La Chine accepte l’expertise des scientifiques américains pour étudier le coronavirus

Par Zachary Stieber
5 février 2020 04:40 Mis à jour: 5 février 2020 04:46

Le Parti communiste chinois refusait toujours de laisser entrer des experts américains dans le pays pour aider à étudier et à répondre à la nouvelle épidémie de coronavirus chinois, a déclaré un haut responsable américain de la Santé le 3 février, mais les autorités ont finalement accepté l’aide des États-Unis après environ une semaine.

« Nous avons des gens prêts à se rendre en Chine dès que cette offre sera finalisée. Il me semble qu’il y a toujours des négociations en cours à ce sujet. En somme vraiment, nous attendons. Dès que nous serons autorisés à nous y rendre, nous serons là », affirme Nancy Messonnier, directrice du Centre national d’immunisation et des maladies respiratoires des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), aux journalistes lors d’un appel téléphonique lundi matin.

Plus tard dans la journée, le porte-parole de la Maison-Blanche, Judd Deere, a laissé savoir que la Chine avait décidé de laisser des experts américains se joindre à une délégation de l’Organisation mondiale de la santé pour aider à lutter contre l’épidémie de coronavirus.

« La Chine a accepté l’offre des États-Unis d’intégrer un groupe d’experts dans une mission de l’Organisation mondiale de la santé en Chine pour en savoir plus sur le virus et le combattre », a-t-il confirmé dans un communiqué.

Le secrétaire d’État américain à la Santé et aux Services sociaux, Alex Azar, a déclaré aux journalistes la semaine dernière que les États-Unis avaient offert d’envoyer une équipe d’experts en santé en Chine dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, mais que la Chine avait rejeté cette offre.

Le secrétaire de la Santé et aux services sociaux, Alex Azar, répond aux questions lors d’une réunion d’information avec les membres du groupe de travail du président sur les coronavirus à Washington le 31 janvier 2020. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP via Getty Images)

« Nous espérons que le gouvernement chinois acceptera notre offre », a réitéré M. Azar. « Les experts du CDC sont prêts à se rendre en Chine. »

« Plus de coopération et de transparence sont les mesures les plus importantes que vous pouvez prendre », a-t-il souligné aux responsables chinois lors de la conférence de presse.

Le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien a déclaré dimanche que la Chine n’avait même pas répondu aux offres d’assistance des États-Unis. « Nous n’avons pas encore eu de nouvelles des Chinois concernant ces offres, mais nous sommes prêts à continuer à coopérer avec eux », a déclaré M. O’Brien lors d’une apparition sur Face the Nation de CBS.

« Nous avons une expertise considérable. Il s’agit d’une urgence de santé mondiale. Nous voulons aider nos collègues chinois si nous le pouvons et nous avons fait l’offre, et nous verrons s’ils l’acceptent. »

Les responsables du CDC ont pu se rendre sur le terrain au Kazakhstan, qui a une frontière avec la Chine, a déclaré le secrétaire d’État Mike Pompeo au cours du week-end.

Alors que certains responsables internationaux de la santé ont loué la Chine pour sa plus grande transparence sur cette épidémie par rapport à la manière dont elle a géré l’épidémie de SRAS en 2002-2003, d’autres ont critiqué le régime communiste pour avoir sous-estimé l’ampleur et la gravité de l’épidémie et pour avoir laissé peu d’experts extérieurs dans le pays pour étudier ce qui se passe sur le terrain.

Les responsables américains ont exprimé une inquiétude croissante face à la possibilité que le virus se propage en Amérique et, le 31 janvier, ils ont annoncé une urgence de santé publique concernant l’épidémie.

Les États-Unis ont interdit l’entrée aux ressortissants étrangers, à l’exception des résidents américains et des membres de la famille immédiate des citoyens américains, qui se sont rendus en Chine continentale au cours des 14 derniers jours.

Les citoyens américains qui se sont rendus dans la province du Hubei – la région qui abrite l’épicentre de la présence du nCOV de Wuhan – au cours des 14 derniers jours seront soumis à une quarantaine obligatoire à leur retour aux États-Unis.

Pour les citoyens revenant du reste de la Chine continentale, ils subiront un contrôle de la santé dans certains aéroports et pourront être soumis à une quarantaine pendant 14 jours.

Lundi, Mme Messonnier a expliqué aux journalistes que si les voyageurs sont diagnostiqués atteints du virus lors du dépistage, ils seront mis en quarantaine par les autorités de la Santé dans des lieux tels que les bases militaires et les hôtels.

Le président américain Donald Trump, dans une interview à Fox News dimanche, a déclaré que les États-Unis avaient « étouffé » le coronavirus en provenance de Chine.

« Nous ne pouvons pas nous permettre d’accueillir des milliers de personnes qui seraient susceptibles d’avoir ce problème, le coronavirus », a-t-il soumis.

Actuellement, 195 personnes restent en quarantaine à la  base de Réserve aérienne de March dans le comté de Riverside, en Californie, après avoir été évacuées de Wuhan la semaine dernière. Aucun autre Américain n’est actuellement en quarantaine, ont déclaré les responsables de la santé.

Les États-Unis prévoient une « poignée de vols supplémentaires » pour évacuer les Américains de la province du Hubei, selon M. Pompeo lors d’un point de presse lundi en Ouzbékistan, alors qu’il était en visite diplomatique.

Le régime chinois a critiqué les États-Unis cette semaine, affirmant que les mesures « ‘excessives » annoncées par les autorités américaines « ne pouvaient que créer et répandre la peur ».

Interrogée sur les critiques du régime pendant l’appel, Mme Messonnier a fait remarquer que d’autres pays et la Chine prennent également des mesures intensives pour essayer de ralentir la propagation de la maladie.

« Il s’agit d’une situation sans précédent et nous avons pris des mesures énergiques », a-t-elle déclaré, faisant référence à la manière dont le virus peut se propager de personne à personne et aux rapports selon lesquels le virus peut se propager à partir d’une personne ne présentant que des symptômes légers ou même ne présentant aucun symptôme, une condition dite asymptomatique.

« Nous sommes de tout cœur avec les personnes qui souffrent de cette situation », a-t-elle ajouté. « Je pense que le CDC dispose de scientifiques incroyablement forts ayant une grande expérience technique de maladies vraiment similaires, ainsi que de ce genre de maladies, et notre présence sur le terrain en Chine serait une aide pour les gens qui essaient de résoudre cette affaire. »

Les États-Unis font partie des plus de 30 pays qui ont fermé leurs frontières ou imposé une forme quelconque de restriction de voyage en Chine.

Après qu’Israël a annoncé dimanche qu’il refusait l’entrée aux ressortissants étrangers en provenance de Chine, l’ambassadeur intérimaire de Chine en Israël s’est défendu, comparant cette mesure à la période où on refusait les réfugiés juifs pendant l’Holocauste.

Lors d’une conférence de presse en anglais à Tel-Aviv, Dai Yuming a confié aux journalistes que l’interdiction de voyager lui rappelait « le bon vieux temps, les vieilles histoires qui se sont produites pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Holocauste, les jours les plus sombres de l’histoire de l’humanité ».

L’Ambassade de Chine en Israël a ensuite publié une déclaration dans laquelle elle s’excusait « si quelqu’un avait mal compris [le] message ».

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