Des policiers d’une petite ville de l’est de la Chine sont sous le feu des critiques sur les réseaux sociaux, après la répression jugée musclée d’une manifestation d’enseignants, une profession très respectée dans le pays. Le bureau de la Sécurité publique de Lu’an, dans la province de l’Anhui (est), a déclaré avoir lancé une enquête après des accusations de violences physiques envers les manifestants.
Près de 200 professeurs ont défilé dimanche devant le siège du gouvernement local avec des banderoles demandant le paiement d’arriérés de salaire, selon The Activists’ Network, un blog spécialisé dans la défense des droits de l’homme basé à Hong Kong. Mais selon le bureau de la Sécurité publique, seuls 40 enseignants étaient présents. « Ils ont refusé d’obéir aux injonctions du personnel et ont gravement perturbé l’ordre public », a-t-il indiqué dans un communiqué.
« Les policiers ayant tenté plusieurs fois sans succès de faire partir (les manifestants), ils ont évacué du site un petit nombre de personnes ayant contrevenu à la loi ». Selon la police, les personnes interpellées ont ensuite rapidement été relâchées. Des photos et une vidéo publiées sur les réseaux sociaux montrent des policiers tirant et poussant des personnes, ainsi qu’une femme allongée sur un brancard d’hôpital, mais ses éventuelles blessures ne sont pas visibles. L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité de ces images.
Le bureau de la Sécurité publique a par ailleurs souligné avoir lancé une enquête afin de « vérifier la véracité des accusations d’internautes selon lesquelles des agents ont frappé des enseignants ». « Cette manière de faire, c’est-à-dire s’attaquer aux gens qui expriment leurs préoccupations au lieu de résoudre les problèmes, se généralise dans le pays », déplore un internaute.
« Et après, ces mêmes professeurs sont censés enseigner le marxisme et la pensée du président Xi Jinping. C’est ça le rêve chinois? », ironise un autre. Les autorités ont rapidement censuré les articles et les réseaux sociaux chinois qui évoquaient l’incident. La police disperse en général rapidement les manifestations en Chine, où le pouvoir se méfie de tout rassemblement qui échappe à son contrôle. Près de 30 manifestations de professeurs ont eu lieu en Chine depuis le début de l’année, principalement dans des petites villes et des zones rurales, selon le China Labour Bulletin, une association de défense des travailleurs chinois basée à Hong Kong.
DC avec AFP
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