D’après Reuters, sur les îles artificielles en mer de Chine méridionale, la Chine a déjà construit plus de 20 silos pour y installer des missiles antiaériens guidés à longue portée.
Selon les services de renseignement de l’armée américaine, on peut voir des « structures en béton avec un toit rétractable » de 10 mètres de haut sur 20 mètres de long. Elles sont installées sur les récifs de Subi, Mischief, Fiery Cross et sur d’autres îles de l’archipel des Spratleys, où la Chine avait construit auparavant des pistes pour avions militaires. Les sources du renseignement estiment qu’elle cherche à renforcer sa présence armée sur ces îles.
« Les Chinois ne vont pas bâtir ces choses en mer de Chine méridionale juste dans le but de construire. Ces structures ressemblent à des installations pour des missiles. Il est donc logique de supposer qu’elles servent à cela », a déclaré aux journalistes un responsable du renseignement américain (souhaitant garder l’anonymat).
Gregory Polling, un expert en mer de Chine méridionale du Center for Strategic and International Studies à Washington, a déclaré, dans son rapport de décembre 2016, que la Chine avait installé des systèmes antiaériens et anti-missiles sur sept îles.
Selon les observateurs, les nouveaux silos sont destinés aux missiles sol-air et permettront d’augmenter la capacité de défense antiaérienne chinoise au-dessus des îles. Gregory Polling a conclu que tout cela n’allait qu’augmenter les tensions dans la région.
Le Pentagone n’a pas commenté le probable déploiement de ces missiles. La Chine n’a pas non plus réagi à l’information parue dans les médias.
Un défi aux États-Unis ? Ou aux autres pays ?
Le responsable du renseignement américain a souligné que les silos, étant trop visibles, ne représentent pas une menace pour les forces américaines. Selon lui, le but de leur construction est de tester la réaction politique de Donald Trump, qui avait promis de prendre une position ferme par rapport aux ambitions de la Chine en mer de Chine méridionale. « La réponse logique sera aussi politique – de sorte à ne pas provoquer d’escalade armée dans cette région stratégique », a-t-il précisé.
Cet avis n’est pas partagé par Chas Freeman, un spécialiste de la Chine et ancien assistant du Secrétaire de la Défense américaine, qui pense que la Chine a construit ces silos pour renforcer ses revendications par rapport à d’autres pays, non pas pour défier Donald Trump. « À mon avis, nous n’aurons pas l’intention de contester la possession de la Chine d’un de ces morceaux de terre. Si cela se produit, ce sera fait par les Vietnamiens, les Philippins… ou les Malaisiens qui réclament ces îles », a-t-il expliqué.
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Patrouille américaine
Du fait de la situation tendue dans la région de la mer de Chine méridionale, le 18 février dernier, un groupe aéronaval américain commence à y patrouiller. « Le 18 février, les navires du groupe aéronaval, dont le porte-avion Carl Vinson de la classe Nimitz, accompagné de destroyers, ont commencé leurs opérations de routine en mer de Chine méridionale », annonce un communiqué de presse de la marine américaine.
En réponse aux manœuvres américaines, Geng Shuang, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, déclare que son pays respecte la liberté de naviguer dans ces eaux, garantie par le droit international, mais qu’il s’oppose fermement aux tentatives de menacer la souveraineté maritime des pays de la région (entre autres, évidemment, celle de la Chine).
Avant son entrée en fonction, le nouveau secrétaire d’État américain Rex Tillerson avait estimé illégale l’édification chinoise des îles artificielles dans la région de l’archipel des Spratleys. Il avait déclaré que les États-Unis allaient devoir envoyer un « signal clair » à la Chine de l’irrecevabilité de ses agissements. Rex Tillerson avait provoqué la colère des médias chinois lorsqu’il avait affirmé qu’il fallait interdire Pékin d’accéder à ces îles. Ce à quoi, la Chine ripostait qu’elle continuerait à revendiquer sa souveraineté dans la mer de Chine méridionale.
Les îles de cette mer sont depuis plusieurs décennies réclamées à la fois par la Chine, le Vietnam, Taiwan, la Malaisie, Brunei et les Philippines. C’est depuis 2013 que la Chine y construit activement des îles artificielles avec des installations établies « exclusivement à des fins pacifiques ».
En juillet 2016, la Cour internationale de La Haye rend un jugement selon lequel les revendications territoriales de la Chine concernant la mer de Chine méridionale ne sont pas recevables et le territoire de l’archipel Spratleys ne peut pas être considéré comme un ensemble d’îles ni faire partie de sa zone économique exclusive (l’espace maritime sur lequel un État exerce ses droits jusqu’à 200 milles marins à partir de ses côtes).
Version russe : Китай построил шахты для ракет в Южно-Китайском море
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