Le Parti communiste au pouvoir en Chine a publié un avis ordonnant que, pour des « raisons de sécurité », des policiers soient envoyés dans toutes les écoles du pays en tant que directeurs adjoints. Les experts ont critiqué cette décision, estimant qu’il s’agissait d’un prétexte pour le régime de renforcer davantage son contrôle sur la société chinoise, qui est déjà un État policier.
Le grand portail d’information chinois NetEase a fait état de l’avis publié le 6 juin par le ministère chinois de l’Éducation, selon lequel le Parti exigerait de toutes les écoles qu’elles nomment un policier au poste de directeur adjoint afin de « promouvoir l’État de droit dans l’éducation et de lutter contre les brimades et la violence dans les écoles ». L’avis a également été diffusé sur les médias sociaux, provoquant un tollé de critiques.
Un internaute s’est interrogé dans un post : « [Pour des raisons de sécurité] vous pouvez installer un point d’alarme ou un poste de patrouille sur le campus, pourquoi avez-vous besoin d’envoyer un policier comme vice-directeur ? »
Un autre post indiquait : « La Chine est devenue entièrement un État policier ! »
L’avis fait suite à un ordre du ministère de l’Éducation, publié en décembre dernier et titré « Mesures pour la nomination et la gestion des directeurs adjoints de droit dans les écoles élémentaires et intermédiaires ». Il devait être mis en œuvre le 1er mai.
Concernant la nouvelle mesure, Feng Chongyi, professeur à l’Université de technologie de Sydney, a expliqué à Epoch Times qu’elle visait clairement à permettre au régime de maintenir la « stabilité politique » sous le règne de son parti unique et de contrôler davantage le peuple chinois.
« La sécurité aux yeux du Parti communiste chinois (PCC) ne signifie pas votre sécurité – celle du peuple ou votre sécurité personnelle – mais la sécurité du régime. Il utilise ses forces de police pour traiter avec violence l’opposition et la résistance du peuple », a-t-il déclaré.
M. Feng a indiqué que le PCC, avant qu’il n’arrive au pouvoir en 1949, a activement fait pression pour que la police soit retirée du campus.
« Au fil des années, nous nous sentions très tristes – moi et d’autres personnes qui étudions l’histoire. Dans les années 1940, pendant le mouvement constitutionnel en Chine à l’époque républicaine, la police et les branches des partis politiques ont été retirées des écoles et des universités. L’indépendance de l’enseignement et la liberté académique étaient considérées comme un repère de civilisation. À l’époque, le PCC était le plus actif pour faire pression en faveur de cette suppression pour sa propre stratégie politique.
« Maintenant, il est terrifiant de voir le PCC ramener les méthodes de l’ère Mao : tout politiser et construire un État policier total. »
Un docteur en droit de Pékin, prénommé Zhang, a partagé l’analyse de M. Feng, soulignant à Epoch Times que le PCC, avec la police chargée des écoles, peut avoir un contrôle complet sur la population.
« Ils ont une arrière-pensée : créer une excuse pour que le PCC mette en œuvre un contrôle policier tous azimuts par le biais de violence exercée envers toutes les couches et tous les domaines de la société », a-t-il précisé. « Ils conduisent délibérément la Chine vers l’abîme d’un État policier en utilisant la violence pour contrôler la violence. »
Un avocat en Chine, prénommé Li, a déclaré à Epoch Times le 9 juin : « Avant la mise en œuvre de la nouvelle mesure, la police était déjà en contact avec chaque école de sa juridiction, c’est juste que les policiers n’occupaient pas encore le poste de directeur adjoint. En fait, la nouvelle politique ne représente pas un grand changement par rapport à la situation antérieure. »
« La question de la violence sur les campus est exagérée. Si elle existe, c’est un problème d’éducation », a-t-il ajouté.
« Lorsque les policiers sont les directeurs d’école, il leur est juste plus pratique de contrôler les enseignants et les étudiants pour la ‘stabilité politique’ du régime dans les écoles : il s’agit de menacer et de surveiller les enseignants et les étudiants qui ont une pensée libre. »
« Je pense que cela ne donnera rien de bon », a conclu l’avocat.
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