Diffusée le 20 février sur C8, le nouvel épisode de l’émission Au tableau !, a mis en scène trois personnalités dont Christophe Castaner. Le ministre de l’Intérieur s’est rendu dans une école élémentaire de la région parisienne pour répondre aux questions des élèves.
Ce mercredi, la chaîne C8 diffusait le dernier numéro de l’émission Au tableau ! à partir de 21 heures. Lancé pendant la campagne présidentielle de 2017, le programme est réalisé par la société de production de Mélissa Theuriau.
Dans cet épisode, ce sont Kad Merad, Christian Estrosi et Christophe Castaner qui se sont prêtés au jeu en acceptant de répondre aux questions posées par les élèves d’une école élémentaire située en région parisienne.
Sans surprise, plusieurs écoliers ont interrogé le ministre de l’Intérieur sur la crise des Gilets jaunes qui bouleverse le pays depuis le 17 novembre. M. Castaner a aussi été amené à répondre à des questions sur sa vie personnelle.
« On a créé une sorte de monstre qui est sorti de sa boîte »
Interpellé par un écolier qui lui demandait s’il « en avait marre des Gilets jaunes », le locataire de la place Beauvau a répondu par l’affirmative.
« Tous les samedis il y a des manifestations, alors il n’y a pas énormément de monde, mais à chaque fois il y a beaucoup de tensions, beaucoup de bagarres. Il y a beaucoup de policiers et de gendarmes, de pompiers qui sont en train de travailler tous les samedis alors qu’ils préféreraient faire autre chose comme avoir un bout de vie de famille et puis aussi être dans les quartiers, être plus présents pour la sécurité classique », a expliqué le ministre.
« Pour un ministre de l’Intérieur, c’est extrêmement lourd », ajoute-t-il.
Alors que les enfants lui demandaient s’il s’attendait à ce que la mobilisation des Gilets jaunes prenne une telle ampleur, Christophe Castaner n’a pas hésité à faire part de sa stupeur :
« À l’époque, la revendication était contre une taxe sur l’essence et le diesel. On l’a supprimée depuis, et pourtant le mouvement a continué. C’est comme si c’était une machine qui ne s’arrête pas. On a créé une sorte de monstre qui est sorti de sa boîte et il continue à s’agiter tous les samedis, à casser, à faire des blessés, chez les policiers comme chez les Gilets jaunes. »
Questionné par une écolière qui lui demandait si les Gilets jaunes lui faisaient peur, le ministre de l’Intérieur a tenu à opérer un distinguo :
« Je sais qu’ils font peur aux commerçants, je sais qu’ils font peur à de nombreux habitants, mais il faut faire attention : il y a d’un côté les Gilets jaunes qui ont manifesté le premier jour, presque 280 000 personnes – et ceux-là étaient plutôt bon enfant – et puis, maintenant, il y a des gens – moi, j’appelle ça des brutes – qui viennent pour casser, pour taper des policiers, pour envoyer des cailloux ou des cocktails Molotov sur la police, les gendarmes, pour attaquer des maries, des bâtiments, des banques, des commerces. C’est ceux-là qui peuvent faire peur à la société, pas les Gilets jaunes. »
CASTANER / Teaser de l’émission #AuTableau sur #C8 ce soir avec le ministre de l’intérieur qui annonce à des enfants que « Dans ce mouvement des #GiletsJaunes, il n’y a que des perdants. Parce qu’au fond, on est dans une société de haine. »pic.twitter.com/rUY5QzZJpo
— Pure. (@PureTele) 20 février 2019
À la question « pensez-vous que les Gilets jaunes entreront dans l’histoire ? », Christophe Castaner marque un temps d’hésitation avant de répondre à son jeune interlocuteur :
« Je ne crois pas, mais si je fais cette réponse, j’ai l’impression de mépriser les Gilets jaunes en disant cela. Je pense que l’histoire est marquée par de grands hommes, de grands moments historiques », commence le ministre avant de faire un curieux parallèle avec mai 68.
« Je pense que mai 68 est entré dans l’histoire française parce que l’on a changé totalement le regard sur la vie et que la revendication n’était pas de dire : ‘Je ne veux pas payer 4,5 centimes de taxes sur le plein de diesel.’ On disait : ‘il faut de la liberté, il faut traiter les enfants différemment’ par exemple […] La manifestation des Gilets jaunes, à mon sens, n’est pas un mouvement historique. »
« J’incarne aussi une part de violence, celle des policiers qui répliquent »
Et l’ancien maire de Forcalquier (Alpes-de-Hautes-Provences) de regretter les injures dont il est la cible depuis le début du mouvement :
« Je sens que dans ce mouvement des Gilets jaunes, il n’y a que des perdants car nous sommes dans une société de haine, vous n’imaginez pas tout ce que je vois passer sur les réseaux sociaux, toutes les lettres que je reçois, même dans ma maison personnelle où il y a mon épouse et une de mes filles, même à elles on adresse des lettres d’insultes et des lettres anonymes de menace. Cette violence-là, je pense qu’elle nous fait perdre tous, autant du côté des Gilets jaunes que du côté des institutions et du gouvernement ».
« J’incarne aussi une part de violence, celle des policiers qui répliquent et qui ont blessé des Gilets jaunes. Ce n’est pas une faute car ils sont dans leur droit de se défendre, mais c’est dramatique quand un gilet jaune est blessé », conclut le ministre.
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Découvrez l’intégralité de l’intervention de Christophe Castaner dans la vidéo ci-dessous :
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