été quitte pour une grosse frayeur, d’autant plus forte qu’elle était en compagnie de ses petits enfants. « Grâce à l’expérience du chauffeur et des passagers qui sont venus nettoyer chaque tronçon, nous sommes arrivés à destination en toute sécurité. »
Lors de notre conversation avec Felipe Benjamin Herrera, 24 heures après le tremblement de terre, une grosse secousse a eu lieu, poussant le jeune homme à sortir d’urgence de chez lui. « Il y a eu plus de 100 répliques depuis hier », a-t-il expliqué.
Le plus dangereux, maintenant, ce sont justement ces répliques. Les maisons fragilisées par le tremblement de terre de samedi tiendront-elles le coup ? « Les fissures dans la terre me font peur. Une des fissures qui passe par la maison de mon voisin peut causer un glissement de terrain si ça se reproduit », s’inquiète l’habitant du village d’Horcon.
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