Dans sa dernière action visant à contrôler davantage les entreprises privées, la Chine a publié une série de règlements qui serrent la vis aux investissements étrangers.
Un document présenté aux médias chinois le 18 décembre dernier, trace les lignes directrices concernant les entreprises privées engagées dans des investissements étrangers. Les nouveaux règlements on été émis par cinq organes du Parti communiste chinois (PCC), y compris le ministère du Commerce, la Banque populaire de Chine et le ministère des Affaires étrangères.
L’un des 36 règlements prévoit que les entreprises chinoises sont tenues de déclarer tous leurs investissements étrangers aux autorités centrales. Les investissements qui « concernent des affaires nationales ou locales sensibles, ou des industries sensibles » doivent obtenir l’approbation du régime.
Dans le même paragraphe, le règlement met en garde contre le recours aux placements frauduleux dans le but « d’obtenir illégalement des devises étrangères, de détourner des actifs ou d’effectuer des opérations de blanchiment d’argent ».
Un autre règlement prévoit que les entreprises doivent obtenir des prêts auprès des banques chinoises avant de s’engager dans une transaction à l’étranger.
Le régime chinois mettait déjà un frein aux activités des entreprises chinoises dynamiques disposant de grandes acquisitions à l’étranger. En juin dernier, la Commission de réglementation bancaire du pays a ciblé plusieurs conglomérats afin d’évaluer leur risque de crédit. Il s’agissait, entre autres, de Anbang Insurance, Dalian Wanda Group, HNA Group et Fosun International. Au cours des cinq dernières années, ces quatre groupes ont acquis des actifs étrangers pour un montant total de 46 milliards de dollars, dont des parts dans AMC Theatres (Wanda), Waldorf Astoria à New York (Anbang), Cirque du Soleil (Fosun) et Hilton Hotels (HNA)..
Également en juin, Wu Xiaohui, le président milliardaire d’Anbang, aurait été arrêté par les enquêteurs anti-corruption de Pékin. Des sources anonymes ont fait savoir à Epoch Times que Wu Xiaohui avait été soumis à une enquête qui portait sur ses liens avec une faction d’opposition au sein du Parti communiste chinois (PCC) et sur son rôle dans le blanchissement de l’argent de cette faction à l’étranger.
Un mois plus tard, ces quatre groupes ont été empêchés d’obtenir de nouveaux crédits auprès des banques d’État.
Après s’être retrouvé dans le collimateur du régime chinois, le groupe Wanda a cherché à vendre ses acquisitions immobilières à Los Angeles, à Chicago, au Royaume-Uni et en Australie, a rapporté South China Morning Post en novembre dernier.
Le régime chinois renforce de différentes façons sa politique de main de fer dans le secteur privé – par exemple, en obligeant les entreprises étrangères à créer des cellules du PCC ou en limitant les ventes de propriétés immobilières dans les grandes villes.
Cela provient en partie de la crainte de la fuite de capitaux qui pourrait déstabiliser l’économie, explique le commentateur politique chinois Huang Jinqiu. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision new-yorkaise New Tang Dynasty Television, il a précisé que les investissements à l’étranger permettent aux entreprises de ne plus courir les risques à l’intérieur de la Chine, mais que les capitaux reçus des banques seraient déplacés à l’étranger.
En même temps, souligne Frank Xie Tian, professeur de commerce à l’Université de Caroline du Sud, en tenant compte de la pratique historique du PCC de se procurer de l’argent des riches, de nombreuses sociétés chinoises ont déplacé leurs actifs à l’étranger en tant « qu’investissements par peur ».
Ils peuvent également avoir d’autres raisons de s’inquiéter, en particulier en tenant compte du fait que la Chine est actuellement à court d’argent. Selon un récent rapport du FMI (Fonds monétaire international), la dette de la Chine dépasse de 2,55 fois le niveau du PIB (produit intérieur brut) du pays.
Annie Wu
Frank Fang a contribué à cet article.
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