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Chine: une « école de la nature » qui a déjà obtenu beaucoup de soutien

mars 27, 2016 17:11, Last Updated: avril 3, 2016 4:36
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En Chine, un père s’est donné comme mission de sortir ses enfants de l’enfermement des murs de bétons et des consoles de jeux. Il projette à la place de leur faire entendre le chant des cigales et de contempler le vol des papillons.

« L’école sans murs », ou « l’école de la nature », est en train d’être réalisée par Yuan Jun, un entrepreneur et aventurier. Elle se situera à Hangzhou, dans la province Zhejiang, sur la côte de la Chine orientale.

Maquette de l’école imaginée par Yuan Jun (Kaistart.com).
Maquette de l’école imaginée par Yuan Jun (Kaistart.com).

Yuan a commencé a soulever des fonds en ligne, courant février, dans l’espoir de récolter la somme de 3 millions de yuan. En moins d’une semaine, c’est plus de 9 millions de yuan (environ 1.234.800 €) qui lui ont été versés. Parmi les donateurs : des particuliers, des entreprises, des organisations médiatiques et même d’autres écoles, rapporte Peng Pai, un média semi-officiel basé à Shanghai.

Ses arguments pour trouver des donateurs sont convaincants, même s’ils vont à l’encontre du système éducatif actuel, orienté vers les résultats aux examens, que le gouvernement promeut.

« Nous avions l’habitude de cueillir des fleurs et de déposer des marguerites dans les cheveux des filles. Nous avons tous pleuré après avoir été piqué par des guêpes ou mordu par des chenilles. Nous pouvons reconnaître un scarabée d’une cigale – mais nos enfants ? La tête tout le temps baissée, ils n’arrivent pas à lâcher leurs iPads. Ils ont des exercices de maths à n’en plus finir et suivent encore des cours à l’extérieur. Tout ce qu’ils savent des animaux est ce qu’ils voient de derrière les barreaux d’un zoo. Ils sont de loin plus malins que nous, ils ont étudié plus que nous, mais ils ne sont pas aussi joyeux que nous l’étions. »

J’ai senti que non seulement mon enfant, mais aussi tous les autres enfants de Chine, avaient besoin d’une éducation à la nature.

Yuan Jun, aventurier et entrepreneur

Yuan Jun est un aventurier à ses temps perdus, sinon un designer en bâtiment, et surtout un amoureux de la nature selon son profil publié en ligne. Il a emmené avec lui son fils dans ses pérégrinations à travers les prairies, les forêts, les déserts et les océans, alors que celui-ci n’avait que trois ans.

L’idée d’une « école de la nature » lui est venue en 2013, alors que son fils et lui traversaient le parc forestier Xitou de Taiwan. Ils ont été face à une scène inhabituelle : un groupe d’élèves japonais entouraient les arbres et s’étaient mis à les écouter au stéthoscope.

Capture d’écran.

« Toutes les deux heures environ, les arbres puisent de l’eau. On croirait entendre la mer », raconte Yuan Jun, se remémorant les explications du professeur ce jour-là.

Cette expérience est capable de développer la concentration chez les enfants, les calmer et accroître leur respect pour ce qui est vivant.

« Il m’a dit que le degré de civilisation d’une nation se mesurait à son nombre d’écoles de la nature », rapporte Yuan dans une interview à Peng Pai. « De retour chez moi, j’ai senti que non seulement mon enfant, mais aussi tous les autres enfants de Chine, avaient besoin d’une éducation à la nature. »

Être en contact avec les plantes est une part importante de l’éducation envisagée par Yuan Jun (via Kaistart.com).
Yuan Jun aimerait qu’il y ait du canoë ou d’autres activités en plein air à l’école (via Kaistart.com).

Des classes expérimentales devraient ouvrir au mois de mai et l’école deviendra officielle en juillet. Elle accueillera des élèves de 3 à 9 ans, les week-end et pendant les vacances. L’objectif de cette école est de permettre aux enfants d’exprimer leurs émotions, les sociabiliser et leur apprendre l’autonomie face aux épreuves.

« Je souhaite un avenir radieux à cette école et qu’à travers son programme, cette éducation à la nature puisse occuper l’importante place qui a été délaissée en Chine », commente Yuan.

Son concept ressemble fortement à celui de l’école Fuji, imaginée par les architectes Tezuka, située en-dehors de Tokyo.

Mais avant tout, ce qu’il recherche est d’éloigner son fils de la technologie à outrance. Il n’y a pas longtemps, son fils excellait à attraper des têtards mais avait tout de même peur des chiens. Aujourd’hui, dit fièrement Yuan, « il connaît tous les chiens du village ».

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