La Chine est confrontée à une crise de production alimentaire en raison de sa politique agricole qui encourageait le pompage excessif des eaux souterraines et la dégradation des sols pour maximiser la production.
Dès 1962 – l’année qui a suivi la campagne du « Grand bond en avant », qui a été lancée par le chef du Parti communiste Mao Zedong et qui envisageait, entre autres, la collectivisation de l’agriculture – jusqu’à la publication de « l’Enquête sur la pollution des sols à l’échelle nationale » en 2014, les ressources renouvelables en eau douce par habitant ont diminué en Chine de 52 %, passant de 120 à 58 mètres cubes, souligne le nouveau rapport d’Enodo Economics.
À la suite du « Grand Bond en avant », au moins 45 millions de Chinois sont morts et la production agricole du pays a fortement diminué. Cependant, cette production a augmenté après la mort de Mao en 1976, principalement grâce au développement des infrastructures financées par le gouvernement – un développement qui s’accompagnait de l’accroissement de l’utilisation des eaux souterraines ainsi que des subventions pour l’utilisation des produits chimiques agricoles.
La Chine, qui possède 9 % des terres arables du monde et pratique une agriculture intensive, a généralement pu nourrir 19 % de la population mondiale grâce à l’exploitation de trois grands aquifères d’eau fossile. En outre, le pays consomme chaque année plus de 30 % de l’approvisionnement mondial en engrais et en pesticides, indique le rapport.
L’aquifère le plus important est celui de la Chine du Nord qui s’étend à travers la plaine de Pékin à l’est jusqu’à Shanhaiguan sur la mer de Bohai et au sud jusqu’à Nanjing. Il s’agit d’une ressource en eau essentielle pour 13 % de la production agricole de la Chine, 70 % de sa production de charbon et 11 % de sa population.
Cependant, avec une urbanisation qui a triplé au cours des 50 dernières années, 400 des 655 villes chinoises dépendent désormais également des eaux souterraines. Comme l’eau fossile s’épuise rapidement, « plus de 50 villes connaissent des affaissements de terrain, dont Pékin, Tianjin et Shanghai. Dans certaines régions du pays, la surface des terres s’est enfoncée de plus de 20 cm », souligne le rapport.
L’Académie chinoise des sciences a également révélé en 2016 que 21 % des terres arables contenaient des niveaux excessifs de métaux lourds, dont 5 % ont été classées comme fortement polluées. L’étude blâme les subventions gouvernementales pour les engrais à base d’azote qui encouragent les agriculteurs à négliger la question de la conservation des sols. L’appauvrissement des sols qui en résulte signifie aujourd’hui qu’il faut des quantités toujours plus importantes d’engrais pour générer des rendements agricoles toujours plus faibles.
Enodo Economics prévient que la performance du secteur agricole représente un « risque principal à moyen terme pour l’économie chinoise ». Tout comme les deux premières décennies de ce siècle – qui ont vu l’Empire du Milieu générer une très forte augmentation de la demande mondiale en métaux et en énergie, en faisant grimper leurs prix – « les dix prochaines années devraient voir un phénomène similaire avec les produits agricoles ».
Contrairement à l’expansion de la production de métaux et d’énergie qui nécessite d’énormes investissements et du temps pour développer les infrastructures appropriées, l’agriculture est d’une importance politique primordiale pour le régime chinois. Les métaux et l’énergie peuvent être produits 24 heures sur 24 et 365 jours par an, tandis que l’offre des produits agricoles atteint son maximum au moment de la récolte ; par la suite, elle dépend du stockage des réserves alimentaires.
Le premier document que le Comité central du Parti communiste chinois (PCC) publie lors de chacune de ses sessions plénières annuelles traite de l’agriculture. La session plénière est une réunion à huis clos d’environ 370 représentants d’élite du PCC, qui discutent des changements de la direction et des politiques de l’État-Parti chinois. Le 13e plan quinquennal publié en 2016 place l’agriculture au troisième rang des priorités de l’État, derrière la croissance et l’innovation. Le PCC a promis que son projet de transfert d’eau Sud-Nord, le plus grand et le plus coûteux projet d’infrastructure au monde, détournerait suffisamment d’eau pour alimenter la ceinture céréalière du nord de la Chine.
Bien que Mao Zedong ait parlé de ce projet déjà en 1952, en le présentant comme une solution aux problèmes d’eau de la Chine, Enodo Economics constate : « La Chine n’a tout simplement pas assez de ressources en eau douce pour assurer les niveaux actuels et encore moins les niveaux futurs de la production agricole. »
Le prix du maïs en Chine était en moyenne deux fois plus élevé qu’aux États-Unis, avant de baisser de près de 40 % après que la Chine a déclaré avoir accumulé 61 % des réserves de maïs de la planète.
Enodo Economics estime que ces réserves déclarées n’existent tout simplement pas, car un tel stockage à long terme serait sujet à une détérioration importante. En tenant compte de la combinaison de la diminution des eaux souterraines et de la crise de la pollution, Endo Economics s’attend à ce que l’inflation des prix des denrées alimentaires en Chine augmente de façon spectaculaire.
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