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En Chine, des victimes du virus du PCC entament des poursuites contre le régime pour lui demander des comptes

mai 1, 2020 2:38, Last Updated: mai 1, 2020 2:38
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Alors qu’en raison de sa mauvaise gestion de l’épidémie, le régime chinois fait l’objet d’une attention internationale croissante, la colère et le chagrin se font également sentir à l’intérieur des frontières chinoises.

Partout en Chine, les gens pleurent la perte de leurs proches décédés du virus qui a ravagé le pays à la suite de la dissimulation généralisée de l’épidémie par les autorités. Les chercheurs estiment que des millions de personnes pourraient avoir été infectées dans tout le pays. Un nombre non révélé de personnes en sont décédées, certaines ayant manqué des soins de base dans leurs derniers instants.

Pour ceux qui ont survécu, leurs moyens de subsistance sont en jeu : la pandémie a conduit à la fermeture d’entreprises et a provoqué la première contraction de l’économie du pays depuis des décennies. Selon les estimations de Zhu Min, ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international, pour la seule période de janvier à février, les pertes économiques dues au virus pourraient s’élever à 1,3 billion de ¥ (167,9 milliards €).

La catastrophe a poussé un nombre croissant de citoyens chinois à lancer des actions en justice contre le régime au pouvoir.

Tenir le régime pour responsable

Le 6 mars, une vingtaine d’avocats et de défenseurs des droits de l’homme de neuf provinces chinoises se sont associés à des dissidents chinois aux États-Unis pour soutenir les victimes qui cherchent à être indemnisées du régime chinois.

« La responsabilité incombe au gouvernement. Il a causé une épidémie de grande envergure, des décès et des séquelles, mais maintenant ce sont les citoyens ordinaires qui endossent les pertes », a déclaré à Epoch Times Li Fang, un membre du groupe de consultants.

Jusqu’à présent, le groupe a reçu au moins sept demandes de renseignements. Deux citoyens chinois ont déclaré que des membres de leur famille ont souffert d’infection pulmonaire, mais qu’ils n’avaient pas pu se faire soigner en raison de la surcapacité des hôpitaux. Les deux personnes sont mortes, en tant que cas non confirmés, moins de deux heures après avoir été finalement hospitalisées.

Un autre demandeur, qui s’est rétabli du virus, n’a pas encore reçu son rapport de diagnostic et n’est donc pas en mesure de présenter une demande d’indemnisation.

Yi An (alias), un résident de Wuhan qui a perdu ses parents décédés du virus, a accusé le régime de « meurtre ». En regardant les articles publiés sur le web, M. Yi affirme avoir lu d’innombrables tragédies semblables à la sienne. « Il n’y a pas eu d’excuses […] pas même un mot de condoléances de la part [du régime] », a-t-il déclaré dans une interview. Il envisage actuellement une action en justice. « Ce n’est pas pour l’argent. Je demande une explication », a-t-il dit.

« Quelqu’un doit être tenu pour responsable », a déclaré Tan Jun, un fonctionnaire chinois qui a intenté un recours devant le tribunal populaire de Yichang Xining contre le gouvernement provincial du Hubei, la région où l’épidémie s’est déclarée.

Cet administrateur du parc pour enfants de la ville de Yichang, dans le Hubei, âgé de 52 ans, a été le premier individu connu au pays à interpeller le Parti communiste chinois (PCC) devant les tribunaux pour sa négligence dans sa gestion de l’épidémie. Il a reproché au gouvernement d’avoir permis à la communauté Baibuting, de la ville de Wuhan, d’organiser un grand banquet où se sont rassemblées 40 000 familles, quelques jours avant que la ville ne soit mise en quarantaine. À la mi-février, les habitants de dizaines d’immeubles du quartier ont rapporté être infectés.

En censurant le médecin Li Wenliang qui, tôt, avait tenté de sonner l’alerte au sujet du virus, et en niant initialement que le virus pouvait être transmis d’humain à humain, les autorités n’ont pas informé le public des véritables risques sanitaires – découlant ainsi des conséquences mortelles, a déclaré M. Tan. En raison des manquements des autorités du Hubei, les résidents sont maintenant confrontés à la discrimination dans leur propre pays, étant fréquemment évités et même battus par les résidents d’autres provinces chinoises, a-t-il ajouté.

Pour les vies perdues et brisées, les autorités du Hubei doit publier des excuses publiques en première page du journal local géré par l’État, le Hubei Daily, a écrit M. Tan dans son dossier judiciaire partagé avec Epoch Times.

Des membres de la police armée populaire chinoise portent un masque de protection et défilent sur la place Tian’anmen lors d’un deuil national le 4 avril 2020 à Pékin, en Chine. (Lintao Zhang/Getty Images)

Pression de la part des autorités

Le régime chinois a rapidement réprimé ces actes de défiance.

En un peu plus d’une semaine après la création du groupe d’avocats, le ministère chinois de la Justice a publié un ordre informel interdisant aux avocats de « créer des problèmes » en s’impliquant dans des procès visant à obtenir des compensations, en signant des déclarations communes, en contactant des avocats de défense de droits ou en acceptant des interviews de médias étrangers. Il s’agit apparemment d’une réponse directe aux initiatives du groupe, a déclaré M. Li.

Au moins une personne a retiré sa demande en justice après que son employeur a découvert son plan. Il a été critiqué pour avoir commis une « erreur politique ».

Yang Zhanqing, un défenseur des droits de l’homme du groupe, basé à l’étranger, a déclaré qu’à deux reprises, la police locale avait récemment convoqué des membres de sa famille en Chine afin de les interroger sur ses activités. Le groupe a dû signer un formulaire de non-divulgation dans lequel ils promettaient de ne pas parler des discussions qu’ils avaient eues au poste de police.

Il a déclaré que les fonctionnaires feront probablement tout ce qu’ils peuvent – des petites faveurs aux menaces – pour décourager de telles actions en justice, ce qui motive davantage le groupe à se battre pour défendre les droits des citoyens. « Une fois déposée, cette affaire servira de référence, qu’elle soit mise en suspens ou traitée par le tribunal », a déclaré M. Yang.

Il a rédigé un modèle de plainte de 14 pages et l’a mis en ligne avec des instructions en quatre étapes afin que les gens puissent s’y référer.

« Après avoir communiqué [avec nous], de nombreuses personnes ont reçu des menaces de la part des autorités locales […] j’ai donc pensé qu’il serait préférable qu’elles n’aient pas besoin de nous contacter », a-t-il déclaré. « Une victime doit se sentir en droit de défendre ses droits. Elles [les autorités] peuvent prétendre que [les victimes] sont anti-nation et anti-gouvernement, mais la loi protège [les droits des gens]. »

Le soir du 13 avril, vers 18 heures – quelques heures après que M. Tan a envoyé sa plainte – la police de la ville de Yichang l’a convoqué ainsi que son employeur. Ils lui ont demandé de cesser de publier tout matériel en ligne, de peur que les médias étrangers n’en tirent profit, se souvient M. Tan. Son employeur a également tenté de dissuader ce dernier, craignant d’être condamné à une amende.

Malgré la pression, M. Tan entend continuer. « Les preuves que j’ai recueillies sont toutes des documents gouvernementaux. Je n’ai rien inventé », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’était assuré de conserver une copie de chaque document qu’il avait déposé.

M. Tan connaît les risques d’offenser le régime. En 2008, il a été détenu pendant 10 jours après avoir publié un message sur les médias sociaux que les autorités ont qualifié de « diffamation envers les dirigeants nationaux ».

Constatant l’opacité du système juridique chinois qui favorise les intérêts du Parti, M. Tan a reconnu que ses chances de remporter le procès étaient minces. Il a déclaré qu’il prenait cela « légèrement ».

« Ils ont déployé le mécanisme national et épuisé toutes les ressources contre les citoyens », a-t-il déclaré. « Remporter ou non le procès n’est plus important pour moi […] tant mieux si je le gagne, mais je n’ai rien à regretter. »

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