La Chine communiste continue de persécuter les gens pour leur croyance

Par Nicole Hao
24 mars 2022 18:51 Mis à jour: 6 novembre 2023 08:55

Après 22 ans de harcèlement et de torture pour sa croyance, Dai Zhidong est mort le 11 février, à l’âge de 60 ans. Soit 35 jours après sa dernière arrestation par le régime chinois pour avoir distribué des tracts dénonçant ces abus, et, moins d’un an après que Guan Fengxia, sa femme, soit morte elle aussi des suites de la persécution.

Ces derniers mois, M. Dai travaillait comme chauffeur de camion et livrait des marchandises. Le 8 janvier, alors qu’il faisait le plein en route pour une livraison dans le comté de Lindian, dans la province de Heilongjiang, à l’extrême nord‑est de la Chine, il a donné une brochure sur ses convictions au pompiste. Peu après avoir quitté la station‑service, un groupe de policiers a surgi de nulle part et a stoppé son camion. Ils l’ont ensuite détenu toute la nuit sans lui remettre de document officiel et lui ont confisqué les clés de son domicile.

Le lendemain, la police le libère après lui avoir fait payer 10 000 yuans (env. 1400 €). Lorsque M. Dai arrive chez lui, il constate non sans émotion que son domicile a été perquisitionné. Les policiers ont vidé tous ses tiroirs et armoires sur le sol, et mangé la demi‑caisse de mandarines qu’il avait achetée avant la dernière livraison. Des pelures de mandarines sont éparpillées partout sur le sol.

La police a également confisqué les seules économies qui lui restaient et qu’il avait stockées chez lui dans une boite – 5 000 yuans (env. 700 €).

Sans argent et craignant d’être à nouveau harcelé, sa femme lui manquant cruellement, M. Dai s’effondre, très vite il souffre de graves symptômes de maladie, ne se sentant plus la force de supporter des décennies d’intimidation et de torture. N’ayant ni assurance ni argent pour consulter un médecin, M. Dai est mort chez lui le 11 février.

Au cours des deux dernières décennies, M. Dai et sa femme ont sévèrement été torturés par le Parti communiste chinois (PCC) pour avoir refusé de renier leur croyance dans le Falun Gong.

Également connu sous le nom de Falun Dafa, le Falun Gong est une pratique spirituelle chinoise de type traditionnel consistant en des exercices de qigong et des enseignements moraux qui encouragent à vivre selon les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Cependant, en juillet 1999, le PCC a lancé une campagne d’éradication systématique des pratiquants de Falun Gong, parce que la discipline avait attiré 70 à 100 millions d’adhérents et que ceux‑ci dépassait en nombre les membres du Parti.

Des pratiquants de Falun Gong font des exercices lors d’un événement marquant le 22e anniversaire du début de la persécution du Falun Gong par le régime chinois, à Washington, le 16 juillet 2021. (Samira Bouaou/Epoch Times)

Autrefois, M. Dai et Mme Guan constituaient une famille heureuse à Daqing, une ville du Heilongjiang. M. Dai travaillait au service de l’administration pétrolière de Daqing. Guan était contrôleuse à la gare de Sartu, à Daqing. Ils bénéficiaient de revenus stables grâce à leurs emplois, ainsi que d’une bonne santé grâce à la pratique quotidienne du Falun Gong.

« La pratique du Falun Gong m’a non seulement libéré de la souffrance des maladies, mais m’a également sauvé », a écrit M. Dai dans un partage publié sur Minghui.org, le site Web qui suit la persécution du Falun Gong en Chine. « Je comprends maintenant comment être une bonne personne. »

Son témoignage nous apprend que Mme Guan a commencé à pratiquer le Falun Gong en 1995, et qu’il l’a rejointe un an plus tard après l’avoir vu devenir une bien meilleure personne.

M. Dai et Mme Guan laissent derrière eux un fils de 34 ans.

Peinture d’une pratiquante de Falun Gong alimentée de force par voie nasale en prison. (Charlotte Cuthbertson/Epoch Times)

Dai Zhidong

Selon minghui.org, M. Dai a été soumis au harcèlement, aux arrestations et détentions, à la torture et l’extorsion financière par le PCC.

En décembre 1999, Ma Zhifeng, le fonctionnaire du PCC qui surveillait l’employeur de M. Dai, a obligé ce dernier à payer 3 000 yuans (env. 430 €) – une somme équivalant à plusieurs fois son salaire mensuel – parce que M. Dai pratiquait le Falun Gong. Le fonctionnaire Ma a signalé qu’il était désormais interdit de pratiquer le Falun Gong (la persécution venait de commencer en juillet de cette année‑là), et de faire des pétitions pour défendre la pratique. L’argent serait détenu par le régime comme garantie, afin de s’assurer que M. Dai n’irait pas à Pékin pour faire une pétition.

En avril 2000, la police locale a demandé à M. Dai de se présenter au poste de police pour répondre à quelques questions. Lorsque M. Dai s’est présenté, il a été détenu pendant plus de 45 jours parce qu’il n’avait pas renoncé à sa foi dans le Falun Gong.

Le 18 juin 2000, M. Dai a convenu avec Mme Guan, qui était également persécutée pour le Falun Gong, qu’une manifestation serait le seul moyen pour eux de retrouver leur liberté de pensée et de croyance. Ils ont donc acheté des billets de train et se sont rendus à Pékin avec leur fils adolescent.

Déjà sous la surveillance du gouvernement, la famille n’a jamais pu se rendre à Pékin. Ils ont été arrêtés par la police ferroviaire dans le train et renvoyés à Daqing. M. Dai a été détenu pendant 75 jours, condamné à une amende de 4 500 yuans (650 €) et renvoyé de son travail sans indemnité de licenciement. Mme Guan a été détenue pendant 45 jours.

Après sa libération, la police a continué à harceler M. Dai et l’a arrêté en décembre 2000. Avant que les autorités ne parviennent à le placer dans un centre de détention, M. Dai a trouvé une occasion de s’échapper et a pris la fuite. Il s’est rendu à Harbin dans l’espoir d’éviter la police de Daqing qui le recherchait, mais il a finalement été retrouvé. Il a été condamné à une amende de 2 300 yuans (330 €) et renvoyé à Daqing pour une nouvelle détention.

M. Dai s’est à nouveau enfui jusqu’à ce que la police le retrouve le 22 avril 2002. Cette fois, le gardien du centre de détention de Daqing l’a violemment battu et l’a gavé d’eau au piment. Pour protester contre ces tortures, M. Dai a entamé une grève de la faim. En guise de punition, le gardien de prison a ensuite déchiré l’œsophage de Dai à l’aide d’une sonde d’alimentation nasale. Des mois plus tard, M. Dai avouait à sa famille, toujours en détention, qu’il vomissait fréquemment du sang.

Un jour, fin juin 2002, on a annoncé à sa famille qu’il se trouvait à hôpital. Ses proches se sont empressés de lui rendre visite, mais ont constaté qu’il était en mauvais état. La famille a signalé à Minghui.org comment M. Dai était menotté à une chaise, que ses lèvres et ses dents étaient recouvertes de couches de sang séché et frais, que son visage était pâle, son nez, violet, ses yeux, fermés. Il ne réagissait pas.

La famille n’a pas pu ramener M. Dai chez lui, car elle n’avait pas d’argent pour payer la police. Ils ont regardé, impuissants, la police le renvoyer au centre de détention.

En septembre 2002, M. Dai a été transféré à la prison de Daqing, où il a subi des tortures encore plus graves pendant près de sept ans. Selon M. Dai, la police pénitentiaire a continué à battre son corps gravement endommagé. Il a perdu connaissance à plusieurs reprises au cours de ces années de torture. À un moment donné, il a ressenti des maux oreilles pendant six mois et a perdu la majeure partie de son audition. Ses jambes ont également été blessées au point qu’il n’a pas pu marcher pendant deux semaines.

D’autres méthodes de torture ont également été utilisées avec cruauté. Ses gardiens de prison l’empêchaient fréquemment de dormir. La plus longue période sans sommeil pendant laquelle ils l’ont forcé à rester éveillé fut de trois jours. Ils l’ont également obligé à s’asseoir sur un petit tabouret sans bouger pendant près de 20 heures par jour pendant plusieurs jours. Ils lui ont enlevé tous ses vêtements et lui ont versé de l’eau froide sur le corps en hiver, lorsque la température était en dessous de 0°. Une autre forme de torture, le faire tomber au sol et à le traîner par les pieds sur plus d’une centaine de mètres. Après quoi, le pull de M. Dai était déchiré tout comme la peau de son dos.

  1. Dai s’est senti béni en ayant réussi à survivre et en sortant de prison le 21 avril 2009.
Guan Fengxia. (Minghui.org)

Guan Fengxia

Mme Guan a également été persécutée pour sa croyance dans le Falun Gong. En septembre 1999, un peu plus d’un mois après le début de la persécution du Falun Gong, Mme Guan a été envoyée en train dans une centre de rééducation du PCC à Jiagedaqi, où elle a dû assister à des séances de lavage de cerveau tous les jours pendant cinq mois.

Après sa sortie, elle n’a pas été autorisée à rentrer chez elle, contrainte de rester dans une gare pendant cinq autres mois. Lorsqu’elle est enfin arrivée chez elle fin mai 2000, elle a découvert que son mari avait été arrêté et que son fils de 12 ans vivait seul à la maison.

À cette époque, Mme Guan croyait encore que les hauts dirigeants du PCC à Pékin lui accorderaient la liberté de croyance prévue par la constitution chinoise. Mais lorsqu’elle a tenté de se rendre à Pékin pour faire appel, elle a été arrêtée et envoyée au camp de travail pour femmes de Qiqihar Shuanghe pendant deux ans.

« La cellule de la prison était sombre et humide, avec de l’eau s’infiltrant à travers le mur. Elle est gelée en hiver et pleine de moustiques et d’insectes en été. Chaque matin, je pouvais trouver plus de dix types d’insectes morts sous mon corps », a déclaré Guan à Minghui.org après sa libération en 2002.

Dans le camp de travail, Mme Guan a également souffert de la torture, des coups, du manque de sommeil, obligée à s’asseoir sur un petit tabouret sans bouger, comme son mari. La pire des souffrances pour Mme Guan est survenue alors qu’elle effectuait des travaux forcés. Elle s’est vue empoisonnée lorsque le camp l’a forcée, ainsi que d’autres prisonniers, à emballer des pesticides.

« Chaque jour, j’avais l’impression que non seulement mon visage, mes mains et mon corps étaient couverts de pesticides, mais aussi que ma cavité nasale et ma trachée étaient pleines de pesticides. Je toussais et mon nez coulait. »

Mme Guan a dû élever seule son fils pendant six ans et demi parce que M. Dai était détenu en prison. En raison du harcèlement et des interférences constants de la police dans sa vie quotidienne, Mme Guan a eu du mal à trouver un emploi et a subi une forte pression mentale chaque jour.

Après avoir eu du mal à pouvoir manger pendant deux ans, elle est morte le 5 mars 2021.

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