La Chine et la Russie s’emparent du marché des armes au Moyen-Orient

7 mars 2017 07:55 Mis à jour: 7 mars 2017 10:21

Les fabricants d’armes chinois et russes évincent au Moyen-Orient les fournisseurs traditionnels occidentaux. La Chine fait désormais partie des cinq premiers exportateurs d’armes, en prenant la place du Royaume-Uni, souligne le quotidien britannique The Times.

Selon ce journal, les exportateurs d’armes russes et chinois s’emparent progressivement du marché du Moyen-Orient, en éliminant les concurrents occidentaux. La Chine a pris la place du Royaume-Uni car elle offre des armes avec un meilleur rapport qualité-prix. De son coté, la Russie profite de sa présence au Moyen-Orient, explique The Times, et bénéficie de son refus de respecter les droits de l’homme.

Aujourd’hui, les cinq plus grands exportateurs d’armes sont les États-Unis, la Russie, la France, l’Allemagne et la Chine.

Suite à la chute des prix du pétrole, les pays du Moyen-Orient se tournent vers les fournisseurs d’armes de relativement bonne qualité et distribuées à des prix abordables. Étant donné que les armes sont devenues plus abordables, les pays du Moyen-Orient s’impliquent activement dans les conflits locaux, souligne The Times.

Un stock de fusils d’assaut Kalachnikov produit par la société chinoise Norinco, saisi par la police colombienne, en 2011. (Photo: LUIS Robayo / AFP / Getty Images)

Par exemple, la Chine a octroyé à l’Irak un crédit de 1,5 milliards de dollars pour l’achat d’armes, notamment des drones chinois, moins chers que les américains. La Russie a confirmé la livraison de cinquante avions de combat MiG-29 à l’Égypte, qui, jusqu’à présent, achetait des F-16 américains et des Rafales français.

Fin février, à Abu Dhabi (les Émirats arabes unis sont alliés aux États-Unis) s’est tenue une exposition d’armes IDEX. Les modèles des fabricants qui figurent sur la liste des sociétés sanctionnées par les États-Unis ont attiré une attention particulière. Il s’agissait du char chinois VT-4 de la société Norinco, ainsi que des armes du consortium russe Kalachnikov, qui a doublé son chiffre d’affaires dans la région. Parmi ses clients, on compte Bahreïn et l’Arabie saoudite, les principaux alliés des États-Unis.

« Nous assistons à une réorganisation lente mais constante de la situation concurrentielle sur l’un des plus importants marchés d’exportations dans le monde », déclare un observateur (mentionné par The Times) de Jane’s, une société britannique d’information spécialisée dans les domaines militaires et ceux des transports. Les pays élargissent l’éventail de leurs armements, ainsi que la liste de leurs principaux fournisseurs.

Commande importante en Chine

Selon Reuters, qui cite les médias chinois, la Chine a conclu avec un acheteur inconnu un contrat important pour une livraison de drones de combat Wing Loong II, avant même un premier essai. Ce drone peut être muni d’armes de haute précision, notamment jusqu’à 12 missiles air-surface. Il est équipé d’un mécanisme de surveillance opto-électronique multicanal, ainsi que d’un radar sophistiqué et peut être doté d’un système de reconnaissance, d’un système de guerre électronique et d’appareils de relais de communication.

(Photo: Andy Wong – Pool / Getty Images)

Officiellement, l’acheteur reste inconnu, mais les médias chinois ont mentionné l’Arabie saoudite. Selon eux, la Chine pourrait vendre 300 drones pour 10 milliards de dollars.

Selon l’expert en systèmes sans pilote russe Denis Fedutinov, un tel contrat a probablement été signé, mais ses doutes subsistent quant à la quantité d’unités vendues et quant au montant de la transaction.

« Le succès dans la promotion chinoise sur les marchés internationaux de ce système sans pilote est déterminé par sa politique des prix, l’absence de certaines contraintes politiques, ainsi que par son expérience positive concernant la vente de la version précédente de drones Wing Loong, en particulier à l’Égypte, l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis », explique le spécialiste, dont les propos sont rapportés par Reuters. Le 27 février dernier, Wing Loong II a effectué avec succès son premier vol d’essai dans un aérodrome à l’ouest de la Chine.

Résolution bloquée

Le 28 février, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution sur les sanctions contre la Syrie pour l’utilisation d’armes chimiques. Ainsi, selon le représentant du Royaume-Uni auprès des Nations Unies Matthew Rycroft, ces deux pays violent leurs propres engagements à respecter le régime de non-prolifération d’armes chimiques dans le monde.

En décembre 2014 est entré en vigueur le premier traité des Nations Unies sur le commerce des armes, visant les armes classiques – des armes à feu jusqu’aux chars, navires et avions. Les signataires du traité doivent revoir leurs contrats internationaux, afin d’éviter que ces armes ne tombent entre les mains de groupes criminels ou terroristes. Le document met l’accent sur l’inadmissibilité de l’utilisation de ces armes en cas de violation des droits de l’homme ou du droit international humanitaire.

Le traité a été signé par 130 pays et ratifié par 88 d’entre eux. Certains exportateurs d’armes importants, tels que la Chine, la Russie, le Pakistan et l’Inde, ne l’ont pas signé.

Version originale : Китай и Россия захватывают рынок экспорта оружия на Ближнем Востоке

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