Ces derniers mois, les hôpitaux chinois ont été submergés d’enfants souffrant d’infections respiratoires graves difficiles à traiter. Les autorités locales ont récemment déclaré que la maladie — initialement qualifiée de « pneumonie à mycoplasme » — était causée par « une combinaison de virus et de bactéries ».
Depuis le début du mois de novembre, plusieurs services de santé provinciaux et municipaux ont émis des avertissements relatifs à des « infections mixtes » de maladies respiratoires. Il s’agit notamment de l’adénovirus et d’autres agents pathogènes responsables de la pneumonie à mycoplasme, de la grippe, du Covid-19 et de maladies bactériennes courantes.
Le 2 novembre, les autorités sanitaires locales de Pékin ont annoncé que le nombre de patients souffrant d’infections respiratoires à l’hôpital pour enfants de Pékin avait atteint 3500 à 3600 par jour.
Selon un rapport publié le 4 novembre par le média chinois Xinmin Weekly, le service des urgences pédiatriques de l’hôpital central du district de Shanghai Songjiang a reçu plus de 700 patients par jour, soit trois fois plus qu’au cours de la même période les années précédentes.
Depuis juillet dernier, le centre médical pour enfants de Shanghai aurait admis près de 400 enfants atteints de pneumonie à mycoplasme, doublant ainsi le chiffre des année précédentes.
Les autorités chinoises ont l’habitude de sous-estimer le nombre d’infections et de taire les informations, si bien qu’il est difficile d’évaluer l’ampleur réelle de l’épidémie en cours.
Symptômes graves, difficultés de traitement, contagion des proches
Les symptômes courants de l’infection respiratoire sont la toux, les mucosités, l’écoulement nasal, la fièvre, l’infection pulmonaire et la faiblesse. La plupart des infections surviennent chez les enfants et les symptômes peuvent persister pendant deux à quatre semaines.
Le docteur Yu, de l’hôpital Xinhua de Shanghai, a déclaré aux médias chinois que la plupart des enfants atteints de pneumonie à mycoplasme dans le service de consultation externe avaient moins de 10 ans. Malgré le traitement, certains enfants n’ont pas montré d’amélioration et ont évolué vers des formes graves, présentant par exemple les symptômes du « syndrome du poumon blanc ».
Li Hua (pseudonyme) de Wuxi, dans la province de Jiangsu, a rapporté à l’édition chinoise d’Epoch Times le 17 novembre que son fils de 5 ans avait été admis dans un hôpital local la semaine précédente, et qu’on lui avait diagnostiqué une pneumonie à mycoplasme qui avait provoqué des fièvres récurrentes.
Après avoir passé une bronchoscopie dans la matinée du 15 novembre, le garçon a ressenti une faiblesse dans le bras et la jambe gauches. Dans l’après-midi, une IRM a été conduite et a montré qu’il souffrait d’un infarctus cérébral dû à des mycoplasmes.
M. Li n’a pas eu d’autre choix que d’emmener l’enfant en ambulance pendant la nuit dans un grand hôpital de Shanghai, à cinq heures de route.
L’enfant se trouve maintenant dans une unité de soins intensifs, mais ses parents ne peuvent qu’attendre à l’extérieur de la chambre, et les résultats de la consultation d’experts n’avaient pas encore été communiqués au moment où M. Li s’est entretenu avec Epoch Times.
Guo Jie (pseudonyme), originaire de Dalian, dans la province de Liaoning, a raconté à Epoch Times que son fils de 13 ans avait été hospitalisé au centre médical pour femmes et enfants de Dalian pendant sept jours consécutifs en raison d’une fièvre causée par une « infection mixte ». Après avoir réalisé un scanner et découvert qu’il y avait un « blocage » dans ses poumons, le médecin a exigé un lavage des poumons pour l’aider à respirer.
Les internautes chinois disent que lorsqu’un membre de la famille est infecté par cette maladie respiratoire particulière, les autres membres du foyer contractent la maladie les uns après les autres, ce qui rend la guérison difficile.
Pénurie de lits
Guo Ling (pseudonyme), une habitante du comté de Gu’an, de la ville de Langfang, dans la province de Hebei, a révélé à Epoch Times qu’aucun des hôpitaux locaux ne disposait de lits vacants, lorsque son fils est tombé malade en octobre.
Mme Guo a deux fils, et tous deux ont récemment eu de la fièvre. L’aîné s’est rétabli, mais le plus jeune a eu une nouvelle poussée de fièvre.
Étant donné qu’aucun hôpital local n’avait de lit pour son fils, elle a alors décidé de l’emmener à l’hôpital le plus proche pour une perfusion intraveineuse. Cependant, elle a dû faire la queue à minuit pour obtenir un rendez-vous.
Selon le rapport d’examen médical, le garçon a été diagnostiqué comme souffrant d’une « infection mixte ». Toutefois, l’hôpital n’effectuait plus de tests Covid-19 et il n’y avait donc aucun moyen de vérifier si le coronavirus faisait ou non partie de « l’infection mixte » .
Le « chaos » dans l’hôpital
« Dans le service de pédiatrie, le couloir était plein de monde. Il n’y avait pas de sièges, les gens apportaient leurs propres tabourets. Il n’y avait pas d’endroit pour accrocher les poches de perfusion, qui étaient scotchées au mur. C’était vraiment chaotique », a-t-elle poursuivi.
Malgré une série de traitements par perfusion, le fils de Mme Guo ne s’est pas complètement rétabli. La fièvre et l’écoulement nasal persistant, elle a décidé de recourir à la médecine traditionnelle chinoise pour traiter son enfant.
Entre-temps, Mme Guo et d’autres parents ont contacté l’école locale pour savoir s’il était possible de proposer des cours en ligne compte tenu des risques d’infection croisée.
Accablée par le lourd fardeau de s ‘occuper de son enfant malade, elle a commencé à présenter des symptômes, notamment de la fièvre. Elle a essayé la médecine traditionnelle chinoise prescrite à son enfant et son état s’est progressivement amélioré.
Des frais médicaux élevés
Plusieurs familles ont déclaré à Epoch Times que le coût élevé des soins médicaux constituait une charge importante.
Zhao Yufeng (pseudonyme) de Hohhot, en Mongolie intérieure, a raconté que son fils de deux mois a soudain souffert de fièvre le 24 octobre, cela a persisté pendant quatre jours. Bien qu’elle ait contacté tous les hôpitaux locaux, aucun n’avait alors de lits vacants.
Finalement, le nourrisson a été admis à l’hôpital pour femmes et enfants de Hohhot. Malgré la pénurie de lits dans cet hôpital également, les médecins ont trouvé une solution en envoyant le nourrisson directement à l’unité de soins intensifs (USI).
Après une série de tests, Mme Zhao a dépensé 15.000 yuans (soit environ 2080 dollars).
Les médecins n’ont pas été en mesure d’identifier la cause de la maladie le premier jour. Les analyses virales réalisées les jours suivants ont mis en évidence une « infection mixte ».
Mme Zhao a expliqué que son fils avait subi des examens physiques approfondis pendant son séjour à l’hôpital, la pose d’une sonde gastrique et d’un cathéter urinaire, des prises de sang tous les deux jours, des perfusions quotidiennes, l’administration de médicaments ainsi que des traitements par nébulisation.
Le 20 novembre, son fils présentait toujours des symptômes tels que fièvre, toux et écoulement nasal. Face à l’escalade des factures médicales, Mme Zhao a demandé quatre fois à l’hôpital de faire sortir son enfant, mais l’hôpital n’a pas accepté. Finalement, après 11 jours d’hospitalisation, elle a décidé de faire sortir son fils de l’hôpital sans l’accord du personnel médical.
« Cela me fait vraiment mal au cœur… L’hôpital lui a également donné un médicament à base de protéines importées, censé renforcer le système immunitaire. Cela coûte 550 yuans [environ 76 dollars] pour une petite bouteille mais je ne peux pas me permettre de payer plus de quatre bouteilles. L’assurance médicale ne couvre pas cette partie », a ajouté Mme Zhao.
Elle estime que les médecins n’avaient pas l’expertise nécessaire pour traiter efficacement la maladie de son enfant et qu’ils se contentaient d’expérimenter différentes approches.
De nombreux internautes chinois se rendent sur les plateformes de médias sociaux pour exprimer leurs doléances concernant les factures médicales élevées et partager les difficultés que leurs familles rencontrent cette année.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.