Au cours de la dernière décennie, la Chine a investi, construit ou loué des ports dans plus de 60 pays, dont certains sont des lieux clés pour le commerce maritime et la présence militaire. Ces ports ne se trouvent pas seulement dans les pays en développement, mais aussi dans les pays développés.
En juin, le plus grand fournisseur public de services de transport maritime et de logistique de Chine, China Ocean Shipping Company (COSCO), a annoncé son intention de prendre une participation dans le port de Hambourg. Le port de Hambourg est le plus grand port maritime d’Allemagne, le troisième port le plus fréquenté d’Europe et le quinzième du monde.
Avant l’accord sur le port de Hambourg, COSCO contrôlait déjà le port du Pirée en Grèce, le port de Trieste en Italie, le port de Valence en Espagne, le port d’Anvers en Belgique et de nombreux autres ports en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.
« Aujourd’hui, la Chine possède 96 ports dans le monde entier […] ce qui confère à Pékin une domination stratégique sans avoir à déployer un seul soldat, un seul navire ou une seule arme », ont écrit l’ancien secrétaire britannique à la Défense et au Commerce international Liam Fox et l’ancien conseiller américain à la Sécurité nationale Robert McFarlane dans leur article d’opinion pour le Daily Mail du 7 août.
Le dirigeant chinois Xi Jinping a explicitement exprimé son intention de voir la Chine dominer le transport maritime mondial.
« Une puissance économique doit être une puissance maritime et être puissante dans le transport maritime », a déclaré le 11 juillet 2020 l’agence de presse de l’État chinois Xinhua, citant Xi. « [Depuis novembre 2012], Xi Jinping a organisé la disposition des ports dans un espace plus large […] Il a visité les ports à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine », peut-on lire dans le reportage.
Le reportage indique qu’en contrôlant et en exploitant des ports clés dans le monde, la Chine peut rapidement étendre son influence. Il ajoute que Xi Jinping continuera à ordonner au régime et à ses entreprises de construire et exploiter les ports en Chine et à l’étranger.
L’aménagement portuaire mondial de la Chine
Le régime chinois continue d’étendre son contrôle sur les ports mondiaux par le biais de ses opérateurs portuaires d’État, de ses compagnies maritimes et de ses investisseurs. COSCO prétend déjà être le plus grand opérateur portuaire au monde.
« La Chine est déjà un véritable pays de transport maritime », a rapporté Xinhua, le 11 juillet 2020. Selon ce document, la Chine produit chaque année plus de navires que n’importe quel autre pays, expédie 26 % des marchandises mondiales, soit davantage que n’importe quel pays du monde, et exploite 15 des 20 plus grands ports mondiaux en termes de volume de marchandises, tandis que sept des dix plus grands ports à conteneurs du monde se trouvent en Chine.
« Nous devons avoir l’objectif et la bravoure d’être le numéro un du monde », peut-on lire dans l’article citant les ordres donnés par Xi Jinping au régime, à Shanghai en novembre 2018.
En tant que société d’État géante, COSCO joue l’un des rôles les plus importants dans la stratégie portuaire mondiale du Parti communiste chinois.
Selon le site web de COSCO, l’entreprise publique a investi dans 58 ports à travers l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient, l’Europe, l’Amérique du Sud et la Méditerranée. Parmi ceux-ci, 51 ports sont destinés aux conteneurs et ont une capacité annuelle de manutention de marchandises d’environ 129,4 millions d’EVP.
Le port du Pirée en Grèce est un port clé exploité par COSCO. C’est le plus grand port de Grèce et l’un des plus grands d’Europe. Situé dans le golfe Saronique sur les côtes occidentales de la mer Égée, il relie la mer Méditerranée et la mer Noire, et est l’une des haltes de transfert du canal de Suez.
China Merchants Group, une entreprise d’État chinoise dont le siège est à Hong Kong, est un autre investisseur clé permettant au régime chinois d’étendre son contrôle sur les ports du monde entier.
« China Merchants Group est le leader mondial des investisseurs, développeurs et opérateurs portuaires. […] Nous avons déployé avec succès les ports de l’Asie du Sud-Est, de l’Afrique, de l’Europe, du Moyen-Orient, de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud, de l’Océanie et d’autres régions », indique le groupe à propos de ses activités sur son site web.
En 2017, le groupe a repris l’exploitation du port international de Hambanthota, le deuxième plus grand port du Sri Lanka situé entre le détroit de Malacca et le canal de Suez, reliant l’Asie et l’Europe.
En 2018, le groupe a également géré le plus grand tonnage dans le terminal à conteneurs d’un port principal d’Amérique du Sud, le port de Paranaguá, qui est le deuxième plus grand port du Brésil.
« Nous avons contrôlé 68 ports dans 27 pays [d’ici la fin de 2020] », a déclaré le groupe.
Le régime chinois tente de contrôler davantage de ports, tant portuaires que secs, dans le monde, et modernise et renforce sa marine. Cela fait partie du « rêve chinois » de Xi Jinping, a rapporté la chaîne d’État chinoise CCTV le 11 juillet.
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