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Christie’s mandaté pour vendre l’ancienne propriété de Picasso

octobre 11, 2017 9:48, Last Updated: août 30, 2018 17:35
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La villa de la Côte d’Azur dans laquelle Picasso a passé les dernières années de sa vie sera vendue aux enchères jeudi, énième rebondissement d’un feuilleton immobilier dont la Riviera française a le secret, mêlant beauté, célébrités et grandes fortunes.

Aujourd’hui mise à prix 20,2 millions d’euros, la propriété de Mougins, près de Cannes, avait été acquise en 1961 par le maître espagnol, qui y est mort 12 ans plus tard, le 8 avril 1973.

Après sa mort, sa dernière épouse, Jacqueline Roque, vécut dans la maison jusqu’à son suicide en 1986. C’est sa fille, Catherine Hutin-Blay, née d’un premier mariage, qui avait hérité de la demeure puis l’avait vendue pour plus de 10 millions d’euros.

Avant Pablo Picasso, cette maison a appartenu à la famille Guinness. Winston Churchill y a séjourné régulièrement pendant ses vacances.

La demeure a récemment failli tomber dans l’escarcelle d’un financier d’origine sri-lankaise, Rayo Withanage. En janvier, on y annonçait déjà de futures manifestations caritatives pour la promotion des arts et des soirées événements au profit du développement durable en collaboration avec Monaco et la ville de Mougins.

De la poudre aux yeux, selon l’avocat Maxime Van Rolleghem, qui intervient pour la banque néerlandaise Achmea Bank, créancier de l’actuel propriétaire des lieux : « Le Sri-Lankais a fait campagne pour dire qu’il l’avait achetée, hors enchères et à l’amiable, mais ce n’est pas vrai. Il a fait une offre en juin à 20,196 millions d’euros, mais n’a pas rassemblé les fonds ».

Le mas Picasso est pourtant une bonne affaire: « Beaucoup de villas de prestige valent beaucoup plus cher sur la Côte d’Azur », relève Me Van Rolleghem.

L’actuel propriétaire néerlandais l’avait acheté à la fille de l’artiste en 2007. Il avait rebaptisé la demeure « l’Antre du Minotaure », l’avait agrandie et dotée de nombreux aménagements sophistiqués – piscine, ascenseur, climatisation, spa, garages, tennis – avant que des difficultés financières ne stoppent les travaux.

« C’était une opération de marchand de bien. Il y a fait de très gros travaux et misait sur un prix de revente de 170 millions d’euros », affirme M. Van Rolleghem.

Des visites ont eu lieu fin septembre mais impossible de savoir qui enchérira jeudi. La vente aura lieu par avocat interposé obligatoire, devant un juge du tribunal de grande instance qui annoncera le nom du vainqueur.

« Il y a eu beaucoup de publicité, on a mandaté Christie’s mais ça ne se vend pas comme un pot de Nutella, il y a entre 1.700 et 2.400 m2 habitables et 30.000 m2 de terrain. Ça peut ne pas décoller et rester entre les mains du Sri-Lankais qui aura deux mois pour payer s’il y arrive », précise Me Van Rolleghem.

Rayo Withanage est l’associé majoritaire de la société Scepter Partners. Il a fondé en 2004 avec un prince du riche État pétrolier de Brunei le fonds d’investissement BMB Group.

S’étalant sur trois hectares, l’ancienne propriété Picasso a une très jolie vue sur la baie de Cannes et les montagnes de l’Esterel mais souffre d’un environnement quelque peu bruyant et d’une servitude pour le passage des promeneurs.

L’habitation principale, frugale du temps de Picasso, date du XVIIIe siècle et a été profondément restaurée. Des baies vitrées ont été ajoutées pour faire entrer davantage de lumière.

« De la période Picasso, la seule pièce originale est l’atelier qui porte des traces de taches de peinture laissées par le peintre, mais la propriété ne contient aucune oeuvre », précise l’agence immobilière Michaël Zingraf. Ce réseau spécialiste des propriétés de prestige et d’exception avait été approché il y a trois ans pour revendre le bien, alors été estimé entre 20 et 25 millions d’euros dans son état de finition inachevé.

Le mandat de vente n’a jamais pu être finalisé, ni aucune visite organisée en raison des démêlés conjugaux et déboires financiers du propriétaire.

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