Publié initialement par Gatestone Institute
Cette semaine, le groupe aéronaval américain du porte-avions Ronald Reagan a navigué au large de la côte est de Taïwan.
C’était au bon moment, car la Chine a piqué une colère diplomatique – plus forte que d’habitude – parce que l’administration Biden a permis à William Lai Ching-te, vice-président de Taïwan, de faire des arrêts de « transit » à New York et à San Francisco sur son chemin vers et depuis le Paraguay.
Pékin a réagi en promettant des « mesures résolues et énergiques ». Ces derniers jours, la Chine a multiplié les provocations aériennes et navales à proximité de la république insulaire. Dès l’arrivée de M. Lai à New York, le ministère chinois des Affaires étrangères a qualifié Taïwan de « cœur des intérêts fondamentaux de la Chine ».
Est-ce que la Chine va bientôt entrer en guerre ? Et, dans ce cas, est-ce que les grandes puissances du monde seront impliquées ?
Le régime chinois a déjà déclaré une « guerre du peuple » contre l’Amérique et mène une telle lutte selon les tactiques de « guerre sans restriction ».
Mais qu’en est-il d’une « guerre chaude » ? Une guerre entre la Chine et les États-Unis au sujet de Taïwan est « probable », comme l’a dit Henry Kissinger à Bloomberg au début du mois de juin. La Chine peut encore être dissuadée – la présence du porte-avions Ronald Reagan fait certainement réfléchir les militaires chinois – mais une chose semble de plus en plus probable : en cas de guerre, la Russie et la Corée du Nord se battront aux côtés de la Chine. Le monde se divise en plusieurs camps.
La Chine dit au monde que William Lai Ching-te est la provocation d’un seul homme. D’une part, il est actuellement en tête dans la campagne des élections présidentielles taïwanaises du 13 janvier 2024 – Pékin n’est pas content, c’est le moins que l’on puisse dire. Le régime communiste chinois considère M. Lai, qui se présente sous la bannière du Parti démocrate progressiste, comme le candidat « séparatiste ». Pékin l’a déjà qualifié de « fauteur de troubles ».
Guermantes Lailari, un expert reconnu sur la Chine, estime que le dirigeant chinois Xi Jinping attaquera Taïwan ce mois-ci, peut-être en s’emparant de l’une de ses îles au large des côtes. D’autres pensent que Pékin attendra les élections taïwanaises en janvier avant de prendre une décision. Ces analystes considèrent que les exercices militaires menés par la Chine autour de Taïwan ne sont qu’une tactique d’intimidation destinée à faire craindre la guerre aux Taïwanais.
Quoi qu’il en soit, Xi Jinping a des raisons internes d’entrer en guerre. Sa politique intérieure est en train d’échouer rapidement et sa seule issue est de rallier le peuple chinois dans le cadre d’une crise. En fait, il ne se contente pas de parler de guerre, il se prépare rapidement à en faire une.
L’un de ces nombreux préparatifs consiste à recruter ses alliés en tant que belligérants. Comme l’a déclaré à Gatestone Gregory Copley, président de l’International Strategic Studies Association, « la République populaire de Chine tentera d’impliquer les États que Pékin considère comme ses alliés ».
Xi Jinping compte particulièrement sur la Russie et la Corée du Nord. Au début du mois, les marines russe et chinoise ont envoyé 11 navires vers l’Alaska dans le cadre d’un exercice militaire extrêmement provocateur. L’objectif était très certainement de montrer que la Russie se battrait ensemble avec la Chine contre l’Amérique au sujet de Taïwan. Au cours de cet exercice conjoint, les Chinois et les Russes ont démontré qu’ils avaient progressé en matière d’interopérabilité, notamment en développant un système de commandement et de contrôle conjoint.
En outre, la Corée du Nord s’est verbalement rangée du côté de Pékin. Le 4 août, le département des Affaires chinoises du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a qualifié le programme d’aide américain à Taïwan de « dangereuse provocation politique et militaire ». « Il s’agit, selon son communiqué, de la sinistre intention des États-Unis de transformer Taïwan en une base avancée insubmersible contre la Chine et en une tranchée de première ligne pour mettre en œuvre leur stratégie de dissuasion à l’égard de la Chine. » Apparemment, Pékin s’est appuyé sur son État client pour faire une déclaration qui n’a rien à voir avec la Corée du Nord.
Toutefois, Gregory Copley, qui est également rédacteur en chef de Defense & Foreign Affairs Strategic Policy, estime que la Chine n’est pas le leader aussi fort qu’elle prétend être. « Moscou ne romprait probablement pas avec Pékin si cette dernière entrait en guerre pour s’emparer de Taïwan, mais elle serait très réticente à l’idée de fournir une aide militaire ou une force militaire à Pékin », a-t-il indiqué. Ce serait une sorte de revanche pour la Russie, car la Chine ne donne pas à Moscou tout ce dont elle a besoin pour mener la guerre en Ukraine.
De même, M. Copley a déclaré que « Kim Jong-un ne peut pas facilement s’opposer aux intérêts de la Chine, mais il sera prudent avant de soutenir Xi contre Taïwan ». « Oui, il y aurait des ‘démonstrations’ des capacités nucléaires et de missiles de la Corée du Nord, mais Kim hésiterait à faire quoi que ce soit qui pourrait entraîner des représailles massives. »
Gregory Copley a probablement raison de dire que la Russie et la Corée du Nord préféreraient probablement rester en dehors d’un conflit autour de Taïwan. Cependant, il y a d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte.
Tout d’abord, une attaque chinoise sur Taïwan permettrait à Moscou et à Pyongyang de s’emparer de territoires qu’ils convoitent depuis longtemps. Les Russes veulent toutes les îles Kouriles, les îles septentrionales du Japon, et la Corée du Nord veut absorber la Corée du Sud.
Deuxièmement, la Russie et la Corée du Nord sont particulièrement dépendantes de la Chine, et cette dernière fera pression sur ces deux pays avec tout ce qu’elle a.
Troisièmement, Moscou et Pékin sont déjà d’étroits partenaires de combat en Afrique où ils alimentent des insurrections qui ressemblent à des guerres.
Quatrièmement, Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un voient le monde de la même façon et ils sont tous conscients qu’aucun d’entre eux n’atteindra ses objectifs s’il n’écarte pas les États-Unis de son chemin.
Ce qui est peut-être le plus préoccupant, c’est le fait que ces trois régimes partagent la même doctrine par rapport aux armes nucléaires, à savoir « escalader pour désamorcer » ou « escalader pour gagner », c’est-à-dire menacer d’utiliser des armes nucléaires pour empêcher les autres de défendre les victimes qu’ils visent. Xi et Poutine semblent capables d’utiliser leurs armes les plus destructrices. À cet égard, Kim est un inconnu, mais son père et son grand-père croyaient tous deux qu’on pouvait faire disparaître le monde entier avec eux. « Si nous perdons, je détruirai le monde », avait déclaré Kim Jong-il, le père de l’actuel dirigeant nord-coréen.
Kim Jong-un a apparemment été inspiré par les menaces nucléaires de Xi et de Poutine. Depuis l’année dernière et jusqu’à ce mois de mars, Kim a menacé d’utiliser des armes nucléaires à titre préventif. L’année dernière, son régime a même promulgué une loi autorisant une telle utilisation.
Lorsque des agresseurs menacent d’utiliser les armes nucléaires, tout peut arriver. L’Amérique et l’Occident tout entier devra se préparer à ce que la Chine et ses « amis » soient prêts à tout pour obtenir ce qu’ils veulent.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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