Une scène insolite s’est déroulée au CHU de Caen, le 21 septembre dernier. Adrien Tournier, un musicien de 42 ans, s’est fait ôter une tumeur tout en jouant de l’alto, un moyen pour le neurochirurgien de s’assurer que l’ablation ne le priverait pas de sa motricité.
La chirurgie éveillée a permis à l’altiste Adrien Tournier d’interpréter un chant de marins, « Le Forban », alors qu’il subissait une opération à cerveau ouvert ce mardi 21 septembre, rapporte Le Parisien. Au cours de celle-ci, alors que le patient restait parfaitement conscient, une tumeur lui a été retirée. Cette expérience a permis de s’assurer que le musicien gardait bien toutes ses aptitudes.
Pour vérifier que le musicien « conservait sa musicalité »
« Une tumeur cérébrale se trouvait à un carrefour, une zone fonctionnelle responsable du langage, de la motricité, de la vue et de la sensibilité de la main droite », a expliqué le neurochirurgien David Berro au Parisien, d’où l’intérêt de solliciter le patient pendant l’acte chirurgical. « Cela nous a permis de vérifier qu’il bougeait bien sa main droite et qu’il conservait sa musicalité », a ajouté le neurochirurgien qui a précisé : « C’est juste le scalp qu’on endort. Le crâne n’est pas douloureux. Le cerveau non plus. »
Et des opérations de ce type, le CHU de Caen en pratique en moyenne trois par mois. Pour autant, c’était la première fois qu’un musicien donnait un « concert » en salle d’opération. Adrien Tournier n’avait effectivement jamais eu l’occasion de jouer de l’alto dans une position aussi peu confortable et avec un public qui était essentiellement concentré sur son cerveau. L’opération, qui a duré quatre heures, s’est parfaitement déroulée et le chirurgien affirme que l’artiste pourra poursuivre sa carrière au sein de l’Orchestre régional de Normandie.
« Je me suis préparé psychologiquement »
L’altiste explique avoir dû se préparer mentalement à cette intervention un peu particulière. « Je ne connaissais pas cette technique. Avant, oui, j’ai eu de l’appréhension et je me suis préparé psychologiquement, notamment avec une neuropsychologue. J’ai eu le trac, bien sûr, mais deux jours avant, j’étais prêt. Pendant l’opération, je n’ai pas eu peur. Le moment le plus impressionnant était celui de l’ouverture du crâne. Ça fait un peu comme une perceuse », confie-t-il dans les colonnes du Parisien.
Adrien a demandé l’indulgence du public, avançant que « ce ne sont pas les meilleures conditions pour un concert ». « Il ne faut pas me juger là-dessus ! » a finalement imploré le musicien. Il y a évidemment fort à parier que personne ne lui en tiendra rigueur !
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