Au douzième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le régime communiste chinois a fait savoir que sa relation avec Moscou était « solide comme le roc » et « non influençable par des tiers ».
Le régime a fait cette déclaration malgré la multiplication des appels internationaux afin que Pékin condamne l’agression de Moscou, une prise de position que le régime a toujours refusée.
Le 7 mars, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a signalé que la Russie était le « partenaire stratégique le plus important de Pékin » et les liens entre les deux pays constituaient « une des relations bilatérales les plus cruciales au monde ».
« Quel que soit le péril du paysage international, la Chine et la Russie maintiendront leur objectif stratégique et promouvront le développement de leur partenariat stratégique global et la coordination dans cette nouvelle ère », a déclaré Wang Yi lors d’une conférence de presse en marge de la réunion annuelle de l’assemblée législative à Pékin.
Les commentaires du haut diplomate sont intervenus un jour après les demandes formulées par les États‑Unis et l’Australie pour que Pékin se joigne à l’action mondiale contre la Russie.
Cette invasion a été lancée par la Russie moins de trois semaines après que le dirigeant chinois Xi Jinping et le président Vladimir Poutine, le jour de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Pékin, ont annoncé un partenariat « sans limites ».
Les deux chefs d’État ont publié une longue déclaration conjointe dans laquelle la Russie soutient les revendications territoriales de Pékin sur l’île autonome de Taïwan, et le régime chinois soutient la Russie dans son opposition à l’expansion de l’OTAN (ce qui constitue le motif principal de l’invasion).
Depuis l’invasion, le régime chinois a régulièrement refusé de soutenir ouvertement l’un ou l’autre camp, préférant emprunter un chemin diplomatique bien étroit, pavé, selon les observateurs, de messages incohérents.
Cependant, tout en répugnant à qualifier les actions de Moscou d’invasion, il n’a pas manqué de reprocher à Washington d’être à l’origine du conflit, d’exhorter les pays occidentaux à respecter les « préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité » au nom du respect de la souveraineté de tous les pays. Parallèlement, le régime a appelé à des négociations pour résoudre la crise.
En définitive, le régime s’est abstenu à deux reprises de s’engager lors de votes aux Nations unies, notamment lors d’une proposition du Conseil de sécurité exigeant que Moscou mette fin à son offensive contre l’Ukraine et retire immédiatement ses troupes.
Il a également refusé de se joindre aux sanctions des États‑Unis, de l’Europe et des autres pays à l’encontre de la Russie. Au lieu de cela, le régime a déclaré qu’il poursuivrait ses relations commerciales avec Moscou et a levé les restrictions sur les importations de blé russe.
Cette attitude a conduit de nombreux observateurs à conclure que le régime avait définitivement adopté une position pro‑russe, sans vouloir cependant le faire ouvertement de peur de susciter un retour de bâton ou de déclencher des sanctions de la part de la communauté internationale.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles Pékin refuse de dénoncer l’agression de la Russie, M. Wang a déclaré : « La Chine décide toujours de sa propre position et de sa propre politique en fonction des mérites de la question elle‑même.«
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a déclaré le 5 mars qu’au moins 364 civils sont morts depuis le début de l’invasion russe, tout en notant que le nombre réel est probablement largement sous‑évalué. Plus de 1,7 million de personnes ont fui la guerre en Ukraine.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré à M. Wang, lors d’un appel téléphonique passé le 5 mars, que « le monde observe » pour voir quelles nations défendent la liberté et la souveraineté.
Lors de la réunion d’information tenue le 7 mars, M. Wang a déclaré que Pékin travaillerait avec la communauté internationale pour fournir « la médiation nécessaire en cas de besoin », mais n’a pas apporté plus de détails.
Taïwan
Au milieu de la guerre, une grande attention a été accordée à la situation difficile de l’île autonome de Taïwan, qui, comme l’Ukraine, est confrontée à une agression croissante de la part de son grand voisin, déterminé à rallier ce territoire à la Chine communiste, par la force si nécessaire.
Wang Yi a clairement rejeté ce qu’il considère comme un amalgame entre Taïwan et l’Ukraine, affirmant qu’il fallait appliquer « deux poids, deux mesures », car l’île a toujours fait partie de la Chine et constitue donc une question intérieure (la sempiternelle position du Parti communiste chinois) alors que la crise ukrainienne est un différend entre pays voisins.
Ces dernières années, le régime chinois a considérablement intensifié le harcèlement militaire de l’île démocratique. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Taïwan a donc élevé son niveau d’alerte, mais n’a signalé aucun mouvement militaire vraiment inhabituel de la part de la Chine.
En réponse aux commentaires de M. Wang, le Conseil des affaires continentales de Taïwan a rappelé que les actions du régime chinois, notamment son harcèlement militaire et ses efforts pour isoler diplomatiquement Taipei, constituaient les véritables causes de l’escalade des tensions dans la région.
« Cela explique également pourquoi il ne veut pas condamner l’agression de la Russie », a déclaré le Conseil dans un communiqué.
Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, en annonçant une aide de plusieurs millions de dollars pour les réfugiés ukrainiens, a déclaré le 7 mars que le peuple taïwanais était inspiré par la résistance de l’Ukraine face à la Russie.
« Laissez‑moi vous dire ceci du fond du cœur : vous avez été une source d’inspiration pour le peuple taïwanais face aux menaces et à la coercition du pouvoir autoritaire », a‑t‑il déclaré lors d’une conférence de presse à Taipei.
« Beaucoup de Taïwanais diront comme moi maintenant : Je suis Ukrainien », a‑t‑il ajouté, assis devant un grand drapeau ukrainien sur lequel était inscrit : « Taiwan se tient aux côtés de l’Ukraine. »
L’Associated Press et Reuters ont contribué à cet article.
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