Un ex-ministre chinois de la Justice et haut responsable de la police a été condamné jeudi à mort avec sursis pour corruption, a annoncé un tribunal, une peine qui sera commuée en prison à vie.
Fu Zhenghua, 67 ans, est aussi un ancien vice-ministre de la Sécurité publique, qui avait commencé sa carrière comme simple inspecteur à Pékin. C’est l’une des personnalités politiques les plus importantes à tomber depuis cinq ans.
Sa condamnation intervient peu avant le congrès du Parti communiste chinois (PCC) mi-octobre, lors duquel le président Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat à la tête de l’organisation politique.
Fu Zhenghua a été condamné pour avoir « accepté des pots-de-vin » et « violé la loi pour son intérêt personnel et celui de ses proches », a annoncé le tribunal populaire intermédiaire de Changchun, dans la province du Jilin (nord-est).
De 2005 à 2021, il a « utilisé » ses différents postes pour « aider », moyennant rémunération, des individus et des entreprises à contourner la loi.
« Directement ou par l’intermédiaire de ses proches, il a reçu des biens illégaux pour un montant total de plus de 117 millions de yuans », soit environ 17 millions d’euros, d’après le tribunal.
La justice l’a également reconnu coupable d’avoir couvert les agissements criminels de son frère.
Une peine de mort commuée en prison à vie
Fu Zhenghua a été condamné à la peine de mort avec un sursis de deux ans, une période à l’issue de laquelle elle sera commuée en prison à vie « sans réduction de peine » possible, selon la même source.
« Le montant des pots-de-vin était extrêmement important » et les répercussions de cette affaire sur la société « ont été particulièrement néfastes », a souligné le tribunal pour justifier sa décision.
Fu Zhenghua a échappé à la peine capitale ferme en raison de ses aveux et de sa collaboration avec les enquêteurs sur d’autres affaires.
Au moins un million et demi de personnes ont été sanctionnées lors de l’actuelle campagne anti-corruption lancée par Xi Jinping lors de son arrivée à la tête de l’Etat en 2013.
Un autre chef du PCC accusé d’avoir laissé prospérer des organisations « mafieuses »
La justice a également condamné jeudi à la peine de mort avec deux ans de sursis Wang Like, un haut responsable de la province du Jiangsu (est), notamment pour avoir accepté pour 440 millions de yuans (63 millions d’euros) de pots-de-vin, selon la télévision publique CCTV.
Chef du PCC au sein du comité politique et juridique de la province, il était auparavant un haut responsable provincial de la police.
Wang Like était également accusé d’avoir laissé prospérer des organisations « mafieuses » et d’avoir corrompu un ancien vice-ministre de la Sécurité publique, Sun Lijun, déjà tombé mais en attente de son verdict.
Le secteur de la police est particulièrement ciblé ces derniers temps par la campagne anti-corruption.
Plusieurs condamnations d’anciens hauts responsables de la sécurité publique ont encore été annoncées mercredi.
L’ex-chef de la police de Shanghai (est), Gong Daoan, a notamment été condamné à la prison à vie pour avoir accepté l’équivalent de plus de 10 millions d’euros de pots-de-vin.
Son ancien homologue de la municipalité-province de Chongqing (sud-ouest), Deng Huilin, a lui écopé de 15 ans de prison pour avoir accepté 6 millions d’euros de pots-de-vin.
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