Un militant tibétain qui avait été condamné à cinq ans de prison par les autorités chinoises pour « incitation au séparatisme » a été libéré, a annoncé son avocat vendredi.
Tashi Wangchuk, un défenseur de la langue tibétaine, a été condamné en 2018 par la justice chinoise sur la base d’un documentaire dont il avait fait l’objet fin 2015 pour le New York Times. Il avait été placé en détention deux ans plus tôt.
Massacre de la culture locale
Le militant dénonçait un déficit d’enseignement de la langue tibétaine dans les écoles de sa province natale du Qinghai (nord-ouest), peuplée de nombreux Tibétains, évoquant un « massacre systématique » de la culture locale.
Delighted to know that #TashiWangchuk is finally free. He should never have been detained at all. Promoting your #Tibetan language is a right, not a crime. @AmnestyNZ https://t.co/n6sV2oTeiH
— It’s Margaret Taylor (@MABTaylor) January 28, 2021
Le documentaire relatait son voyage à Pékin, où il tentait de sensibiliser les autorités et les médias à sa cause.
L’avocat du militant a annoncé jeudi sur Twitter qu’il avait été libéré et escorté chez lui par des responsables. Il a précisé qu’il se trouvait avec la famille de sa sœur à Yushu, dans la province du Qinghai et qu’il était en bonne santé, sans pouvoir assurer qu’il était « entièrement libre ».
Soumis à des restrictions
Vendredi, l’avocat a déclaré à l’AFP qu’après un premier contact avec le militant, il n’arrivait plus à joindre Tashi et sa famille, exprimant la crainte qu’il soit toujours soumis à des restrictions de la part des autorités.
Des responsables de la justice et des prisons dans la province du Qinghai, joints par l’AFP, se sont refusés à tout commentaire.
Répression religieuse et culturelle
Mais de nombreux Tibétains accusent le gouvernement de répression religieuse et culturelle, et dénoncent l’arrivée dans les zones peuplées de Tibétains de migrants venus d’autres régions de Chine.
#TashiWangchuk was arbitrarily detained for 5 years because he peacefully worked to preserve Tibetan language & culture. The Chinese gov’t should release him unconditionally & uphold its int’l obligation to protect the educational & cultural rights of #Tibetans. pic.twitter.com/49gu01Zuj6
— China Commission (@CECCgov) January 25, 2021
La constitution chinoise garantit en théorie la liberté d’expression. Mais en pratique, le Parti communiste au pouvoir réprime toute opinion pouvant menacer son autorité.
L’Union européenne a appelé vendredi la Chine à libérer « inconditionnellement » Tashi et à enquêter sur des allégations de torture pendant sa détention.
Le groupe anti-censure PEN America s’est déclaré « ravi » d’apprendre la libération du militant.
« Tashi a injustement été emprisonné pendant des années, simplement pour avoir défendu les droits linguistiques tibétains », a déclaré James Tager, directeur de la recherche de l’organisation, dans un communiqué.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.