Selon le journaliste d’investigation et auteur Sam Cooper, Pékin alimente la crise du fentanyl au Canada et aux États‑Unis grâce à un réseau sophistiqué impliquant des cartels de la drogue, des prêteurs sur gage et des casinos étrangers.
Dans son livre « Wilful Blindness : How a Network of Narcos, Tycoons and CCP Agents Infiltrated the West » (Aveuglement volontaire : Comment un réseau de narcotrafiquants, de magnats et d’agents du PCC a infiltré l’Occident, ndt.), M. Cooper décrit le transit de l’argent chinois dans un tel réseau à travers ce qu’il appelle le « modèle de Vancouver ». L’ouvrage est basé sur ses propres enquêtes de ces réseaux criminels, notamment à Toronto et Vancouver.
M. Cooper a déclaré, lors d’une récente interview accordée à l’émission Crossroads d’EpochTV, que les figures du crime organisé chinois « sont devenues les principaux pourvoyeurs d’argent criminel vers [le monde des] finances à travers le monde ». De fait, le modèle de Vancouver est valable dans de nombreuses grandes villes américaines.
« Nous pouvons dire que dans des villes comme Los Angeles, Las Vegas, New York, San Francisco, Boston, Seattle et d’autres, je peux voir la même activité bancaire souterraine, le ‘modèle de Vancouver’. »
L’argent de la drogue serait transféré sur des registres secrets sans qu’il soit nécessaire de procéder à des virements transfrontaliers.
Selon M. Cooper, c’est le contrôle strict des capitaux en Chine qui a donné l’élan à la création de ce système. Chaque citoyen de la Chine communiste a un plafond de 44 100 € par an en matière de devises étrangères. Par conséquent, pour transférer d’importantes sommes à l’étranger, pour acheter un appartement dans une ville étrangère par exemple, les Chinois fortunés doivent recourir à des réseaux bancaires clandestins.
M. Cooper décrit le fonctionnement du modèle de Vancouver : les membres de gang de Vancouver se rendent dans les casinos de Macao et ciblent les riches parieurs chinois, notamment des fonctionnaires chinois qui souhaitent faire sortir de l’argent hors de Chine. Les deux parties concluent un accord, et les parieurs chinois se rendent à Vancouver, en utilisant l’argent fourni par les prêteurs à gage locaux qui eux‑mêmes obtiennent l’argent des trafiquants de drogue.
Les parieurs chinois utilisent cet argent pour acheter des jetons de casino, les jouent, les encaissent et repartent avec de l’argent blanchi. Ils transfèrent ensuite les fonds de leurs comptes bancaires en Chine vers les comptes des gangsters en Chine pour rembourser la dette.
« Les recettes, bien sûr, financent la production de précurseurs du fentanyl [en Chine] (…) qui expédie plus de drogue aux États‑Unis ou au Canada, génère plus d’argent pour la drogue, et le cycle se répète », déclare M. Cooper, ajoutant que les gangsters prêtent à nouveau l’argent pour financer d’autres mises de riches parieurs Chinois au Canada.
L’ouvrage de M. Cooper illustre des cas dans lesquels des agents du PCC ont dirigé des organisations de trafic de drogue à Vancouver et sont intervenus dans des conflits entre gangs dans la ville.
Le fentanyl est un opioïde synthétique qui est 100 fois plus puissant que la morphine et 50 fois plus puissant que l’héroïne.
Plus de 100 000 personnes sont mortes de surdoses aux États‑Unis d’avril 2020 à avril 2021, un nombre record sur une période de 12 mois, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies. Deux tiers de ces personnes avait consommé du fentanyl.
Les autorités américaines tentent de mettre un terme à l’afflux de fentanyl dans le pays.
Au début du mois, le service des douanes et de la protection des frontières des États‑Unis a déclaré avoir saisi 39 758 kilos de stupéfiants dans les ports du sud du Texas entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021. De ces derniers, 267 kilos étaient du fentanyl, soit une augmentation de 1 066 % par rapport à l’année précédente.
En avril 2021, un ressortissant chinois a été condamné à 14 ans de prison pour avoir blanchi des dizaines de millions d’euros d’argent de la drogue pour des cartels latino‑américains. Moins de six mois plus tard, un autre ressortissant chinois a été condamné à sept ans de prison pour avoir dirigé un réseau de blanchiment d’argent couvrant plusieurs pays.
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