Chine: Sun Zhengcai, ex-star du PCC et proche de Jiang Zemin finira ses jours en prison

8 mai 2018 04:55 Mis à jour: 8 mai 2018 21:19

Il avait été considéré un temps comme un possible dauphin de Xi Jinping. Sun Zhengcai, ex-étoile montante du Parti communiste chinois (PCC), a été condamné mardi à la prison à vie, dernière victime en date de la guerre à la corruption menée par le président chinois.

Ces dernières années, par le biais de sa campagne anticorruption, Xi Jinping a réussi à consolider son pouvoir en écartant plusieurs hauts fonctionnaires appartenant à la faction de Jiang Zemin.

Sun Zhengcai est le dernier à être neutralisé. Il était très proche de plusieurs alliés de haut rang de Jiang Zemin, connu pour ses tactiques violentes utilisées dans le but de maintenir son contrôle sur la Chine. Il a approuvé la répression des étudiants qui militaient pour la démocratie lors du massacre de la place Tiananmen ; il a mal géré les mesures des autorités en réaction à l’épidémie de SRAS ; il a lancé un génocide au niveau national afin d’éliminer les pratiquants de la discipline spirituelle de Falun Gong.

Selon Tang Jingyuan, analyste des affaires politiques chinoises, Sun Zhengcai a gravi les échelons sous la protection de Zeng Qinghong, qui était le vice-président chinois de 2003 à 2008 et l’homme de confiance de Jiang – il éliminait impitoyablement ses adversaires afin de lui permettre d’arriver au pouvoir. En mettant hors jeu Sun, Xi Jinping met fin à Zeng en tant qu’un homme politique, a précisé Tang Jingyuan. Cela affaiblira davantage l’influence de Jiang Zemin au sein du PCC.

M. Sun a été reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin d’un montant total de plus de 170 millions de yuans (22 millions d’euros), a annoncé le tribunal intermédiaire numéro un de la ville de Tianjin (nord) sur son site internet.

La sentence est « clémente », a fait valoir la cour, l’accusé ayant collaboré à l’enquête.

Cet ancien benjamin du bureau politique du PCC, l’instance de 25 membres qui détient la réalité du pouvoir en Chine, est le plus haut dirigeant chinois en exercice à tomber depuis Bo Xilai, un ex-rival du président Xi Jinping condamné en 2013 à la prison à vie à l’issue d’une affaire retentissante.

VOIR AUSSI:

En août 2012, suite au reportage exclusif d’Epoch Times sur l’affaire impliquant Bo Xilai, les Chinois avaient été choqués d’apprendre leur implication dans des meurtres, les prélèvements forcés d’organes et le trafic de corps humains sur les pratiquants de Falun Gong.

La corruption reste un fléau en Chine au sein du pouvoir. Et la campagne engagée par Xi Jinping depuis son arrivée à la tête du pays fin 2012 bat toujours son plein. Elle a déjà permis de sanctionner plus d’un million et demi de cadres, selon un chiffre officiel.

La campagne, largement soutenue par une opinion publique lassée des malversations, a contribué à renforcer l’aura de M. Xi.

Avant sa chute, Sun Zhengcai faisait partie des personnalités données comme entrantes au comité permanent du bureau politique du PCC, le cénacle de sept membres qui dirige le pays. Sa purge est finalement intervenue quelques mois avant le 19e congrès du PCC qui a accordé un nouveau mandat de cinq ans à M. Xi et a renouvelé cinq des sept membres du comité permanent.

LG avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.